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Grotte de Doolin : la plus longue stalactite de l’hémisphère nord est en Irlande
Posté le Mardi 29 juin 2010dans Grottes, Irlande, Nature, Payspar Alexandre RosaImprimerLe village côtier de Doolin, dans le Comté de Clare, en Irlande de l’ouest, borde l’Océan Atlantique. Connu pour sa musique irlandaise traditionnelle, il est entouré de sites archéologiques importants, dont beaucoup datent de l’âge du fer. Mais au milieu de ce paysage verdoyant où paissent les moutons et où se cachent les farfadets, la nature aussi a marqué le paysage. Des falaises de Moher, au sud, jusque dans les “landes de pierre” chères à la chanson de Michel Sardou, au nord, les merveilles naturelles ne manquent pas… jusque sous terre!
C’est en 1952 que deux spéléologues amateurs anglais ont découvert ce qui est amené à devenir la plus grosse attraction touristique de Doolin : une grotte cachée sous les prairies du comté qui contient l’une des plus grandes stalactites au monde. D’une hauteur de 7,3 mètres, elle est reconnue comme la plus longue de l’hémisphère nord et la 3ème au monde. Mais les deux plus longues ne sont pas accessibles au public.
Il n’y a pas de hasard, et une telle formation géologique va de pair avec l’écoulement d’une petite rivière souterraine dans cette cavité millénaire. Sans surprise, c’est donc en explorant les alvéoles creusées par le cours de cette rivière dans la roche calcaire des Burren que J.M. Dickenson et Brian Varley, deux membres du Craven Pothole Club, un club de spéléologie anglais, sont tombés nez à nez avec ce stalactite géant. On ne peut qu’imaginer leur surprise quand, éclairés à la seule lumière de leurs lampes frontales, ils ont balayé toute la hauteur de ce monument naturel pour la première fois.
Révélée au monde, la Grande Stalactite de la grotte de Doolin est gérée d’une manière écologique et le nombre de visiteurs pouvant l’approcher chaque jour est donc limité. Pour les propriétaires du terrain, John et Helen Browne, il est hors de question que les hordes de touristes intéressés par cette importante formation géologique ne risquent de la détruire comme ce qui est arrivé aux peintures rupestres de Lascaux. Ils ont donc fait installer de nombreux capteurs par l’Université anglaise de Hull pour surveiller la température, l’humidité et le taux de dioxyde de carbone régnant au sein de la grotte. C’est le seul moyen de préserver le climat interne de la cavité et donc de protéger la délicate structure de la stalactite.
De fait, les centaines de tonnes de roche calcaire ainsi suspendues au plafond de cette salle souterraine par un point d’ancrage relativement réduit (d’une surface de seulement 0,3 m² !) ne risquent pas de tomber de sitôt. Plus solide qu’elle n’y paraît, cette formation géologique peut résister à un poids encore supérieur. Un jour, la stalactite géante rejoindre la stalagmite qui se forme petit à petit sous elle, et les deux fusionneront pour former un pilier géant au milieu du souterrain.
Toutefois, en dépit de ce qu’affirment les propriétaires et de leur volonté à bien faire pour préserver ce patrimoine, l’activité humaine a déjà endommagé la grotte de Doolin. Il était prévu qu’un Centre des Visiteurs soit construit non loin de là pour accueillir les touristes intéressés par la visite. L’espace devait comprendre des salles d’exposition, un restaurant, une station de traitement et un parking pouvant abriter 70 voitures. Afin de faire descendre les touristes jusque dans la grotte, hors de question de les faire passer par d’étroits passages comme les spéléologues qui l’ont découverte. Un tunnel de 97 mètres de long a dû être excavé.
Problème : creuser un tel tunnel requérait l’utilisation de petit explosifs. Si l’usage de dynamite était exclu en raison des vibrations induites qui auraient pu endommager le point d’ancrage réduit de la Grande Stalactite, le choix s’est arrêté sur des perforateurs à air comprimé. Elargissant ainsi un conduit souterrain existant creusé par l’eau, les propriétaires ont pu aménager un accès relativement horizontal menant de la salle de la stalactite à un tube vertical contenant un escalier de 160 marches.
Malgré leurs efforts, les Brownes ne purent obtenir l’Environmental Impact Statement nécessaire à l’ouverture de leur grotte au public en 1991. Il fallut attendre l’année 2004 pour qu’ils tentent de nouveau d’obtenir leur autorisation après avoir modifié leurs plans. La grotte ouvrit finalement au public en 2006. Lors de notre visite, en juin 2010, le Centre des Visiteurs prévu à l’origine était en construction près de l’entrée moderne de la grotte. Il permettra à terme de faire patienter les touristes entre deux visites guidées. Actuellement, l’accueil se fait au village de Doolin, à quelques kilomètres de là. Il faut prendre un bus pour rejoindre la grotte depuis le bureau d’accueil, ce qui ne sera bientôt plus nécessaire.
Notez que le nom anglais de cette grotte est “Poll an lonain” soit “la grotte de falaise de lierre”, une version anglicisée du véritable nom irlandais, à savoir “‘Poll an Eidhneáin” Poll signifie grotte et eidhneáin désigne le lierre. La référence aux falaises dans la version anglaise est donc une erreur de traduction qui pourrait avoir été ajoutée en raison de la situation de l’entrée de la grotte, au pied de falaises de calcaire justement.
Cependant, le nom “grotte de Doolin” (“Doolin cave” en anglais) actuellement utilisé pour vendre cette grotte peut semer la confusion pour les spéléologues qui utilisaient déjà ce terme pour désigner le système de grottes qui relie la source de la rivière souterraine à Fisherstreet Pot jusqu’à l’endroit où elle se jette dans l’océan Atlantique, derrière Aran View House à St Catherine’s. Ce système est constitué de 10 kilomètres de passages souterrains qui en font le deuxième plus long système de grottes en Irlande. Il est toujours entièrement accessibles aux spéléologues, mais seule la salle “Pol an Ionain” a été transformée pour accueillir les touristes.
Voir toutes les photos de la grotte de Doolin et de la Grande Stalactite dans la galerie photos de TravelPics.fr
Article et photos par Alexandre Rosa
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