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Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
Posté le Mercredi 02 février 2011dans Architecture, Chine, Fontaine, Jardins, Parispar Alexandre RosaImprimerA quelques semaines du nouvel an chinois, nous avons décidé non pas de vous emmener en Chine, mais à quelques kilomètres de Paris : à Alfortville très exactement. Au confluent entre la Seine et la Marne se trouve en effet le complexe touristique chinois le plus important jamais construit en France. Aujourd’hui partiellement abandonné, ce vaisseau fantôme visible depuis l’A4, depuis la ligne de RER D, le métro 8 ou encore le TGV Paris-Lyon, intrigue. Nous l’avons exploré pour vous.
Nous sommes en 1992. Guangdong Entreprises Limited, une entreprise d’état de la Chine communiste, décide d’investir 100 millions d’euros (685 millions de francs de l’époque) dans la création d’une véritable vitrine pour leur pays. Tout premier investissement chinois en Europe, le projet devait être un centre à vocation d’échanges économiques et culturels entre la France et la Chine et fut dessiné par le célèbre architecte cantonais Liang Kunhao.
Sa superficie totale au sol s’élève alors à 12.400 m² , et sa superficie construite à 44.400 m², divisés en 5 bâtiments. Le complexe comprend un hôtel trois étoiles, trois restaurants panoramiques et un Palais des Expositions. Dès son inauguration, Chinagora frappe un grand coup en proposant l’exposition "Trésors de la Cité Interdite" qui présentait près de 300 objets de la vie quotidienne des Empereurs.
Le lieu est parfaitement choisi, une partie du complexe étant justement inspirée de l’architecture de la Cité Interdite et de ses murs rouge clair. Les tuiles vertes recouvrant les toitures sur plusieurs niveaux de Chinagora ont même été importées directement de Canton, offrant aux franciliens un bâtiment identique à ceux que l’on peut voir en visitant la Chine.
Deux ans plus tard, en 1994, ouvrit un superbe centre commercial de 3000 m² s’étalant sur 3 étages. Construit autour d’un jardin intérieur insoupçonnable depuis la rue, il regroupe alors une vingtaine de boutiques proposant à la vente des produits et de la nourriture chinoise. Elles s’appellent "Chine de la Maison", "Chine de la Mode" ou encore "Chine de la Gastronomie"…
Jusqu’en 1996, les foires et expositions culturelles se succèdent au sein de Chinagora, au Palais des Expositions. Les thèmes abordées sont multiples : "Les Trésors des Musées de Canton", "La Splendeur des Costumes de la Chine éternelle", "L’Art populaire Chinois", "Les cerfs-volants chinois", "Chine : 5000 ans de civilisation", "La Foire commerciale du Guangdong" et divers autres salons professionnels destinés à présenter la diversité des produits chinois aux importateurs et investisseurs européens.
Malheureusement, le projet ne trouve pas son public et coule petit à petit. Le Palais des Expositions est le premier à fermer ses portes au public. Il est d’abord remplacé par un supermarché chinois qui occupe son rez-de-chaussée, et par une Salle de réception "Yang-Tsé" au premier étage. La Galerie Marchande ne tarde pas à suivre le même chemin : elle fait faillite en 1997, de nombreux marchands ayant du mal à payer leur loyer et à faire face à leurs échéances.
En 2003, le complexe est racheté par un groupe chinois baptisé "Nouveau Monde". Malgré de nombreuses tentatives visant à faire renouer Chinagora avec la rentabilité, la clientèle n’est toujours pas au rendez-vous. Le tournant devait pourtant être radical, Nouveau Monde ayant à sa tête "de jeunes et ambitieux patrons d’origine asiatique rompus aux techniques capitalistes", dixit un communiqué de presse de Chinagora en date du 1er mars 2003.
Toujours selon les dirigeants de l’époque, "Nouveau Monde a en effet été créé en France au cours de l’année 2002, avec à sa tête des dirigeants originaires du district de Qingjian (province du Zhejiang), arrivés en France dans leur enfance et bénéficiant donc de la double culture. Grâce à d’importants moyens financiers, ils [voulaient] donner un nouveau souffle à Chinagora sur le plan aussi bien commercial que culturel." En réalité, le groupe a recentré l’essentiel de son activité sur l’hôtellerie et la restauration… en vain.
Comment en est-on arrivé là ? Bien qu’excentré du centre de Paris, le site est considéré comme le meilleur d’Alfortville pour sa position, à la confluence entre la Seine et la Marne. Il est par ailleurs correctement desservi par la ligne de métro 8 et à l’époque par un embarcadère situé sous les fenêtres de Chinagora, reliant le centre de Paris au complexe par navettes fluviales régulières. Aujourd’hui, ce service ne fonctionne plus mais les bateaux Voguéo créés récemment s’arrêtent non loin de là : à l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.
Depuis 2006, seul l’hôtel reste ouvert. On peut toujours réserver des chambres dans cet établissement vétuste sur la majorité des sites d’hôtellerie, mais peu d’occidentaux s’aventurent dans les lieux. Quelques dizaines d’asiatiques dorment ici chaque nuit, principalement des pilotes et hôtesses d’Air China. Les autres sont déçus de constater que le superbe jardin intérieur est fermé au public.
Les bassins sont aujourd’hui vides et la maison du thé inaccessible. Pour en avoir un aperçu, il vous faudra prendre une chambre, toutes les fenêtres donnant sur le jardin des neuf dragons étant ailleurs condamnées. Comme plongées dans une torpeur éternelle, les allées se couvrent peu à peu de débris amenés là par une famille de lapins qui y avaient élu domicile. Depuis qu’ils ont été chassés, plus rien ne vient troubler la lente agonie du jardin où étaient jadis donnés séminaires et banquets à l’occasion de mariages. Dehors, des courses de bateaux-dragons traditionnels étaient même disputées.
Mais les alentours du complexe ne sont plus aujourd’hui que la résidence des sans-abris. Comme la trace d’un passé plus glorieux, des cerf-volants chinois déchirés coincés dans les balustrades apparaissent par endroits.
L’avenir du lieu est plus qu’incertain, son destin étant étroitement lié à la bonne volonté des autorités provinciales officielles chinoises, partenaire de sa reprise par le groupe Nouveau Monde. L’équipe municipale n’a pas la compétence pour reprendre un tel projet, mais il se pourrait que l’EPORSA (Opération d’Intérêt National Seine Amont) puisse changer la donne, le site étant situé dans son emprise. Mais il semble que l’établissement public soit plus intéressé par les friches industrielles de Vitry et Ivry qui entourent Chinagora.
De jeunes architectes publient cependant régulièrement des projets de réhabilitation, allant de la destruction-reconstruction à l’agrandissement du terrain pour y placer une grande tour. Il faudra pourtant faire avec le Plan Local d’Urbanisme contraignant, le site ayant été classé UFa, ce qui permet les activités commerciales à l’exception des bureaux. Wait and see…
Voir toutes les photos de Chinagora dans la galerie photos de TravelPics.fr
Article et photos par Alexandre Rosa sauf mention.
Tellement laissé à l’abandon, que meurtre a eu lieu voici quelques mois dans le complexe, une jeune Hongroise a été assinée et son corps lesté d’une tronconneuse à jambon (venant d’un des restaurants abandonné du complexe) et jeté à la Seine…
Et bien, ça à l’air sympa tout ça. Moi, je suis depuis un an sur Alfortville, et viens tout juste de découvrir la nature de ce batiment.
Merci pour l’article.
J’ai eu vend d’un projet de raser le site pour en faire le commissariat central du grand Paris. Je ne sais pas si cette information est fondé, mais ça vaudrait le coup de vérifier….mais auprès de qui…
Dommage, c’était un très bel endroit où je suis allée souvent, surtout dans la galerie ou j’ai acheté plusieurs objets. J’espère que quelqu’un le fera revivre et non le démolira.
je suis dégouté de voir a quelle vitesse est partis le tchinagora le restaurant était merveilleux les serveurs gentils! cela est un massacre mais quelle honte!!!! ps:croisons les droits pour que cet endroit ré ouvre ces portes le plus vite possible
je rentre de chine ,étonné de ce que j’ai découvert la bas, mervelleux pays, adorable population
ce pays mérite mieux que ce que les francais en pensent,en retraite j’envisage d’aller my installer
je découvre éffaré la décrépitude de chinagora ou je me réjouissais de me retrouver un peu en chine.
il faut remonter ce projet,a tout pris,contacter les investisseurs en chine ,ils sont trop doués pour le bisness pour laisser ce symbole couler.
j’en ferais état en chine de mon coté, faite de meme ce que vous pourrez
gardons espoir
Mon père travaille là-bas mais je crois qu’ils vont pas raser le terrain d’après mon savoir. Enfin bref tout ceci est dommage comme vous le dites mais ils n’avaient pas trop le choix….
Bonjour Mr Y, est-ce qu’il y aurait moyen de vous contacter, par mail par exemple?
Je vous remercie par avance
désolé Julien B, mais je ne préfère pas par contre je sais qu’ils sont en train de faire des travaux et le restaurant va rouvrir et le jardin je sais pas mais à ce qui parait ça va être en travaux plus tard.Tout va revenir , il suffit d’attendre quelques années par contre le restau c’est pour très très bientot