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Les Misérables reviennent au Théâtre du Châtelet à Paris pour les 25 ans de la production anglaise
Posté le Samedi 29 mai 2010dans Comédie Musicale, Paris, Théâtrepar Alexandre RosaImprimerLes Misérables est certainement la comédie musicale la plus connue au monde. Si l’univers du musical anglo-saxon l’a rendu célèbre aux quatre coins du monde depuis maintenant plus de 25 années, il faut savoir que l’adaptation théâtrale du roman de Victor Hugo a bien été signée par des français : Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg qui en a composé la partition. Le spectacle fut créé pour le Palais des Sports de Paris en septembre 1980 sur une mise en scène de Robert Hossein. Mais c’est sous d’autres cieux que l’œuvre allait connaître son heure de gloire…
Car si le Palais des Sports est aujourd’hui le théâtre des créations musicales françaises à gros budget destinées à partir ensuite en tournée (Cléopâtre, Mozart l’Opéra Rock…), il n’en a pas toujours été ainsi. Les Misérables était une production flirtant avec le lyrique, s’approchant presque de l’opérette, mais fut un succès. Le spectacle attira à l’époque une foule de 500.000 spectateurs étalés sur 100 représentations. Mais en dépit de cette réussite, le rideau tomba définitivement sur cette création originale après quelques mois.
Un sort que ses pères ne purent se résoudre à accepter. Ils prirent donc l’enregistrement du spectacle avec eux et l’emmenèrent à Londres pour le faire écouter à Cameron Mckintosh, producteur de musicals à succès comme The Phantom of the Opera ou encore Miss Saigon, tous deux restés à l’affiche pendant des années. Si ce dernier était circonspect de prime abord, il tomba amoureux des Misérables après seulement quelques morceaux, et décida de le traduire en anglais pour le proposer au public du West End londonien.
Toutefois, le musical ne fut pas proposé outre-Manche dans sa version originale. A partir d’une traduction littérale du texte original français réalisée par Siobhan Bracke, un important travail d’adaptation fut réalisé, le spectacle rallongé et de nouveaux textes écrits par Herbert Kretzmer. Ce dernier se refuse de parler de son travail en tant que traduction, expliquant qu’un tiers des textes anglais est une traduction globale des paroles française, un autre tiers une adaptation, et le dernier tiers une création anglaise.
Mise en scène par Trevor Nunn et John Caird, cette version anglo-saxonne ouvrit ses portes au Barbican Arts Centre de Londres le 8 octobre 1985. C’est l’anniversaire de cette version que nous célébrons cette année. Le 4 décembre 1985, le spectacle déménagea cependant au Palace Theatre (où se joue actuellement la version anglaise de Spamalot, ndlr) pour y rester jusqu’au 3 avril 2004, date à laquelle le show fut de nouveau transféré, jusqu’au Queen’s Theatre cette fois.
Il s’y joue toujours une ou plusieurs représentations par jour en 2010, à tel point que le spectacle y a célébré sa 10.000ème représentation le 5 janvier de cette année, faisant des Misérables le musical qui s’est joué le plus longtemps sans interruption à ce jour. Il détrône ainsi Cats, qui est pourtant resté 21 ans d’affilée à l’affiche à New-York.
Comme souvent dans le cas d’un tel succès, le musical ne tarda par à traverser l’Atlantique pour rejoindre Broadway, la patrie des musicals anglo-saxons. Il y fit ses débuts le 12 mars 1987. Après 6680 représentations en 16 ans, il ferma ses portes le 18 mai 2003, pour trois ans seulement. Un revival fut en effet mis en scène dès 2006 au Broadhurst Theatre. A l’origine prévu pour durer un an seulement, ce revival a connu plusieurs prolongations pour finalement se terminer le 6 janvier 2008, après 7176 représentations à Broadway en tout.
Au total, Les Misérables a été produit dans un total de 38 pays et ce dans 21 langues différentes : anglais, français, allemand (deux fois : en Allemagne et en Autriche), espagnol (trois fois : en Espagne, en Argentine et au Mexique), japonais, hébreu, hongrois, islandais, norvégien, polonais, suédois, hollandais (deux fois : aux Pays-Bas et en Belgique), danois, finlandais, portugais, estonien, tchèque, créole, basque et catalan. Plus de 55 enregistrements officiels ont été édités en tout, en comptant les singles officiels et les promos. En 2010 encore, Les Misérables est à l’affiche de 11 théâtres dans le monde. Il était au Det Ny Teater de Copenhague pas plus tard qu’en 2009.
Finalement, on remarque qu’en dépit du fait que Les Misérables soit la seule production française connue à l’étranger (et quelle production!), c’est bien en France qu’elle a connu le destin le plus court. Il aura fallu attendre 1991 pour que le producteur britannique Cameron Mackintosh fasse revenir l’enfant au pays. C’est au Théâtre Mogador qu’une version adaptée de la version anglaise de Herbert Kretzmer fut jouée pendant toute la saison 1991-1992. Les textes étaient une fois de plus signés Alain Boublil, qui prit en compte les modifications effectuées par l’équipe anglo-saxonne qui firent leurs preuves durant ces 6 années. Mais depuis… les Misérables avaient bien quitté Paris.
Jusqu’au 28 mai 2010! Voilà en effet que le spectacle qui marqua toute une génération d’amateurs est de nouveau à l’affiche au Théâtre du Châtelet, à Paris, jusqu’au 4 juillet 2010 seulement. Une escale un peu courte sur le chemin d’une tournée internationale initiée une fois encore par Cameron Mackintosh pour célébrer les 25 ans de la production londonienne de “Les Miz”, comme ils l’appellent outre-Manche.
Présenté dans une nouvelle version dépoussiérée, le spectacle anniversaire a fait ses débuts au Pays de Galles le 12 décembre 2009 et est suivi par la troupe anglaise du spectacle. Il fera escale à travers une grande partie du Royaume-Uni (Manchester, Norwich, Birmingham, Edinburgh, Bristol, Salford), avant d’achever son périple à Londres pour son grand retour sur la scène de ses débuts, au Barbican Theatre, du 14 septembre au 2 octobre 2010. Si vous avez bien tout suivi, vous avez compris que durant cette vingtaine de jours, il allait y avoir deux productions des Misérables au même moment à Londres et dans deux théâtres différents, avec deux troupes différentes. Un évènement sans précédent!
L’évènement en est aussi un à Paris, puisqu’il est la seule escale internationale de cette tournée anglaise, les autres pays ayant déjà leur propre production. Si cela peut paraître triste, c’est toutefois l’occasion unique de profiter d’une production anglo-saxonne de qualité sans avoir besoin de prendre l’Eurostar. Et que les non-habitués à la langue de Shakespeare se rassurent : le spectacle interprété en anglais est sous-titré! Des écrans placés au-dessus et de part et d’autre de la cage de scène affichent en effet les paroles de l’intégralité du spectacle en simultané, ce qui n’aurait jamais lieu à Londres. Aux non-bilingues d’en profiter!
Cette nouvelle mise en scène propose un spectacle épuré en moyens scéniques nécessaires à sa mise en œuvre, pour un déplacement plus aisé de la tournée. Exit la scène tournante visible ailleurs, et bonjour projections géantes sur le fond de scène. N’allez pas croire cependant que cette version des Misérables au Théâtre du Châtelet est au rabais. Le nombre de décors physiques visibles tout au long du spectacle est tout bonnement incalculable. On a rarement vu ça, et on apprécie d’autant plus l’ensemble que la mise en scène de Laurence Connor et James Powell propose des transitions d’une fluidité à toute épreuve autant visuellement que musicalement, l’orchestration ayant été affinée.
“Notre métier nous ayant conduit sous d’autres cieux, être joué en France et plus particulièrement à Paris est toujours un évènement pour nous. C’est ici que tout a commencé, il y a cette sensation satisfaisante d’avoir bouclé une boucle. Bien sûr, le Châtelet rajoute quelque chose de plus à ce sentiment car dans notre jeunesse nous y avons connu nos premiers émois théâtraux sans imaginer qu’un jour nous l’investirions. Cette troisième production des Misérables à Paris, dans sa nouvelle mise en scène, nous donne l’occasion de revenir chez nous et d’espérer rencontrer les faveurs de nos concitoyens. Car rien n’est plus beau que d’être prophète en son pays”, écrivent Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg à l’issue de cette première représentation.
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Article et photos du Théâtre du Châtelet par Alexandre Rosa
Je pense que c’est une très bonne idée de sous-titrer le spectacle car plus de monde aura envie de venir le voir. Souvent, lorsque les spectacles ou même les films sont en version originale (en anglais), peu de monde viennent. Cela rebute les gens.