Les Aiguilles de Port-Coton à Belle-Île en Mer : le trésor de Claude Monet
Gravures rupestres d’Alta–des rennes de l’âge de pierre gravés le long des fjords
Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Cathédrale Luthérienne d’Helsinki – une icône allemande sur l’ancienne terre des tsars
Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Le Huitième Continent – Maud Fontenoy et son expédition interactive au Futuroscope
Posté le Samedi 23 avril 2011dans Attractions, Futuroscope, Special Eventpar Alexandre RosaImprimer
Visionnez ci-dessus notre reportage exclusif animé par Alexandre Rosa et tourné au Futuroscope lors de l’inauguration du Huitième Continent.
Ca zappe dur au Futuroscope depuis quelques semaines. Non, il ne s’agit pas d’une nouveauté consacrée au monde de la télévision. Le défunt dark-ride qui nous emmenant dans les coulisses du cinéma n’a toujours pas été remplacé, mais la salle de projection à 360°, elle, oui! Désormais coupée en deux, elle accueille un système interactif de chez Alterface baptisé Le Huitième Continent.
Souvenez-vous… nous avions visité le chantier de cette nouvelle attraction interactive il y a quelques mois. Le bâtiment n’était alors qu’une grosse coquille vide, attendant que l’on y installe les simulateurs belges qu’enfourchent aujourd’hui les visiteurs du Futuroscope. Les choses ont aujourd’hui bien évolué puisque, outre ces embarcations ressemblant à des scooters des mers, les écrans et les systèmes informatiques gérant le jeu vidéo de groupe sont en place.
Car c’est bien de cela dont il s’agit. Là où les attractions interactives fleurissent dans de nombreux parcs à l’heure actuelle, elles n’ont que rarement la dimension collective inventée par Alterface et adaptée ici dans une version écolo. L’on se contente généralement de prendre place à bord d’un petit véhicule monté sur rails avant de traverser moult décors et de tirer sur tout ce qui bouge en espérant faire un meilleur score que son voisin. C’est le principe des dark-rides interactifs, tels que Buzz Lightyear Laser Blast au Parc Disneyland, Challenge of Toutankhamon à Walibi Belgium ou encore Men in Black aux Universal Studios.
Il y a une dizaine d’années, la start-up belge Alterface, basée à l’Université Catholique de Louvain, allait changer la donne en inventant un nouveau système de jeu interactif. D’abord spécialisée dans les systèmes multimédia interactifs destinés aux musées, maisons des sciences et autres expositions, la start-up s’est vite tournée vers le divertissement pur, inventant les simulateurs en forme de selle que nous connaissons aujourd’hui.
Ils proposent des productions maison basées sur des thèmes porteurs et universels tels que celui des vampires ou du western. Pour le Futuroscope, ils ont cependant réalisé un film 100% inédit répondant à la vocation ludo-éducative du parc poitevin.
C’est dans une distillerie de Charleroi qu’ils ont tourné les parties "live" de cette production, avec deux acteurs belges interprétant Marc et Sarah, les scientifiques embarqués dans une mission périlleuse pour débarrasser les océans de leurs déchets. Destination le Huitième Continent!
Pour en arriver à huit, les équipes du Futuroscope ont considéré que notre Terre était composée de 7 continents : l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Europe, l’Afrique, l’Océanie et l’Antarctique. Découvert en 1997 par le capitaine Charles Moore alors que son embarcation s’est retrouvée piégée dans une soupe de plastique au beau milieu du Pacifique, ce Huitième Continent est malheureusement bien réel. On lui donne donc aussi le nom de Grande Plaque de déchets du Pacifique…
Nouveau territoire artificiel, cet ensemble n’est donc rien d’autre qu’une marée de déchets flottants, à la dérive vers le nord-est du Pacifique, entre Hawaï et la Californie. Portée par les courants marins, cette plaque de déchets n’est malheureusement pas unique à l’échelle planétaire. En surface comme en profondeur, des plaques comme celle-ci se forment là où les courants marins convergent, mais encore aucune zone n’a jamais atteint la superficie gigantesque du Huitième Continent dépeint dans l’attraction.
Si la menace est donc bien réelle puisqu’elle met en péril la vie de nombreux animaux marins (les mammifères, tortues et oiseaux confondent des fragments de plastique avec du plancton, les absorbent et c’est ainsi que les déchets obstruent leur système digestif), cette nouvelle aventure du Futuroscope n’en est pas moins fictive. Grâce à son talent, Marc, le scientifique écologiste héros de l’histoire, a mis au point une invention spectaculaire : le trash-buster, une arme chargée d’un fluide révolutionnaire qui permet de changer les déchets en air pur.
Pour tester cette invention, lui et Sarah, une aventure audacieuse qui apporte une touche de charme à cet univers de saleté, se retrouvent en mission au milieu d’un océan polaire pour détruire le Huitième continent et changer les débris marins en air pur. Les visiteurs sont bien entendu invités à les aider dans leur combat.
Afin de donner un aspect encore plus épique à cette fable écolo, les créatifs du Futuroscope sont allés jusqu’à créer des monstres bien vivants pour peupler ce Huitième Continent. Constitués exclusivement de déchets, ces êtres hybrides, mutants issus de la pollution marine, donnent véritablement du fil à retordre aux joueurs puisque, contrairement à une simple soupe de déchets, ils bougent et sont donc d’autant plus difficiles à viser! Un beau prétexte, toutefois, pour zigouiller du monstre sans culpabiliser puisque l’on sauve la planète avant tout!
En pratique, le système de jeu nécessite cependant un petit temps d’adaptation, ou une bonne explication préalable. Comme pour toute attraction interactive, on n’obtient pas de scores records dès notre première visite. Il faudra donc retenter l’aventure de nombreuses fois pour espérer entrer dans le panthéon des meilleurs joueurs du Huitième Continent. En fait, il vous suffira même d’être parmi les dix meilleurs joueurs de la salle pour avoir votre portrait affiché sur l’écran géant en fin de partie. Un système de récompense cher à Alterface, et qui fait toujours plaisir quand on n’est pas trop mauvais… ou que les autres le sont plus que nous.
Il faut dire que chacune des deux salles de l’attraction (le bâtiment circulaire a été coupé en deux transversalement) ne peut accueillir que 40 personnes à la fois. Si cela reste énorme pour un jeu interactif, vous comprendrez qu’une personne sur quatre fait donc partie du "Top 10" final. On atteint cependant une capacité horaire de 700 personnes, ce qui reste tout à fait raisonnable pour une attraction de ce type.
Le risque qui vient avec la multiplication du nombre de joueurs est lié au fait que l’on ne sait plus où l’on vise. Puisque tout le monde joue sur le même écran, le risque était de ne pas pouvoir suivre son propre pointeur. Le problème a été réglé par Alterface en associant à chaque siège un numéro, qui apparaît à l’écran dès que l’on tire quelque part. Il suffit donc de suivre son numéro de trash-buster pour savoir où l’on vise. Une règle qui mériterait d’être mieux énoncée tant l’accumulation d’informations à l’écran surprend de prime abord!
Si vous décidez de tenter l’aventure, vous rencontrerez alors virtuellement Maud Fontenoy, la célèbre navigatrice qui parraine l’attraction. Porte-parole de l’UNESCO et du Réseau Océan Mondial pour les Océans, vice-présidente du Conservatoire National du Littoral, membre du Conseil Economique Social et Environnemental, Présidente de la Fondation Maud Fontenoy, et également auteur de plusieurs ouvrages, Maud Fontenoy a décidé de se battre pour la sauvegarde des océans et du littoral pour sensibiliser le grand public à la protection de la planète.
En 2003, elle part pour la traversée de l’Atlantique Nord à la rame, en solitaire et sans assistance. Une première féminine qu’elle boucle en 117 jours. Deux ans plus tard, en 2005, elle réussit le même pari fou dans le Pacifique entre le Pérou et les îles Marquises. Enfin, en 2007, Maud s’élance de l’île de la Réunion pour le tour du monde à contre-courant qui s’achèvera 150 jours plus tard, après 3 caps franchis et un démâtage dont elle se sort in extremis.
Aujourd’hui, elle souhaite faire passer le message de sa fondation de manière ludique en partenariat avec le Futuroscope. Elle a d’ailleurs demandé à ce que l’on puisse signer la charte de la Fondation Maud Fontenoy directement sur place, par l’intermédiaire de boîtes aux lettres qui jalonnent la file d’attente extérieure du Huitième Continent. Une riche idée, associée à un "Jardin du Recyclage" qui fait de cette file d’attente un véritable parcours scénique.
Sous la forme d’un carnet de voyage, illustré de dessins, de photos et d’articles de journaux, le premier espace traversé par les visiteurs retrace les dates-clés des grandes aventures de Maud Fontenoy à travers le monde. Une vidéo montre ensuite la navigatrice racontant sa propre expérience sur le terrain, des dégâts causés par la pollution marine et de leurs dangers réels sur nos océans. De sa propre confrontation à la nature menacée est née sa vocation de transmettre son amour de la mer et de l’écologie aux jeunes générations.
Plus loin, une fresque expose, à l’aide de chiffres-clés et de données scientifiques, la problématique de la difficile et longue dégradation des déchets provenant des activités terrestres.
Enfin, l’allée extérieure qui guide les visiteurs vers l’entrée de l’attraction décline l’univers de la récupération. Au détour des plantations mises en place dans un sol constitué de paillis, réalisé à partir des déchets végétaux du parc, différents objets trouvent une seconde vie. Par exemple, du verre poli entre dans la composition du béton désactivé sur lequel les visiteurs marchent, un véritable échafaudage ayant servi dans l’industrie du bâtiment sert de garde-corps, une citerne devient une jardinière…
Une fois à l’intérieur du bâtiment, les aventuriers en herbe pénètrent dans le laboratoire de Marc et Sarah. Un espace joliment thématisé où sont entreposées les machines expérimentales des scientifiques et tous leurs équipements d’exploration. Un animal-déchet surprend les visiteurs dès leur arrivée, sorte de calamar géant composé de tubes, de câbles et autres fils en matière plastique, qui flotte au-dessus d’eux.
Dans la lignée de la file d’attente d’Arthur 4D, inaugurée fin 2009 au Futuroscope, cette file d’attente de moindre superficie apporte cependant la dimension immersive que l’on attendait d’un véritable parc à thèmes. Une comparaison aisée lorsque l’on sait que c’est JoraVision, la société néerlandaise qui a réalisé les décors d’<em>Arthur 4D</em>, qui est également à l’origine de celle-ci.
C’est le samedi 2 avril 2011 que l’attraction fut inaugurée, en présence Maud Fontenoy bien entendu, et de toute une équipe d’animation proposant, ce jour là exclusivement, un petit spectacle sur le thème de la pollution des océans devant l’entrée du Huitième Continent. Vous pourrez suivre l’ensemble de la cérémonie ainsi que nos premiers tests à l’intérieur même de l’attraction dans <strong>notre reportage spécial</strong> au sommet de cet article ou sur Vimeo.
Vous y découvrirez également une surprise : la visite du chantier d’une autre nouveauté du Futuroscope qui ouvrira un peu plus tard cette année au fond du parc. Mais chut, on n’en dit pas plus…
Voir toutes les photos du Huitième Continent et de son inauguration dans la galerie photo Picasa de TravelPics.fr
Article et photos par Alexandre Rosa
Reportage vidéo réalisé par Stéphane Hacquin
Au passage merci pour l’explication du nombre de continents.
Encore une fois un reportage à l’avantage du Futuroscope qui propose toujours des attractions avec du sens, de la pédagogie ou de la beauté.