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Holiday on Ice – Tropicana : le lancement de la tournée française au Zénith de Paris
Posté le Vendredi 19 février 2010dans Special Event, Sur glace, Théâtrepar Alexandre RosaImprimerVoilà déjà plus de 65 ans que cela se produit : chaque hiver, une patinoire éphémère se forme dans les plus grandes salles de France pour accueillir certains des plus grands patineurs artistiques dans le cadre d’une revue sur glace mythique : Holiday on Ice. En tout, ce sont pas moins de 90 spectacles différents qui ont été créés pour l’entreprise hollandaise. En 2010, le spectacle représenté en France s’intitule Tropicana. Il a fait ses débuts au Zénith de Paris le 11 février dernier, où il restera jusqu’au 21 février avant de partir en tournée. TravelPics.fr était présent à la première de gala pour vous en ramener un long reportage en deux parties.
En tout, ce sont quatre spectacles qui se produisent en simultané dans le monde entier, sur trois continents et dans 110 villes réparties dans 20 pays. A la tournée Tropicana française, il faut donc ajouter 3 autres troupes parcourant le monde chaque année, totalisant un total de 1100 représentations annuelles, vues par 3,5 millions de spectateurs en 2008. Voilà qui plante le décor.
L’histoire d’une revue mondialement connue
Au fil d’une histoire s’étalant sur six décennies, le nom Holiday on Ice est devenu synonyme de “shows sur glace spectaculaires”. Néanmoins, et comme c’est souvent le cas, la compagnie a connu des débuts bien plus modestes car tout a commencé avec ce qu’on appelait les “Tank Shows” dans les années 30. Ce “nouveau” type de cabaret sur glace devait son nom au fait que la glace était d’abord fabriquée à l’aide d’un système de refroidissement composé de tubes et de compresseurs avant d’être transportée dans de gigantesques conteneurs (“tanks” en anglais). Les représentations données dans les hôtels et les boîtes de nuit ont rapidement attiré un public nombreux. Plus de trente “Tank Shows” étaient alors en tournée aux Etats-Unis.
A l’hôtel St. Regis de Chicago, les organisateurs de l’un de ces spectacles furent si impressionnés par le cabaret sur glace qu’ils décidèrent alors de monter leur propre production. Carl Snyder et Donn Arden donnèrent leur première représentation le 25 décembre 1943 à Toledo dans l’Ohio. La semaine comprise entre Noël et le Nouvel An étant désignée par les anglophones sous le terme de “Holiday Season”, la compagnie fut baptisée Holiday on Ice. Vacances sur la Glace!
Au début des années 50, la compagnie Holiday on Ice était déjà connue à travers toute l’Europe. Partant d’Espagne où les représentations avaient lieu dans d’immenses arènes habituellement réservées à la tauromachie, Holiday on Ice s’est ensuite produit au Portugal, en France, en Suisse, en Belgique, en Scandinavie et en Italie. Aujourd’hui, fort d’une histoire de six décennies, Holiday on Ice compte plus de 90.000 représentations à son actif, dans 650 villes et plus de 80 pays, le tout donnés par un total de 6000 patineurs, dont 12 médaillés olympiques.
Philippe Candeloro en guest-star
Parmi ceux-là, il faut compter Philippe Candeloro. Vedette de la tournée française de “Dreams” en 2005, il signait le retour d’Holiday on Ice à la tradition des grands champions du patinage. Après avoir fait ses adieux à la glace depuis, il revient pourtant en 2010 dans “Tropicana”… d’une manière un peu différente. Prétendant d’abord être interdit de glace par le producteur du spectacle, il “s’improvise” chauffeur de salle puis showman, amenant une bonne dose d’humour aux tableaux muets de la revue glacée.
C’est Albert Algoud, humoriste notamment complice de Laurent Gerra sur RTL, qui a écrit les textes des interventions de Philippe Candeloro sur scène. Jouant les trublions de service, celui-ci y laisse exploser son talent comique, quitte à perturber la mécanique du spectacle. Cela reste entre nous, mais il finira tout de même par récupérer des patins et à rejoindre la glace. Vous le verrez dans les extraits vidéos que nous vous proposons : une longue séquence nostalgique est même consacrée à l’histoire de sa carrière. Notez que le champion ne recule devant rien pour chauffer le public, n’hésitant pas à se faire passer pour un vendeur de programmes (et il les vend réellement!) avant le spectacle, pour un employé refaisant la glace à l’entracte, ou pour une des filles danseuses du spectacle en s’habillant comme elle! Du grand n’importe quoi comme on les aime!
A l’instar du Crazy Horse, la revue sur glace Holiday on Ice a donc pris un coup de jeune sans toutefois déroger à la tradition. Philippe Candeloro y entame la première étape de son changement de carrière, passant du patinage à la comédie, en s’insérant parfaitement dans un spectacle existant créé par Robin Cousins. Ancien champion olympique et plusieurs fois médaillé aux championnats du monde, ce dernier a tenu plusieurs rôles principaux à Holiday on Ice. Il a dirigé et chorégraphié de nombreuses productions artistiques.
Avec Tropicana, il nous entraîne pendant 2 heures à travers une Amérique rêvée. On passe des néons de Broadway aux plages de Copacabana, de la tradition new yorkaise, façon Cotton Club, à l’exotisme brésilien avec danseuses de samba sur musiques de Barry Manilow, le tout, dans une débauche de costumes aussi somptueux les uns que les autres. Les grand classiques sont bien présents, comme la grande roue des patineurs et la fameuse kick line (le lever de jambe). On ne s’y perd donc pas, et le spectacle enchaîne avec bonheur les numéros exubérants et explosant de couleurs et les passages plus tristes, comme celui où un patineur évolue seul autour d’une chaise vide, symbole d’un amour absent.
Contrairement à Disney on Ice, qui utilise la glace comme prétexte à des danses intégrées à des chansons racontant les histoires classiques des films du studio, à la manière d’une comédie musicale sur glace, Holiday on Ice ne propose pas d’histoire à proprement parler. Il s’agit d’une succession de tableaux souvent indépendants, dont le thème gravite autour du sujet principal annoncé par le titre du spectacle. Comme toute revue, de nombreux passages sont très classe, les patineurs habillés en smoking ou en robe de soirée. Les chansons d’amour nostalgiques sont légion, et les princesses en puissance nombreuses sur la glace. Comprenez par là que les costumes, notamment féminins rivalisent de brillance et de volume, flirtant avec des styles proches de ceux que l’on pourrait trouver dans une cour royale ou dans un cabaret sexy comme le Moulin Rouge.
Les costumes
Les costumes grandioses sont ainsi l’une des marques de fabrique d’Holiday on Ice. C’est pourquoi la compagnie fait appel, chaque année, à un grand couturier pour réaliser les quelque 200 créations de son nouveau spectacle. Les costumes doivent mettre en valeur l’idée d’un thème ou d’une scène en particulier. Ils doivent être élégants, évoquer la séduction et le glamour tout en restant modernes, créatifs et expressifs. De nombreux créateurs ont collaboré aux productions d’Holiday on Ice. André Levasseur, costumier pour l’Opéra, la Comédie Française ou encore le théâtre, a signé les costumes de 11 productions Holiday on Ice.
A partir de 1959, c’est le créateur Folco qui réalise les costumes de 25 spectacles. Artiste unique en son genre, il a d’ailleurs notamment conçu les costumes du Lido pendant 36 ans. Outre de nombreuse collaborations avec Roberto Rosello, costumier pour le théâtre, l’Opéra ou le cirque, Holiday on Ice a également fait appel à la maison Dior. Pour Tropicana, c’est avec le couturier français Edwin Piekny qu’Holiday on Ice a décidé de collaborer. De la revue Bonheur du Lido de Paris au spectacle de l’hôtel Rio de Las Vegas Show in the sky, ses créations s’admirent dans le monde entier.
220 costumes originaux réalisés dans les ateliers parisiens Les ateliers de couture “Mine Barral Vergez” (où sont également réalisés les costumes du Moulin Rouge), “Bas et Hauts” et “Caraco-Canezou” sont spécialisés dans la fabrication de costumes de scène et font partie des plus réputés de Paris. Chaque année, les costumes d’Holiday on Ice y sont réalisés sur mesure sous la directive du créateur et du metteur en scène. Plus de 30 personnes, assistées d’experts en paillettes, broderie et coiffes, travaillent à la réalisation de ces pièces uniques.
La patinoire
Un seul acteur est présent sous les yeux des spectateurs du début jusqu’à la fin du spectacle, c’est la patinoire éphémère créée pour chaque étape de la tournée Holiday on Ice. Son installation nécessite au moins 72 heures, le temps que la glace atteigne l’épaisseur nécessaire à une première représentation.
En coulisses, celui qu’on appelle le “maître glacier” représente l’une des personnes les plus importantes qui soient. Il est toujours le premier à arriver sur le lieu de la représentation. Pour poser la glace, il convient d’abord de recouvrir la surface de la scène avec de la mousse de polystyrène que l’on scelle avec une bâche en plastique. Ensuite vient l’installation d’environ 200 plaques d’aluminium équipées de tubes connectés à un système de refroidissement. Les plaques sont alors recouvertes d’eau, laquelle gèle sous l’action du liquide refroidissant qui circule dans les tubes à moins 13 degrés Celsius.
Le maître glacier applique ensuite plusieurs couches d’eau supplémentaires pour parvenir à l’épaisseur idéale entre 3 et 5 centimètres. Pour obtenir une glace aussi blanche, si lisse et si brillante réagissant bien aux éclairages colorés, on applique un mélange d’eau et de craie.
En tout, ce sont huit semi-remorques qui sont nécessaires pendant la tournée (six pour le fret de la production et deux uniquement pour le matériel de transformation de la glace). La troupe de Tropicana compte 34 patineurs issus de 13 nationalités différentes, lesquels utilisent 220 costumes et 49 perruques.
Feu d’artifices final virtuel
En guise de décor, la patinoire de l’édition 2010 d’Holiday on Ice utilise un mur d’images haut de 8 mètres et large comme la glace, c’est à dire de 20 mètres. Il est constitué de 391 panneaux LED modulables. L’ensemble pèse 6 tonnes et nécessite 8 heures pour être mis en place.
Projetant des séquences de patinage, des graphismes et un décor se déplaçant sur la glace au gré des évolutions des artistes, il crée des ambiances colorées en fonction des tableaux. Le résultat est agréable visuellement, surtout pour les personnes placées face à la patinoire. Plusieurs blocs le constituant sont par ailleurs comme “explosés” et suspendus au-dessus de la glace pour créer un effet d’immersion intéressant.
Malheureusement, cette innovation technologique a eu pour effet de faire sombrer les metteurs en scène du spectacle dans la facilité en ce qui concerne son final. D’ordinaire illuminé de feux d’artifices tirés en intérieur et de fontaines à étincelles percutant la glace, il n’y aura pourtant eu aucun effet pyrotechnique dans Tropicana. Si les patineuses ont bien revêtu leur robe lumineuse (magnifique!), le feu d’artifices lui est tiré sur les écrans géants. Les bruitages y sont bien, mais on y perd en aspect grandiose. Dommage.
Une soirée de gala survoltée
Chaque soirée de lancement d’un nouveau spectacle est l’occasion pour la production d’inviter de nombreux VIP et journalistes. C’est ce que l’on appelle une soirée de gala. Forcément un peu spéciale, elle commence par un tapis rouge destiné aux invités. Le public payant, quand il y en a, n’y verra que du feu, à l’exception du bouquet de fleurs, traditionnellement offert aux artistes principaux et à l’équipe créative qui vient saluer le public à la fin de cette première représentation.
Après le départ du public, les artistes reviennent généralement sur scène pour une séance photo avec la presse. Holiday on Ice n’a pas dérogé à la règle, les patineurs accompagnés de Philippe Candeloro prenant la pose en costume pour les photographes présents.
Cette soirée de gala d’Holiday on Ice s’est achevée avec un buffet donné sur les bords même de la patinoire du Zénith de Paris. Huîtres, crevettes et autres amuses-bouches et cocktails froids étaient proposés. Le champagne y a coulé à flot, à la fois dans l’ambiance ICE (près de la patinoire) et dans l’ambiance FIRE, un autre espace évènementiel mis en place dans une tente provisoire installée contre le Zénith. Un DJ y donnait une fête survoltée à laquelle les patineurs du spectacle ont pris plaisir à participer. Il faut dire que nombre d’entre eux sont loin de chez eux et n’ont que le reste de la troupe d’Holiday on Ice comme entourage.
Les frenchies d’Holiday on Ice
Deux des patineuses de Tropicana sont pourtant bien françaises. L’une d’elles, Scarlett Rouzet, se confie : “J’ai intégré l’équipe de France à 15 ans. Mais après ma séparation avec mon partenaire Lionel Rumi, en août 2008, je suis restée un an à gamberger. J’ai été tentée de tout arrêter puis des amis m’ont conseillé de postuler à Holiday on Ice. Ma candidature a été retenue”, raconte cette jolie blonde d’1m60. “C’est un spectacle que j’allais voir enfant. Il est à l’origine de ma vocation. Aujourd’hui, je patine juste pour le plaisir, loin de la pression et des coulisses malsaines de la compétition. Mon bonheur? Ce sont les étoiles que je vois s’allumer chaque soir dans les yeux des spectateurs.”
Avant elles, les champions français du patinage ont déjà fait les yeux doux à Holiday on Ice. Les premiers à y participer furent Isabelle et Paul Duchesnay en 1993. Vinrent ensuite Marina Anissina et Gwandal Peizerat en 2002 dans le cadre du spectacle “Fiesta”. Surya Bonaly participa à la tournée 2006 “Romanza”. Avant Philippe Candeloro en 2005 et maintenant en 2010, Sarah Abitbol et Stéphane Bernardis avaient également participé à la tournée 2004 de “Diamants Diamants” et en 2009 à “Energia”. Entretemps, c’est Brian Joubert qui a mis son talent au service d’Holiday on Ice, avec “Spirit” en 2008.
5 records du monde
En 2008, le livre Guinness des Records officialisait le 5ème records du monde détenu par Holiday on Ice. C’est celui du “Spectacle le plus vu de tous les temps” avec 320 millions de spectateurs. La même année, le spectacle réalisait la “plus grande roue sur glace” avec 65 patineurs. Enfin, en 1994, la “plus longue kick-line” du monde était réalisée sur la Promenade des Anglais de Nice par la troupe d’Holiday on Ice d’alors.
Article et photos par Alexandre Rosa
Vidéo par Stéphane Hacquin
Merci pour ce fabuleux article. Je suis une fan d’Holiday on Ice et de ce fait, j’ai pris un très grand plaisir à lire cet article et à regarder les vidéos.
Je trouve que le rôle joué par Philippe Candeloro lui va bien, je me suis bien amusée en le voyant sur les vidéos. Il a trouvé sa reconversion.
C’est curieux comme ce spectacle tient aux travers des âges. Je trouve qu’il n’a pas tant changé que cela depuis que je l’ai vu pour la première fois. Je n’ai jamais été ni un enthousiaste ni un détracteur ni un régulier. Mais c’est un spectacle pro, beau, un peu d’innovation à chaque fois ; cela se laisse regarder. Pas trop génial pour ne pas être copié, pas trop mal pour avoir des visiteurs satisfaits chaque année, et hop on tient le demi siècle pépére.