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Fáskrúðsfjörður – le fjord des marins français de l’est islandais
Posté le Lundi 25 octobre 2010dans Cimetière, Fjord, Islande, Océan, Pays, villagepar Alexandre RosaImprimerPerdu au beau milieu de l’Atlantique nord, Fáskrúðsfjörður a de quoi surprendre : au milieu des rues bordées de maisons colorées du village de Búðir (600 habitants), les noms sont écrits en français! L’endroit n’est pourtant pas francophone puisqu’il est situé à l’est de l’Islande, au bord d’un fjord verdoyant de 15 kilomètres de long.
Difficile d’accès, le village est éloigné de toute grande ville, la plus proche étant située à l’autre bout de l’île. C’est Reykjavik, la capitale islandaise. A cette extrémité opposée, on peut donc se demander comment le français a pu réussir à s’imposer. Mais c’est oublier que si Fáskrúðsfjörður est à 8 heures de route de Reykjavik (pour seulement 657 kilomètres) et donc de l’aéroport international le plus proche, il reste près de la mer et donc facilement accessible par bateau. Du moins quand la mer est calme…
Ce sont en effet des marins français qui ont amené la langue de Molière jusque dans ce fjord isolé. Partant de Dunkerque, Paimpol ou Lorient, ils venaient pêcher au large des côtes islandaises sur une période s’étalant du 19ème siècle jusqu’en 1914. En raison des conditions de navigation difficiles, certains ont été forcés d’accoster ici et y ont fondé un village.
Aujourd’hui, Fáskrúðsfjörður n’est composé que de trois rues parallèles à la côte et situées à trois hauteurs différentes, à flanc de colline. Des maisons modernes et mêmes de petits immeubles d’habitations y font face à la mer. La pêche amènerait-elle encore du monde à s’installer ici? Que nenni! C’est aujourd’hui une autre ressource naturelle, l’aluminium, et la fonderie Alcoa installée non loin de là qui y attire les travailleurs, bien islandais cette fois. Il faut dire que le tunnel ouvert en 2005 améliore grandement l’accès au village.
Entre 1850 et 1914, il y eut certaines saisons jusqu’à 120 goélettes et 5.000 marins français, venus participer aux campagnes de pêche à la morue dans les eaux islandaises. Ils apportaient souvent des marchandises à troquer, vin et cognac par exemple, contre des lainages ou de la nourriture fraîche. Simples relations d’affaire ou amitiés, des liens se sont noués entre les habitants du fjord et les marins et le village conserve la mémoire de cette époque.
Le voyage ne se termina par forcément très bien pour tous ces marins, environ 400 goélettes ayant été victimes de naufrages. On en déplora jusqu’à 15 au cours d’une même tempête, souvent drossées vers les sables traîtres de la côte sud du pays. Pour retrouver le calme des eaux du Fáskrúðsfjörður, il fallait éviter les écueils situés aux caps ainsi que les deux îles Andey et Skrúður qui referment son entrée. Le manque de barques de sauvetage à bord, pour gagner en tonnage marchand, mais aussi l’incompétence de certains capitaines et l’alcoolisme étaient également en cause.
À l’entrée est du village, en contrebas de la route, se trouve ainsi un cimetière clos où reposent 49 marins français et belges, mais bien d’autres n’ont pas eu de sépulture. Au milieu du cimetière, se trouve une croix surmontant un monument sur lequel on peut lire en français "Ici reposent 49 pêcheurs français", avec leurs noms et celui de leurs bateaux. Un mât arbore également un drapeau français au milieu du sanctuaire.
Ce nombre de morts s’explique par les conditions de vie difficiles à bord des bateaux, la nourriture peu variée et le climat qui favorisaient les maladies, scorbut, pneumonie et tuberculose, qui s’ajoutaient aux plaies et engelures.
Jumelée avec la ville de Gravelines, Fáskrúðsfjörður est aujourd’hui le symbole de l’amitié franco-islandaise. Ainsi, l’Ambassade de France en Islande organise t-elle chaque année au mois de juillet le Festival des Journées Françaises de Fáskrúðsfjörður ("Franskir dagar"). Ce festival célèbre la mémoire des quelques 4000 français venus perdre la vie en mer au large des côtes islandaises en ce lieu. Cette année encore, Caroline Dumas, Ambassadrice de France, a participé à la célébration aux côtés de Helga Jónsdóttir, Maire de Fjarðarbyggð, et d’une délégation de la ville de Gravelines.
Voir toutes les photos du village de Fáskrúðsfjörður dans la galerie photos de TravelPics.fr
Article et photos par Alexandre Rosa
Ca manque de photos supplémentaires avec des noms en français. Le lieu demeure original pour trouver une présence française. Est ce que le français y est enseigné à l’école?
Le français n’est pas enseigné en particulier à Fáskrúðsfjörður, mais dans les lycées islandaises (à l’âge de 16-20 ans), on peut choisir entre le français, l’espagnol ou l’allemand comme troisième langue. Mais presque personne ne parle vraiment le français en Islande.
Très mignon, cet article
Vos photos sont très belles. C’est bien ce que j’ai vu lors de notre séjour chez vous en juillet 2009 avec une délégation gravelinoise pour y mettre en place nos croix blanches dans le cimetière. Ce que je regrette c’est que sur la photo prise du cimetière, c’est dommage mais on ne voit pas les croix de nos marins islandais. Cela me touche beaucoup. Amicalement votre.
Très heureux de pouvoir retrouver sur ce site des belles photos qui me rappellent le merveilleux voyage que nous avons effectué en juillet 2009 avec les représentants de la ville de GRAVELINES. C’est un village aussi très accueillant et très vivant. Que de souvenirs et de pensées pour nous, descendants de ces marins qui venaient pécher en ISLANDE.
Seul point noir de ces photos, c’est celle du cimetière des marins Français (et là je suis d’accord avec Mr Jean-Claude, président de notre association) elle n’est plus d’actualité. En effet 49 nouvelles croix ont été plantées lors de notre magnifique voyage à l’occasion d’une très poignante cérémonie et qui reste gravée dans nos mémoires à jamais.
Claude Wadoux, Secrétaire de l’Association des Marins de la Petite Chapelle à GRAVELINES
Bonjour à tous les deux,
Vous avez raison : nos photos datent du mois d’août 2008, et toute modification apportée à ce charmant petit cimetière n’y apparaît pas. Disposez-vous de photos de ces nouvelles croix posées par vos soins l’année suivant notre passage à Fáskrúðsfjörður que vous souhaiteriez partager avec nos lecteurs?
@Rakel: « Mais presque personne ne parle vraiment le français en Islande. » !!!!!!! Je vis en islande, et je peux vous assurer que beaucoup d’islandais parlent très bien le français !
Monsieur Alexandre, serait-il possible de nous envoyez votre mail pour pouvoir vous envoyer des photos de notre passage chez vous juillet 2009.
Amicalement votre, le président de la petite chapelle NOTRE DAME DES FLOTS DE GRAVELINES
Bonjour Jean-Claude,
vous pouvez nous transmettre vos photos si vous le souhaitez, mais vous devez savoir que nous ne sommes pas basés en Islande. Ce site n’est qu’un média publiant divers reportages consacrés à différentes régions/villes/monuments du globe. Si vous souhaitez que vos clichés arrivent à bon port, il serait peut-être préférable que vous contactiez l’équipe municipale de Fáskrúðsfjörður directement. Bien à vous.
Bonjour,
J’aimerai savoir ou puise trouver la liste des morts dans les cimetières Français.
Mon arrière grand père et enterré la bas, j’aimerai bien savoir ou.!
Pour info, son navire ses fracassé sur les cotes de l’islande en 1902, il s’appelé LA CHARMEUSE.
Si quelqu’un peu me donner des renseignements , j’en serai ravi.
Commandant Serge DAULE
Pour ceux qui souhaiteraient obtenir les photos des 3 plaques avec les noms des marins, n’hésitez pas à me contacter pierrelm arobase hotmail.com