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Gravures rupestres d’Alta–des rennes de l’âge de pierre gravés le long des fjords
Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Cathédrale Luthérienne d’Helsinki – une icône allemande sur l’ancienne terre des tsars
Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Bataille de fleurs sur la Promenade des Anglais au Carnaval de Nice
Posté le Samedi 27 février 2010dans Carnaval, Célébrations, France, Special Eventpar Alexandre RosaImprimerOn l’a déjà évoqué : le Carnaval de Nice s’étend cette année du 12 au 28 février 2010, et ne se compose pas que du Corso Carnavalesque montré précédemment. A cinq reprises, tous les mercredis et samedis que durent les festivités, un autre type de parade envahit les rues, du côté de la mer cette fois, le long de la Promenade des Anglais. Il s’agit de la Bataille de Fleurs.
En plus de la vingtaine de chars du corso, tout autant sont ainsi créés pour cette autre célébration, également plus que centenaire. C’est en 1876 qu’Andriot Saëtone créa la 1ère Bataille de fleurs sur la Promenade des Anglais. Elles ont gardé ce cadre prestigieux depuis. À l’origine, elles prenaient la forme de simples échanges de fleurs puis, au fil du temps, se muèrent en un véritable spectacle.
Initialement, les batailles de fleurs furent créées pour divertir les premiers touristes représentant le gotha européen, puis elles furent maintenues pour honorer le travail des producteurs locaux, cher à Alphonse Karr, écrivain et botaniste, attaché à Nice.
Aujourd’hui, cet évènement valorise la qualité et la grande variété florale azuréenne puisque 85 % des fleurs utilisées sont produites localement. Les chars, au nombre de 20, entièrement fleuris paradent sur la Promenade des Anglais entre l’avenue des Phocéens et l’hôtel Négresco. Sur chaque char, des mannequins costumés lancent 80 à 100.000 fleurs au public enthousiaste : glaïeuls, tokyos, mimosas, gerberas, marguerites, roses, œillets…
Cette manifestation représente un spectacle unique au monde. Elle compte parmi les fêtes les plus renommées de la Côte d’Azur. Nice exporte dans le monde entier ce savoir-faire de l’élégance, de la beauté et du charme des batailles de fleurs. Ces batailles sont à l’unisson des chars de carnaval, un cortège de mises en scène végétales sur le même thème. Leur réalisation représente un méticuleux et long travail, pourtant effectué dans un délai fort court par les maîtres de l’art du piquage que sont les fleuristes.
Nous nous sommes rendus dans l’entrepôt où sont préparés ces chars, deux jours avant chaque Bataille de Fleurs. Ce sont les artisans fleuristes de la Ville de Nice qui s’attèlent à cette tâche, en employant parfois des techniques datant du Moyen-Âge et que le coordinateur artistique de l’évènement, Eric Dubreil, tient à faire revivre. Citons ainsi par exemple “l’électron libre”, une figure sphérique “explosée” réalisée à l’aide de fleurs piquées sur un cœur de polystyrène et mises au bout de tiges de métal. Un résultat magique.
Dans l’interview d’Eric Dubreil réalisée au sein de cette véritable ruche fourmillant de couleurs et de senteurs que vous retrouverez dans la vidéo ci-dessus, celui qui a créé tous ces chars nous explique la philosophie de cette manifestation. Pour cette édition 2010, une approche nouvelle a été employée. Les chars des batailles de fleurs sont maintenant tous conçus afin d’offrir une visibilité panoramique à 360°. Leur structure de type mécano et leur architecture beaucoup plus moderne permettent aussi une augmentation des volumes et des plateformes. Certains s’articulent, tandis que d’autres offrent plusieurs niveaux : deux avantages majeurs qui ont bénéficier à la manifestation, avec la possibilité de créer une vraie scénographie sur le char.
Les demoiselles prenant place à bord de ces chars fleuris pour lancer des tiges dans la foule ne sont pas choisies au hasard. A la manière de Miss France, elles ont une Reine, qui prend place sur le premier char du défilé, accompagnée de ses deux dauphines.
C’est d’ailleurs l’Election de la Reine qui annonce le début des festivités. Elle était élue pour la première fois par les internautes cette année, parmi une sélection de huit jeunes filles choisies parmi une quarantaine par un jury de professionnels. En plus de porter la plus belle robe de la Bataille de Fleurs et de prendre place dans le premier char, elle se voit également offrir un book réalisé par un photographe professionnel et un an de contrat avec l’agence Enjoy Models.
Mais lancer 20 kilos de mimosas et de fleurs coupées ne suffit pas à faire un évènement de taille. Leurs robes se doivent aussi d’être à la hauteur. C’est dans un atelier de création qui leur est entièrement dévolu qu’elles naissent. Ce sont des modèles uniques conçus comme pour le théâtre par la couturière Fabienne d’Alexandry. Cette dernière a vécu les Batailles de fleurs sous toutes leurs coutures : tour à tour mannequin, modiste, avant de prendre la responsabilité de l’atelier de création des costumes. Son arrivée fut synonyme de renouveau et de théâtralité tant au niveau du style que des matières, des coiffures que du maquillage. Les atours devenant ainsi le centre d’une mise en scène concertée entre le décor, les fleurs et le mannequin.
Quatre couturières spécialisées dans l’univers du spectacle apportent leur savoir-faire à cet atelier qui utilisait cette année toutes sortes de matières premières pour créer de véritables robes de princesses, comme nous l’explique Caroline Roux dans notre interview vidéo. Suivant le thème du carnaval “Planète Bleue”, les robes font en effet preuve d’initiative en recyclant toutes sortes de matériaux comme des bâches de jardinage, des fourchettes, des câbles électriques, des tuyaux d’arrosage, des isolants de toit ou encore des toiles cirées, avec un rendu autant superbe qu’étonnant.
La Côte d’Azur, et plus précisément les Alpes Maritimes et le Var, démontrent avec la Bataille de Fleurs du Carnaval de Nice à quel point la tradition florale de la région est importante. Ce n’est pas pour rien que Grasse, ville si connue pour ses parfums de luxe, se situe dans les hauteurs de Nice. Au cœur de la ville, le Cours Saleya dispose même de son propre marché aux fleurs depuis le Moyen-Âge. A l’époque, c’est d’ailleurs là-bas que se déroulait le corso carnavalesque, la Place Masséna n’existant pas encore, et les chars géants n’ayant pas la possibilité de se mouvoir. Des traditions que l’on aime voir se perpétuer…
Article par Alexandre Rosa
Photos par Alexandre Rosa et l’Office du Tourisme et des Congrès de Nice
Vidéo par Stéphane Hacquin
Pas de chance avec la météo. Malgré tout, c’est un merveilleux reportage avec la visite des coulisses de la bataille de fleurs, des entrepôts des chars et l’atelier des costumes. C’est un très très gros travail qui est fait pour cet événement comme nous le montre cette vidéo. Par chance, vous avez pu mettre dans la vidéo quelques extraits de ce fabuleux défilé de chars fleuris et quelques photos dans cet article. Un grand merci.
Je ne suis pas d’accord avec « TravelPics, comme d’habitude, n’a pas de chance ». Le temps, les contretemps, les aléas font partie des souvenirs de voyage au même titre que le reste. Si l’objectif de montrer la fête des fleurs n’est pas atteint, nous avons pu avoir une idée du travail le plus long : la préparation. Si beaucoup de monde a pu voir ou imaginer cette fête des fleurs, plus rares sont ceux qui ont pu en voir les coulisses. TravelPics a donc eu de la chance et nous de partager ces informations.
Ils sont très belles, les photos des filles avec les fleurs. Les couleurs et la lumière sont mangifiques. Tu réussis vraiment à capturer les bons moments, par example la fille qui jette le bouquet. J’aime aussi celle de la rue (avec l’inscription « bus »), pleine des couleurs et très vive.