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Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Chinese New Year – le Nouvel An Chinois au Chinatown de Londres
Posté le Lundi 15 février 2010dans Chine, Concert, Célébrations, Danse, Londres, Nouvel An, Pays, Special Eventpar Alexandre RosaImprimerCe dimanche 14 février 2010 avait une signification toute particulière pour tous les membres de la communautés chinoise de par le monde. En plus d’être fêté par tous les amoureux célébrant leur amour pour la Saint Valentin, cette date était également la première du premier mois de l’année selon le calendrier chinois. Pour plus d’un milliards et demi d’humains sur la planète, c’était donc la nouvelle année qui commençait. On parle du Nouvel An Chinois, c’est à dire 農曆新年 pour ceux qui lisent le chinois. Cette date correspond également au début de la fête du printemps (春節)qui se déroule sur quinze jours et s’achève avec la fête des lanternes.
TravelPics.fr a souhaité vous faire vivre cet évènement mondial comme il se doit en vous emmenant à Londres. La capitale britannique peut en effet se targuer d’accueillir la plus grande célébration du nouvel an chinois au monde en dehors d’Asie. A dire vrai, Sydney prétend également organiser le plus gros évènement, avec plus de 600.000 participants en 2009, mais c’était un peu loin…
A cette époque de l’année, des marchés chinois envahissent les rues, des marchands de spécialités s’installent sur le trottoir en soirée, des opéras chinois sont joués dans les théâtres les plus prestigieux de la ville, des courses de bateaux dragons sont organisées, des festivals de films chinois font leur apparition dans de nombreux cinémas, et surtout les parades se multiplient dans les rues. A l’instar de ce qui se fait à Paris, Londres accueille sa propre parade de danseurs asiatiques, d’acrobates, de jongleurs, de musiciens, de dragons et de lions. La fête s’étale sur une grande partie de la ville, avec une concentration logique des activités autour de Chinatown et de Trafalgar Square.
Le quartier chinois de Londres est en effet le lieu le plus logique pour débuter la fête. Décoré de milliers de lampions rouges suspendus au-dessus des rues, l’ensemble de Chinatown fourmille d’activité pendant toute la durée du festival. On y distribue des ballons à l’effigie de la nouvelle année, on y achète des dragons en carton et en papier crépon que les enfants s’amusent à porter sur la tête, et on fait du lèche vitrine… ou plutôt du lèche étalage, les boutiques du quartier ayant toutes installé une table en extérieur pour attirer les clients. De fait, ce ne sont pas les passants qui manquent, obligeant la municipalité à s’organiser pour accueillir une foule si importe dans un ensemble de rues normalement grand pour supporter seulement 30.000 personnes.
C’est Suzannah Kwok, la vice-présidente de la London Chinatown Chinese Association (LCCA), un groupe qui représente principalement les commerces de Chinatown, qui organise l’ensemble des activités du Chinese New Year, le nouvel an chinois à Londres. Depuis 2001, elle est la maîtresse de cérémonie anglophone de tous les spectacles donnés pour l’occasion sur la scène spéciale installée sur Trafalgar Square, mais elle est également directrice du festival depuis maintenant trois ans.
Tandis que les festivités de 2008 avaient nécessité deux ans de préparation en raison de l’organisation des Jeux Olympiques par la ville de Pékin cette année là, il n’aura fallu que trois mois pour coordonner l’ensemble des évènements cette année. Tout commence par une réunion entre la LCCA, la Metropolitan Police, le Westminster Council et la Mairie. C’est qu’il s’agit avant tout d’un évènement privé. En 2002, les festivités du Nouvel An Chinois étaient même le premier évènement privé à être donné sur Trafalgar Square, l’une des places les plus centrales et les plus importantes de Londres, situées à deux pas de Chinatown justement. C’est un peu l’équivalent de la Place de la Concorde à Londres, les habitants s’y regroupant régulièrement dès qu’il y a un évènement à fêter.
Toutefois, c’est surtout la foule à gérer dans Chinatown qui pose problème. Il a ainsi été instauré un sens unique de circulation dans l’ensemble de ces ruelles piétonnes. On ne peut y pénétrer que d’un côté, et en sortir de l’autre. Par ailleurs, le nombre de lions et de dragons parcourant les rues tout au long de la journée, visitant restaurants et boutiques, a fini par être limité, trop de public suivant les animaux mythiques, ce qui nuisait au commerce. Cette nouvelle politique a cependant apporté son propre lot de problèmes, comme la baisse d’affluence dans Chinatown, le public se concentrant sur les spectacles de Trafalgar Square et de Leicester Square, non loin de là.
Les commerçants de Chinatown ont donc fini par se plaindre. Or, c’est bien sur leurs intérêts que veille la LCCA avant tout. Prendre des mesures réduisant leur chiffre d’affaire en ce jour de festivités sur lequel ils comptent tellement, surtout en période de crise, n’est donc pas une bonne idée. Depuis l’année dernière, l’organisation a revu sa copie, et le système de rues à sens unique n’est plus, les lions se promènent dans les rues toute la journée, et la parade a fait son grand retour en fanfare.
Ainsi donc, en plus de se promener dans un Chinatown décoré de lampions dont l’installation nécessite pas moins de deux semaines, les londoniens peuvent célébrer la Chinese New Year sur la scène évènementielle de Trafalgar Square, mais aussi sur Shaftesbury Avenue. Là aussi, une scène spéciale a été construite pour permettre à des artistes locaux de se produire. On a par exemple pu y voir des chorales d’écoliers britanniques interpréter des chansons en mandarin.
Au final, la facture de l’évènement s’élève tout de même à £500.000 livres sterling, incluant la police et la gestion du trafic automobile dans la ville. Pas étonnant que les sponsors privés soient nécessaires pour parvenir à financer un tel évènement d’ampleur internationale. De quoi permettre aux dragons de danser un peu partout, chassant les mauvais esprits et amenant la bonne fortune sur tous.
Outre les démonstrations d’arts martiaux (voir un homme plier une lance plantée sur sa pomme d’Adam à la seule force de son cou, un autre casser des briques empilées du tranchant de la main ou en utilisant sa tête comme un bélier, et encore un autre supporter la douleur d’un coup de bâton entre les jambes ou sur les abdominaux est très populaire!), la scène centrale de l’évènement, sur Trafalgar Square, accueillait également de nombreux concerts de musiques traditionnelles chinoises, souvent interprétées par des anglais tombés amoureux du pays asiatique. Des groupes de danse traditionnelle ont également fait quelques démonstrations en costumes.
Pour conclure tout cela, des feux d’artifices ont enfin été tirés sur Leicester Square. Ceux qui connaissent l’endroit savent à quel point cette place carrée est relativement petite, couverte d’arbres et coincée entre les immeubles. C’est que le feu d’artifices du nouvel an chinois n’est pas le même que celui que l’on pourrait trouver lors d’un 14 Juillet par exemple. Il est en effet principalement constitué de chaînes de pétards suspendues en rangées compactes sur des fils tendus tout autour de la place. De quoi donner l’impression de se retrouver sous une véritable pluie de tirs de mitraillettes pendant un instant. C’est bien simple : même à dix rues de là, impossible de ne pas entendre le grondement assourdissant produit par les pétards, pour le plus grand plaisir des croyants. La pratique est en effet censée effrayer et chasser les mauvais esprits.
C’est donc dans la joie et au son des explosions de pétards que Londres est entrée dans l’année du Tigre 虎 (hǔ) ce dimanche. Selon le zodiac chinois, ce dernier est énergique, aventureux, indépendant, inventif, généreux, sans repos et impulsif. Il s’entend bien avec le Cheval ou le Chien. Parmi les tigres célèbres, on compte par exemple Agatha Christie, Tom Cruise, Leonardo DiCaprio, Jodie Foster, Marilyn Monroe, Demi Moore, Lionel Ritchie ou encore Stevie Wonder.
Le calendrier chinois n’attache pas autant d’importance au nombre des années que nous le faisons. Il consiste principalement à associer chaque année chinoise à un des douze signes du zodiaque chinois, associés aux 12 rameaux terrestres du cycle sexagésimal, qui se succèdent dans un ordre cyclique : rat, bœuf (ou buffle), tigre, lapin (ou chat ou lièvre), dragon, serpent, cheval, chèvre, singe, coq, chien et cochon. Chaque année est également associée à un des cinq éléments : métal, eau, bois, feu, terre. Pour 2010, l’élément associé est le métal (金).
Article et photos par Alexandre Rosa