Les Aiguilles de Port-Coton à Belle-Île en Mer : le trésor de Claude Monet
Gravures rupestres d’Alta–des rennes de l’âge de pierre gravés le long des fjords
Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Cathédrale Luthérienne d’Helsinki – une icône allemande sur l’ancienne terre des tsars
Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Deauville 2009 : Festival du Cinéma Américain
Posté le Vendredi 18 septembre 2009dans Architecture, Cinéma, France, Pays, Special Eventpar Alexandre RosaImprimerDepuis début septembre, il est impossible de passer à côté des festivals de cinéma européens qui donnent à l’actualité du 7ème art un air d’été indien. Si le plus grand d’entre eux, à Cannes, est organisé au printemps, ce n’est pas le cas de la Mostra de Venise et du Festival du Cinéma Américain de Deauville. C’est dans cette petite station balnéaire normande que nous nous sommes rendus la semaine dernière pour prendre la température de cette 35ème édition du festival.
Créé en 1975 dans cette petite ville côtière du Calvados par Lionel Chouchan et André Halimi avec l’aide financière du groupe Lucien Barrière, le Festival du Cinéma Américain de Deauville se déroulait cette année du 4 au 13 septembre 2009. Evènement annuel pour lequel le C.I.D. (Centre International de Deauville, un centre de congrès à l’auditorium polyvalent gigantesque presque entièrement enterré sous la plage) a été construit, il s’étale toujours du premier vendredi de septembre au dimanche suivant.
Auparavant, il servait essentiellement de rampe de lancement en France aux grosses productions américaines. Sans avoir abandonné cette fonction, il valorise désormais, à travers ses récompenses, le cinéma indépendant américain.
Le Festival de Deauville a accueilli les plus grandes stars du cinéma américain, notamment Robert De Niro, Clint Eastwood, George Clooney, Harrison Ford, Tom Cruise, Sharon Stone, Al Pacino, Michael Douglas, Julia Roberts… Ses Hommages, créés en 1977, lui ont permis de recevoir avec faste quelques gloires hollywoodiennes, comme Liz Taylor (1985), Bette Davis (1987), Kirk Douglas (1978, 1999), Robert Mitchum (1989), Gregory Peck (1977) ou Burt Lancaster (1979) pour ne citer qu’eux.
Compétition Officielle
Depuis 1995, le festival met en effet en compétition une sélection de long-métrages, alors qu’il n’était pas compétitif à l’origine. Comme tout grand festival, il accueille chaque année son lot de grandes stars américaines venues faire la promotion de leurs films, et les équipes de productions plus modestes espérant repartir avec un prix.
Pour les départager, un jury de professionnels est désigné pour chaque édition. En 2009, c’est le réalisateur français Jean-Pierre Jeunet, très connu et respecté Outre-Atlantique, qui a endossé la responsabilité de président du jury, constitué de Hiam Abbass, Dany Boon, Jean-Loup Dabadie, Émilie Dequenne, Deborah François, Sandrine Kiberlain, Patrice Leconte, Géraldine Pailhas et Bruno Podalydès.
Ils ont eu la lourde tâche de choisir les meilleurs parmi les films suivants :
- Cold Sould de Sophie Barthes
- Harrison Montgomery de Daniel Davila
- Humpday de Lynn Shelton
- Precious de Lee Daniels
- Shrink de Jonas Pate
- Sin Nombre de Cary Joji Fukunaga
- The Good Heart de Dagur Kari
- The Killing Room de Jonathan Liebesman
- The Messenger de Oren Moverman
- World’s Greatest Dad de Bob Goldthwait
- Youth in Revolt de Miguel Arteta
La plupart de ces films ne sont pas encore sortis dans les salles obscures françaises, et beaucoup n’atteindront pas le marché français. Nous n’avons eu le temps de ne visionner que World’s Greatest Dad avec Robin Williams en père célibataire dont le fils ado est un véritable raté. Quand l’opportunité se présente de sortir de l’anonymat et d’enfin faire publier ses manuscrits au prix d’un terrible secret, il va devoir faire un choix.
Aucune date de sortie française prévue pour ce film pour le moment, mais nous ne pouvons que vous conseiller d’aller le voir si vous en avez l’occasion. Avec son humour typiquement anglo-saxon, entre la satire et l’humour noir, cette comédie vous fera passer un bon moment tant son script est percutant.
Les dialogues et répliques de Bob Goldthwait ont même convaincu Robin Williams de demander le rôle titre alors qu’il ne devait avoir qu’un rôle secondaire pour aider au lancement du film, comme nous l’a confié le réalisateur qui, à l’image de son film, est un personnage drôle et attachant à la personnalité enjouée.
C’est finalement The Messenger qui a remporté le Grand Prix, pour le plus grand plaisir de son réalisateur Oren Moverman. Le Prix du Jury a quant à lui été décerné à deux films ex aequo : Precious et Sin Nombre. A la vue de la course de Cary Joji Fukunaga, réalisateur de ce dernier, en descendant les marches pour rejoindre la scène, cette récompense lui fait plaisir!
Humpday a tout de même réussi à rafler le Prix de la Révélation Cartier, élu par un jury différent de celui du palmarés que nous évoquions jusqu’ici. Quant au Prix de la Critique Internationale, il revient également à The Messenger, qu’il va décidément vraiment falloir visionner de toute urgence!
Hommages particuliers
Cette année encore, quatre grands hommages ont été rendus lors de soirées spéciales aux personnalités suivantes :
- Robin Wright Penn
La comédienne, femme de Sean Penn, s’est fait connaître aux côtés de Tom Hanks dans Forrest Gump de Robert Zemeckis, rôle pour lequel elle a reçu plusieurs récompenses. Elle est nommée trois ans plus tard au Screen Actors Guild Award de la meilleure actrice pour son rôle dans She’s so lovely de Nick Cassavetes, dans lequel elle donne la réplique à Sean Penn et John Travolta.
A Deauville, elle venait présenter son dernier film, Pippa Lee (The Private Lives of Pippa Lee) de Rebecca Miller. - Andy Garcia
On ne présente plus l’acteur ténébreux qui se fit connaître grâce à son rôle dans Les Incorruptibles de Brian de Palma. En 1991, il fut nommé à l’Oscar et au Golden Globe du meilleur second rôle pour son interprétation du fils illégitime de James Caan dans Le Parrain 3 de Francis Ford Coppola.
En 2005, Andy Garcia produit et réalise son premier long métrage, Adieu Cuba, dans lequel il donne la réplique à Dustin Hoffman et Bill Murray et pour lequel il obtient le Prix du meilleur réalisateur et celui du meilleur film aux Imagen Awards 2006. - David Zucker, Jim Abrahams et Jerry Zucker
Les trois compères inséparables ont produit ensemble un nombre incalculable de comédies bien américaines multi-diffusées à la télévision, surtout en période de noël. Réalisateurs à leurs heures, ils sont à l’origine de films tels que Y’a-t-il un pilote dans l’avion?, Scary Movie 4, Phone Game, Lancelot ou Y’a-t-il un flic pour sauver la reine?. - Robert Aldrich
C’est bien sûr à titre posthume que Rober Aldrich reçoit cette distinction à Deauville cette année. Mort en 1983 à Los Angeles, son hommage a été organisé en partenariat avec la Cinémathèque Française.
L’invité d’honneur : Harrison Ford
Samedi dernier, c’est un Harrison Ford très ému qui a reçu la plus haute distinction du festival pour rendre hommage à sa carrière entière. Celui qui a incarné Indiana Jones et se déclare prêt à enfiler de nouveau le costume de l’aventurier pour un cinquième épisode si la proposition lui en est faite est également pour toujours le “véritable” Obi-Wan Kenobi de la saga Star Wars.
Héros de Blade Runner (Ridley Scott, 1982), président dans Air Force One (Wolfgang Petersen, 1997) ou mari criminel de Michelle Pfeiffer dans Apparences de Robert Zemeckis (2000), Harrison Ford sait se glisser dans la peau de personnages complexes et variés tout autant que mythiques.
Cela faisait 32 ans que l’acteur avait mis les pieds à Deauville pour la première fois. C’était en 1977 pour sa participation à Star Wars dans une des premières éditions du festival. “Je ne m’attendais pas à être aussi ému”, affirme l’acteur de 67 ans en recevant son trophée des mains du cofondateur du festival de Deauville, Lionel Chouchan. Mais l’accueil réservé à la star par le public entassé dans l’auditorium de 1500 places n’a eu d’égal que l’amour voué à Harrison par Calista Flockhart, la jolie compagne du comédien, ancienne interprète d’Ally McBeal dans la série éponyme. De quoi lui faire verser une petite larme sincère.
Après plus de quatre décennies de métier, le cérémonial ne peut pourtant plus l’intimider. Ce n’est pas non plus le décalage horaire qui a embarrassé l’acteur, arrivé la veille de la cérémonie à l’aéroport de Deauville Saint-Gratien aux commandes de son propre appareil. Pudique et discret, l’homme est apparu comme gêné de l’honneur qui lui était rendu, lui qui n’est venu ni pour une promotion ni pour faire partie du jury. Un trait de sa personnalité méconnu qui le rend d’autant plus humain.
Le festival et Deauville
La petite commune normande n’est pas connue que pour son festival. Depuis plusieurs siècles, elle a la réputation d’être la station balnéaire attitrée de Paris. Pendant des années, tout le gratin parisien désireux de piquer une tête dans la grande bleue se rendant au même endroit, les établissements de luxe se sont multipliés. Aujourd’hui, Deauville possède son propre casino, des palaces, des champs de courses, des ports de plaisance, des golfs et des discothèques prestigieuses en plus de son Palais des Congrès, le C.I.D.
A l’opposé, certaines des villas de Deauville sont classées, ce qui ne cesse d’attirer une clientèle toujours plus riche et célèbre amoureuses de la mer et du cachet des constructions normandes.
Au début du 20ème siècle cependant, Deauville était encore dans l’ombre de Trouville, sa voisine. Il faudra attendre un plan d’aménagement du maire pour que Deauville ne se développe réellement, d’abord avec l’inauguration du nouveau Casino de Deauville en 1912. Lieu de jeu et de mondanités, il supplante celui de Trouville dès son ouverture.
Pour accommoder les riches touristes en vacances, le Normandy Barrière ouvre immédiatement ses portes juste à côté. Ce palace de luxe fait face aux plages de la Manche avec son style caractéristique de la région. Son architecture est traditionnelle régionale de style manoir anglo-normand assorti de colombages vert pastel et de damiers de pierres.
Il possède 290 chambres dont 28 suites et huit appartements familiaux décorés par le décorateur Jacques Garcia. La plupart des chambres ont une vue sur la mer. Dix-neuf salons peuvent accueillir des conférences, réceptions, cocktails ou soirées de gala. Pendant le Festival du Cinéma Américain, la plupart des stars américaines résident et reçoivent au Normandy Barrière. Un second palace, l’Hôtel Royal, est construit de l’autre côté du casino dans la foulée, en 1913.
Deauville est à présent reliée à Paris par l’autoroute A13, ce qui met la station à environ 1h30 de la capitale et qui en fait en quelque sorte sa banlieue. Ainsi, aux 4000 Deauvillais s’ajoute un nombre important de parisiens venant passer leurs week-end ou leurs vacances dans la station, à tel point que Deauville est surnommé le “21ème arrondissement”.
La plupart des édifices publics de Deauville ont été refaits au début du 20ème siècle dans un style néo-normand, dont la Mairie, refaite en 1961. La gare, reconstruite en 1931 dans ce même style, a même inspiré celle de Dalat (Vietnam) et de Pointe-Noire (Congo). La place Morny est désormais affublée de jets d’eau géants et d’un marché couvert bien visibles de la plus grande et belle rue de la ville qui mène jusqu’au casino.
Tous ces lieux sont décorés de drapeaux américains pour la durée du festival, tandis que la ville se met à grouiller d’hommes souvent seuls portant un énorme appareil photo en bandouillère. Pas de doute, les chasseurs d’images sont dans le coin et les stars aussi!
La Casino Barrière
Orné de lustres en cristal, dorures, marbre, velours et moulures pareils à un palais sous un plafond de 20 mètres de haut, le Casino Barrière de Deauville inauguré en 1912 et entièrement restauré dans un style baroque en 1988 abrite dans une ambiance luxueuse :
- Un théâtre : le Petit Trianon, théâtre à l’italienne style 18ème siècle de 400 places, où ont lieu des représentations des plus grands artistes (Véronique Sanson en 2009, par exemple)
- Un cinéma
- Deux auditoriums de 500 à 700 places
- Trois restaurants
- Trois bars
- Un musée privé du vin (attenant à la cave du casino)
- Une discothèque
- Trois salles de réunion de 700 participants par salle.
Ouvert toute l’année, le cinéma du Casino fait partie des salles utilisées pour les projections destinées au public du Festival du Cinéma Américain. En marge des projections de films en compétition au C.I.D., une importante sélection de long-métrages et documentaires américains sont à voir et à revoir dans les diverses salles de la ville. La plupart retracent les étapes les plus importantes de la carrières des stars faisant l’objet des fameux “Hommages” (cf. plus haut).
Le Centre International de Deauville (C.I.D.) et le village du Festival
Inauguré en 1992, à l’occasion du 18e Festival du Cinéma Américain, ce bâtiment accueille aujourd’hui près de 160 manifestations par an. Situé en bord de mer et en face du casino de Deauville, il est entouré d’un parc hôtelier important et rend l’organisation de congrès ou de salons très facile.
Dans les années 1970, Deauville était déjà une station très prisée qui s’articulait autour des courses hippiques et du casino le weekend. Michel d’Ornano, élu maire de Deauville en 1964, comprit vite qu’il fallait développer le tourisme d’affaires et la possibilité d’organiser des congrès dans sa ville, ce qui amènerait de la fréquentation dans ses palaces en semaine. L’idée du C.I.D. était née.
Il faudra attendre 1990 pour qu’un accord soit signé avec un architecte. Après 18 mois de travaux, c’est un bâtiment semi-enterré qui vit le jour, presque sous la plage, juste derrière les fameuses Planches, qui sont à Deauville ce que la Promenade des Anglais est à Nice et que la Croisette est à Cannes.
Avec ses 18.000 m² répartis sur 3 niveaux et son auditorium de 1500 places, le C.I.D. avait de quoi accueillir des évènements de grande ampleur comme le Festival du Cinéma Américain de Deauville dès 1992 avec Clint Eastwood, venu présenter son nouveau film Impitoyable.
Alors que le tapis rouge s’étend sur presque toute la longueur du bâtiment en direction de la plage et s’éloignant du casino, un village éphémère prend place chaque année pendant la durée du festival sur le toit du C.I.D., en fait presque au niveau du sol. C’est dans ces tentes évènementielles que sont installés le photocall réservé aux photographes accrédités et la salle où sont données les conférences de presse.
Les autres tentes sont destinées au public, que ce soit le café ou les tentes des partenaires comme Orange ou le consortium Blu-Ray. Chacun y va de son concours pour tenter de remporter des pass journaliers pour les projections du festival ou des badges donnant accès aux projections privées réservées aux invités triés sur le volet. On comprend pourquoi le public passe parfois des jours ici, à faire la queue, en espérant avoir la chance de faire partie des privilégiés qui pénétreront dans l’auditorium le soir.
C’est donc dimanche dernier que s’est achevée cette édition 2009 du Festival du Cinéma Américain de Deauville, sous le regard toujours bienfaiteur des stars dont le nom est inscrit à l’entrée des cabines de bain qui bordent la place et les Planches, le long des bains pompéiens.
Reportage à Deauville par Alexandre Rosa et Stépahane Hacquin
Photos par Alexandre Rosa, Stéphane Hacquin et Guy Isaac
C'est une article énorme! Mais merci, c'est très intéressante. Je ne savais pas que le nouveau film de Dagur Kári avait été montré dans ce festival. On peut le voir aussi dans RIFF (Reykjavík Internatonal Film Festival) qui commençait hier.
C'est un très bon article, bien construit. Quelle chance d'avoir vu toutes ces vedettes!
Je trouve la ville de Deauville très belle et ses plages sont magnifiques.