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Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Posté le Mercredi 30 mars 2011dans Architecture, Ecosse, Pays, château / palaispar Alexandre RosaImprimerL’Ecosse est connue pour ses châteaux. Beaucoup sont hantés selon les légendes qui font des Highlands écossais une région du globe empreinte de mystères qui inspire, aujourd’hui encore, les cinéastes du monde entier (la sortie de "Brave", le film des studios Pixar de 2012, est là pour le prouver). Pourtant, certains châteaux écossais ne sont pas en ruines, loin de là.
Depuis l’achat du château de Balmoral par la Reine Victoria en 1852, les bords de la rivière Dee, dans le comté d’Aberdeen, sont connus pour être la lieu de résidence d’été de la famille royale du Royaume-Uni. La région est pourtant liée à la couronne depuis le temps de Robert the Bruce (Robert 1er d’Ecosse).
En partant d’Aberdeen, sur le côte est du pays, et en se dirigeant vers le sud-ouest le long de l’A93 en direction de Braemar et Perth (l’écossaise, à ne pas confondre avec son homonyme australienne), on longe la rivière Dee en passant devant de nombreux châteaux : le Drum Castle, offert à William de Irwyn par Robert 1er en 1323, puis le Crathes Castle, domaine de la famille Burnett of Leys, qui étaient les Gardes Forestiers de Robert 1er.
Peu après avoir passé la ville thermale de Ballater, on arrive à Balmoral, un château qui demeure à ce jour la propriété privée du monarque britannique. En effet, il ne fait pas partie de la Crown Estate, un ensemble immobilier qui appartient à l’état.
Achetée pour la somme de 30.000 guinées par la Reine Victoria en 1852 après que son propriétaire se soit étouffé sur une arête de poisson, la propriété fut rapidement jugée trop petite pour la famille royale. La maison existante fut démolie, et le château que l’on peut admirer aujourd’hui fut achevé en 1856. Conçu par l’architecte William Smith d’Aberdeen, le château fut largement fut supervisé par le Prince Albert (Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, époux de la reine Victoria, ndlr) en personne, qui en fit un bel exemple d’architecture baronniale écossaise.
Les membres successifs de la famille royale britannique agrandirent la propriété entourant le château petit à petit. Celle-ci couvre aujourd’hui une superficie d’environ 20.000 hectares, où 50 personnes travaillent à plein temps pour entretenir les bâtiments, les forêts et s’occuper des animaux. Car Balmoral, en plus d’être un château, est une véritable ferme en même temps qu’un jardin où sont cultivées de nombreuses espèces de plantes. On y élève poules, lapins, daims et poneys. On s’en rend compte dès notre arrivée à Balmoral. Entre le parking (où se situe le centre d’accueil et le départ des visites) et le château, vous serez transportés par une remorque tirée derrière un tracteur à travers la forêt. Original!
La propriété de Balmoral était à l’origine une possession du roi d’Écosse Robert II qui y avait un pavillon de chasse. Par la suite Sir William Drummond y construisit une gentilhommière en 1390. Après lui, elle fut vendue au 15ème siècle à Alexander Gordon, 3ème comte de Huntly, et elle resta dans cette famille jusqu’à ce que le clan Farquarson d’Invery en fasse l’acquisition en 1662.
La famille reçut le titre de "comte de Balmoral", et resta propriétaire du domaine jusqu’à sa vente en 1798 au 2ème comte de Fife. Il s’y déroula une partie des cérémonies de couronnement du roi George IV en 1822.
La Reine Victoria et le Prince Albert visitèrent l’Ecosse pour la première fois en 1842, cinq ans après son couronnement et deux ans après leur mariage. Ils résidèrent à Edimbourg, la capitale, ainsi qu’au Taymouth Castle, dans le Perthshire, mais se mirent à la recherche d’une maison à acheter en Ecosse dans les années qui suivirent. Sur les conseils de Sir James Clark, le médecin de la reine, ils choisirent la région du Deeside pour son soit-disant doux climat.
C’est donc après la mort de Sir Robert Gordon, le plus jeune fils du 3ème Earl d’Aberdeen qui possédait le château depuis 1830, que Victoria et Albert accédèrent à la propriété. Leur première visite à Balmoral fut réalisée en 1848, lorsque Victoria enregistra son premier journal : "Tout semblait respirer la liberté et la paix, faisant oublier le reste du monde et ses tristes tourments." Ils acquirent la propriété voisine de Birkhall au même moment, tandis que des améliorations étaient déjà en train d’être réalisées sur les forêts, les jardins et les bâtiments du domaine. Le paysagiste James Beattie et le peintre James Giles y participèrent.
Après avoir été inspiré par le Crystal Palace, un bâtiment de verre et de métal construit pour l’Exposition Universelle de 1851 à Heyde Park, à Londres, le Prince Albert commanda un bâtiment similaire pour Balmoral auprès de E.T. Bellhouse & Co. pour former une salle de bal et une salle à manger temporaires.
Le programme des travaux connut son point culminant en 1852 avec la commande d’une nouvelle maison, plus grande, à l’architecte William Smith. Il n’était autre que le fils de John Smith, le concepteur du château qui venait d’être démoli. La construction débuta en 1853 à seulement 100 mètres au nord-est du bâtiment original. Les nouvelles structures furent achevées en 1856, et l’ancien château démoli à sa suite.
Le château de Balmoral fut construit en granite local, excavé à Invergelder, sur la propriété. Il comprend deux blocs principaux, tous deux agencés autour d’une cour intérieure. Le bloc sud-ouest abrite les chambres principales, tandis que le bloc nord-est comprend les ailes de service. Au sud-est se trouve une tour de 24,5 mètres de haut coiffée d’une horloge géante et de tourelles.
L’architecture de cette nouvelle demeure est considérée comme ancienne pour l’époque, étant similaire au style du château démoli, qui datait des années 1830. L’adoption du style baronnial eut une grande influence sur la renaissance de la culture des Highlands. La famille royale décora Balmoral de tartans et assista à des jeux locaux à Braemar. La Reine Victoria exprima un amour certain pour l’Ecosse, devenant elle-même une Jacobite.
Ajoutant aux travaux de Sir Walter Scott, ce fut un vecteur majeur de l’adoption de la culture des Highlands par les écossais des Lowlands, plus au sud. L’historien Michael Lynch commente que "l’aspect écossais de Balmoral aida à donner à la monarchie une dimension réellement Britannique pour la première fois".
Durant les années 1850, de nouvelles plantations furent établies autour du château, et des conifères exotiques furent plantés. Le Prince Albert tint un rôle actif dans toutes ces améliorations, supervisant le design des parterres de fleurs, la déviation de la route principale du nord de la rivière Dee par un nouvel pont, ainsi que les plans de nouveaux bâtiments de ferme. En 1861, l’année de sa mort, il travaillait encore sur la maquette d’une petite ferme laitière, qui fut finalement construite par Victoria. Cette dernière fut ériger une obélisque à la mémoire du Prince Albert sur la propriété.
Après la mort d’Albert, Victoria passa de plus en plus de temps à Balmoral, restant jusqu’à 4 mois par an, au début de l’été et en automne. Peu de changements furent alors apportés au domaine, à l’exception de monuments et de cottages construits à la fin du 19ème siècle. C’est à cette époque que Victoria commença à dépendre de son majordome John Brown, un ghillie local de Crathes qui devint son plus fidèle compagnon durant son long deuil.
Après la mort de Victoria en 1901, la famille royale continua d’utiliser Balmoral durant ses visites annuelles automnales en Ecosse. George V apporta de nouvelles améliorations dans les années 1910 et 1920, incluant des jardins plus formels au sud du château. Depuis les 1950, le Prince Philippe ajouta également des bordures herbeuses et un jardin aquatique. Enfin, de nouveaux bâtiments furent construits près du château dans les années 1980 pour le personnel.
Récemment, la Reine Elisabeth II était à Balmoral au moment de la mort de la Princesse Diana à Paris, en 1997. Sa décision initiale de ne pas rentrer à Londres ou de faire son deuil plus publiquement fut largement critiquée par la presse de l’époque.
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Article et photos par Alexandre Rosa
Il est vrai que le terme « climat doux » est à relativiser. D’après les informations que j’ai, le sol est gelé jusqu’en avril ! C’est d’ailleurs une prouesse d’y voir un jardin et autres plantations.