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Corteo–le Cirque du Soleil s’installe sous son chapiteau ultra-moderne pour 2 mois à Paris
Posté le Jeudi 24 novembre 2011dans Cirque, Concert, Théâtrepar Alexandre RosaImprimerComme c’est le cas chaque année désormais, un des spectacles de tournée du Cirque du Soleil fait escale à Paris depuis le 4 novembre et jusqu’au 8 janvier 2012. Pour être exact, c’est à Boulogne-Billancourt, sur l’île Seguin, que l’immense chapiteau d’un blanc immaculé qui parcourt actuellement l’Europe s’est monté pour deux mois.
La petite île, qui coupe la Seine dans l’un de ses méandres de l’ouest parisien, est située au cœur d’un quartier actuellement en pleine reconstruction. Jusqu’en 1992, une usine Renault l’occupait sur presque l’ensemble de sa surface. Voilà maintenant 6 ans que les bâtiments industriels de 1929 ont été rasés et que l’île est en attente d’une réaffectation. Plusieurs hectares d’espaces verts y ont déjà été aménagés et un pôle culturel devrait y être développé à partir de 2012 dans le cadre d’un projet piloté par l’architecte Jean Nouvel.
Sur la pointe est de l’île, un espace baptisé “Cirque en Chantier” entend servir de terre d’accueil à de nombreux spectacles contemporains de compagnies internationales de grande notoriété. A n’en pas douter, le Cirque du Soleil était un bon choix…
Si les spectacles de la firme canadienne ont plus l’habitude de s’installer dans de grandes salles (les “arenas”, comme les américains aiment à les appeler), voire à se faire construire des théâtres permanents dédiés (comme c’est le cas à Tokyo ou en Floride), le Cirque du Soleil renoue avec ses origines avec Corteo, un spectacle créé spécialement pour partir en tournée en américaine du nord en 2005.
Entre sa première représentation le 21 avril de cette année à Montréal et le 24 mai 2005, Corteo avait déjà battu les records de fréquentation pour un spectacle du Cirque du Soleil en un seul lieu. Plus de 200.000 personnes avaient déjà vu le spectacle, dépassant largement le précédent record de 180.000 spectateurs détenu par Varekai pour une première escale.
Le fil rouge de Corteo n’a pourtant rien de joyeux : son titre vient de l’expression qui signifie “cortège funéraire” en italien. Dès le début de la représentation, un vieux clown assiste à ses propres funérailles dans une ambiance carnavalesque. De fait, la plupart des personnages principaux de ce spectacle sont des clowns. Ils sont au nombre de 8, mais 62 artistes composent au total la troupe de ce spectacle itinérant.
Chacun a sa spécialité : de la jonglerie aux trampolines en passant par les trapézistes et autres voltigeurs de tous types, on en prend plein les yeux. En revanche, bien que l’on soit sous un chapiteau, n’allez pas chercher les animaux dans ce spectacle. Ici, nul tigre rugissant ni éléphant dansant : les artistes sont tous humains. La magie de la mise en scène et de l’univers très visuel du Cirque du Soleil devrait toutefois plaire à l’ensemble de la famille, si tant est que vous avez le budget pour.
Contrairement aux petits cirques locaux, le Cirque du Soleil n’hésite pas à facturer le voyage au prix fort : avec des places vendues entre 45€ et 115€, le spectacle ne pourra séduire que les bourses bien remplies. Pour autant, n’allez pas croire qu’il n’en vaille pas le coup : lorsque l’on voit l’équipement scénique ultra-moderne de ce chapiteau blanc, on comprend instantanément où est passé le budget pharaonique du spectacle.
La scène coupe le chapiteau en deux sur 32 mètres de long. Placés de chaque côté, les spectateurs se font face. L’effet est d’abord surprenant, chaque groupe de spectateurs ayant emprunté une entrée différente et une gigantesque fresque (la Cortéo Procession, une aquarelle de 18 mètres sur 12 peinte à la main en France et inspirée d’un tableau de 1885 par Adolphe Willette) occultant initialement la scène. On ne découvre ainsi le véritable volume intérieur de ce chapiteau qu’au début du spectacle, en même temps que les spectateurs entrés par ailleurs.
Au centre de la salle, la scène devient circulaire. Un premier plateau de 12 mètres de diamètre peut tourner sur lui-même, permettant aux artistes y prenant place de faire face alternativement aux deux moitiés du public. Ingénieux! Le centre de ce plateau, quant à lui, reste fixe. Son sol est recouvert d’un schéma en forme de labyrinthe correspondant exactement dans sa forme et ses couleurs à celui visible sur le sol d’une des allées de la Cathédrale de Chartres.
Au-dessus de l’ensemble est installée ce que l’équipe de Corteo a baptisé la “Patience”. Cette arche métallique constitue une véritable prouesse technique : elle traversée par deux rails arqués parcourus par 4 plate-formes mobiles chacun. Celles-ci peuvent soulever un poids de 450 kg chacune, tout en se déplaçant à une vitesse maximale de 1,2 mètres/seconde. Au plus haut, la Patience atteint une hauteur de 41 mètres.
Imaginez donc les voltiges permises par cette petite merveille : Daniele Finzi Pasca, la metteur en scène, ne s’est pas privée de l’utiliser à chaque instant. Et l’intérêt n’est pas seulement visuel mais sert également l’histoire, puisque les artistes le plus souvent suspendus sont des anges (féminins autant que masculins, pour l’anecdote). Lors d’une séquence mémorable, Mauro le personnage central apprend à voler en leur compagnie, avant de partir à la rencontre des créatures enchantées peuplant ce monde au-delà de la mort.
L’ensemble est servi par une musique originale interprétée en live par un orchestre disséminé aux quatre coins du chapiteau. Invisibles au premier regard, ces musiciens interviennent parfois en pleine lumière lors de certaines scènes humoristiques. Les deux chanteurs du spectacle interprètent les 16 chansons composées spécialement par Philippe Leduc and Maria Bonzanigo en italien, en espagnol et en français.
Sorti le 23 septembre 2006 au Canada, l’album du spectacle Corteo fut le premier du Cirque du Soleil à être l’œuvre de plusieurs compositeurs. 61 musiciens ont participé à son enregistrement, ainsi qu’une chorale de 16 chanteurs et un ensemble de 13 cordes.
Magique, féérique, impressionnant et d’une précision à toute épreuve, la cuvée 2011 du Cirque du Soleil à Paris ne doit absolument pas être manquée. Bien que le chapiteau soit gigantesque en son centre, vous ne serez malgré tout pas très loin de l’action même avec les places les moins chères. Si vous en avez l’occasion, n’hésitez donc pas : Corteo a tout d’un grand spectacle permanent, à ceci près qu’il n’est à Paris que pour deux mois.
Après la capitale française, toute la troupe reprendra la direction de l’Espagne (où elle officiait en octobre à Séville) pour débuter des représentations à Barcelone dès le 20 janvier 2012. Elle rencontrera ensuite nos amis hollandais à Amsterdam à partir du 23 mars 2012.
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Article et photos par Alexandre Rosa (sauf mention)