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La Scala de Milan : l’un des opéras les plus prestigieux au monde
Posté le Dimanche 05 décembre 2010dans Architecture, Italie, Opéra, Payspar Alexandre RosaImprimerQui n’a jamais entendu parler de La Scala de Milan, parfois sans savoir de quoi il s’agissait. Le Teatro alla Scala, en italien dans le texte, est en effet un opéra mondialement célèbre qui fut inauguré le 3 août 1778 en présence de l’archiduc Ferdinand d’Autriche avec l’opéra l’Europa riconosciuta d’Antonio Salieri et le ballet Apollo Placato de Giuseppe Canziani.
Les plus grands ténors et les cantatrices les plus célèbres d’Italie et les plus doués au monde se sont produits à La Scala durant les 200 dernières années. On compte parmi les grandes chanteuses de la Scala, Renata Tebaldi et Maria Callas. Riche de cette histoire glorieuse, le théâtre est toujours réputé comme l’un des meilleurs opéra et ballet du monde. Il possède sa propre chorale, son ballet et son orchestre qui joue à domicile toute l’année, ainsi qu’une école associée : l’Académie Théâtrale de La Scala, qui propose des formation professionnelles dans les domaines de la musique, de la danse, de la construction scénique et de la direction théâtrale.
Comme le veut la coutume, la nouvelle saison théâtrale de la Scala commencera la semaine prochaine, le 7 décembre très exactement. il s’agit du jour de la Saint Ambroise, le saint patron de la ville de Milan.
L’opéra fut construit en seulement deux ans par l’architecte Giuseppe Piermarini sur la commande de Marie-Thérèse d’Autriche après la destruction de l’ancien théâtre ducal, le Teatro Regio Ducal, dans un incendie le 25 février 1776 après un gala carnavalesque. Un groupe de 90 riches milanais, qui possédaient des palchi (des loges privées) dans ce théâtre écrivirent à l’archiduc Ferdinand d’Autriche pour réclamer la construction d’un nouveau théâtre et l’usage d’un théâtre provisoire pendant les travaux.
Le site choisi pour la construction du nouvel opéra fut celui de l’église Santa Maria della Scala (la "Vierge à l’échelle"), qui fut détruite à cette occasion, ne laissant que son nom au théâtre. On ne peut imaginer plus central, La Scala se situant directement au bout de la Galleria Vittorio Emanuelle II, elle-même donnant sur la Piazza del Duomo, la célèbre cathédrale de Milan.
Durant deux années, les travaux furent menés à bien par Pietro Marliani, Pietro Nosetti and Antonio and Giuseppe Fe. La Scala disposait alors de 3000 sièges s’étalant sur six étages de loges. Sa scène de 20,4 mètres de largeur et haute de 26 mètres est l’une des plus grandes d’Italie.
Les coûts de construction furent couverts par la vente de palchi, qui furent richement décorés par leurs propriétaires, impressionnant des observateurs de l’époque comme Stendhal. La Scala, telle qu’elle fut rapidement appelée, devint le lieu de réunion le plus hupé de Milan en quelques années à peine. A l’époque, l’orchestre ne comportait aucun siège, le public y assistant au spectacle debout. Les musiciens étaient par ailleurs en pleine vue, le golfo mistico (la fosse) n’ayant pas encore été construit.
Au dessus des loges, La Scala a toujours eu une galerie où les moins riches pouvaient assister aux représentations. Elles est appelée loggione. Traditionnellement saturée de monde, la loggione attirait toujours les mêmes aficionados de l’opéra, qui pouvaient être tantôt enthousiaste ou sans pitié envers les chanteurs. La loggione de La Scala est ainsi considérée comme un baptême du feu dans le monde de l’opéra aujourd’hui encore, et certains fiascos sont restés gravés dans les esprits.
On se souvient ainsi d’un récent incident survenu en 2006 quand le ténor Roberto Alagna fut hué et forcé à quitter la scène durant une représentation d’Aïda, obligeant son partenaire de scène, Antonello Palombi, à le remplacer au pied levé au milieu d’une scène sans avoir le temps de changer de costume!
Comme la plupart des théâtres de l’époque, La Scala était aussi un casino, avec des parieurs installés dans le foyer.
La Scala était à l’origine illuminé de 84 lampes à huile montées sur le palcoscenico, et d’un millier de lampes supplémentaires dans le reste du théâtre. Pour limiter les risques d’incendie, plusieurs pièces étaient replies de seaux d’eau, jusqu’à ce que les lampes fussent remplacées par des lampes à gaz, et enfin par un éclairage électrique en 1883. Que de progrès en un siècle!
Ce théâtre vit l’évolution de l’opéra italien avec Domenico Cimarosa, la création de plusieurs opéras majeurs du répertoire italien dont le Il turco in Italia de Rossini, Il Pirata (1827) et surtout Norma (1831) de Vincenzo Bellini. La salle souffre cependant de la concurrence des autres sites dont le Teatro Carcano situé dans la même ville et qui voit la création de plusieurs œuvres majeures.
C’est Giuseppe Verdi qui y fait les premières de plusieurs grandes œuvres et qui permet à la salle de parvenir au prestige actuel, même si ce dernier délaisse le lieu à partir de 1845. La Scala donne encore des représentations prestigieuse mais il n’ y a plus guère de création majeure. Verdi revient alors avec Aïda en 1872 (créée en Égypte l’année précédente), Otello (1887) et Falstaff en 1893.
La Scala a donné de nombreuses représentations des opéras de Richard Wagner ainsi que ceux des post-véristes.
Il fut également un lieu majeur de l’art chorégraphique. De nombreux ballets y sont représentés chaque année. Les plus grandes étoiles de la danse classique ont déjà foulé les planches de ce lieu mythique. On peut citer Carla Fracci, Sylvie Guillem, Rudolf Noureev, Maya Plisetskaya, Patrick Dupond, Margot Fonteyn, Alessandra Ferri et tant d’autres encore.
La Seconde Guerre Mondiale n’aura pas épargné le théâtre, sévèrement endommagé par des bombardements en 1943. Il dût être reconstruit et ne pu rouvrir que le 11 mai 1946. Il a cependant sa disposition actuelle de 2800 sièges depuis 1907, date de la première grande rénovation de La Scala. Un demi-siècle plus tard, l’opéra dût toutefois être fermé de nouveau pour une rénovation majeure qui débuta traditionnellement le 7 décembre de l’année 2001 après la représentation d’Otello qui ouvrait la saison. Les travaux se poursuivirent du 19 janvier 2002 à novembre 2004, période durant laquelle la compagnie de La Scala fut transférée dans le nouveau Teatro degli Arcimboldi, à quelques kilomètres du centre-ville.
Les travaux dirigés par l’architecte renommé Mario Botta furent controversés, les amoureux de La Scala craignant que des détails historiques soient perdus. Le résultat est pourtant réussi, la compagnie ayant été impressionnée des améliorations apportées à la structure à l’acoustique de l’auditorium qui doit grandement à la suppression des lourds tapis rouges du hall. La scène fut entièrement reconstruire et des coulisses plus grands permettent désormais à plus de décors d’être stockés, ce qui permet à plus de productions d’avoir lieu en même temps. Côté spectateurs, les sièges sont désormais équipés de moniteurs utilisés par le système de libretto électronique permettant de suivre le libretti d’un opéra en anglais et en italien en plus de la langue originale.
La réouverture eut lieu le 7 décembre 2004 et on y interpréta la même œuvre de Salieri qu’à son inauguration, sous la direction de Riccardo Muti. Les tickets pour cette réouverture se sont arrachés à des prix records atteignant les 2000€, ce qui ne suffit pas à remplir les caisses de l’opéra après des travaux ayant coûté 61 millions d’euros.
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Article et photos par Alexandre Rosa sauf mention
Après la rénovation de 2004, Combien de places, toujours 2 800 places ?
C’est un très beau et grand théâtre avec des lustres magnifiques.
En effet, La Scala propose actuellement 2800 places assises.