Les nouveautés 2009 du Futuroscope – 8 innovations

Posté le Samedi 08 août 2009dans Astronomie, Attractions, Futuroscope, IMAXpar Alexandre RosaImprimer

Peu de parcs, qu’il s’agisse de parcs naturels ou de parcs de loisirs, peuvent se targuer de rester ouverts toute l’année. Le Futuroscope, près de Poitiers dans la Vienne, fait partie de ceux-là. Avec sa trentaine d’attractions constituant autant d’expériences à tester par le visiteur, le parc n’est pas peu attractif, d’autant plus que ses activités s’effectuent en intérieur pour la plupart et sont donc accessibles par tous les temps.

Ouvert en 1987, le Futuroscope a toujours attaché beaucoup d’importance au renouvellement de ses attractions, condition sine-qua-none de revisite. Grâce à sa politique de nouveautés permanentes, équivalente à 50% du parc renouvelé tous les deux ans en moyenne, le parc a réussi à attirer près de 37 millions de visiteurs depuis son ouverture, 85% de français. Trois millions de ces visiteurs étaient espagnols, ce qui prouve l’intérêt porté à ce parc français chez nos voisins européens.

Quand on dit nouveautés, compte tenu de la nature du parc, on pense immédiatement à un changement des films projetés dans les diverses salles de cinéma du parc, la plus grande concentration de salles IMAX et de technologies différentes au monde. Pour un investissement moindre, le Futuroscope pourrait en effet ainsi prétendre avoir créé une nouvelle attraction sans que les infrastructures du parc aient changé d’un iota. Détrompez-vous.

En 2009, le Futuroscope a en effet investi dans huit nouveautés, dont la plupart sont de véritables évolutions, alors attachez vos ceintures, car nous voilà partis pour un monde d’expériences uniques…

Chocs Cosmiques

Le pavillon de l’Aquascope a été équipé en 2009 d’une toute nouvelle technologie de projection utilisée pour un nouveau film : Chocs Cosmiques. Avec cette aventure, le Futuroscope invite ses visiteurs à un voyage dans l’espace en compagnie de Lorànt Deutsch à l’aide d’images réalisées par les satellites de la NASA. Ces dernières, modélisées par l’American Museum of Natural History, ont permis la simulation de phénomènes cosmiques en 3D.

Si vous êtes parisiens, vous avez peut-être déjà pu voir ce film au planétarium de la Cité des Sciences et de l’Industrie à la Villette, mais il faut savoir que le Futuroscope ne s’est pas contenté d’en acheter la bobine pour le reprendre à son compte. A partir des mêmes images, le parc en a fait une création originale en remplaçant les commentaires très sérieux de Robert Redford par une narration jeune et dynamique qui n’a pas peur d’utiliser un vocabulaire populaire rendant le thème du film accessible à tous.

Lorànt Deutsch, jeune comédien apprécié de la génération visée par le Futuroscope, s’est prêté au jeu et le résultat est là. Notez que le parc a même dû refaire une traduction anglaise de son adaptation française pour les visiteurs étrangers afin que ces derniers n’aient pas une expérience totalement décalée.

Le nouveau système de projection numérique de ce pavillon est basé sur la technologie DLP™ (Digital Light Processing, traitement numérique de la lumière). Comportant six projecteurs d’une puissance de 6500 lumens chacun, ce nouvel équipement optimise considérablement la qualité de contraste des images, leur luminosité et surtout leur profondeur de champ, donnant parfois l’illusion de la 3D. Que les images (réalisées par le télescope Hubble et les caméras de la NASA) soient réelles, comme les images de la tempête solaire, ou recomposées sur ordinateur, elles sont projetées à la résolution de 1400×1050 pixels, créant une sensation d’immersion puissante.

Malheureusement, l’écran hémisphérique de 21 mètres de diamètre qui occupe le bâtiment n’est que peu adapté à un tel système, et on s’en rend bien vite compte lorsque la projection commence. Deux des projecteurs se recouvrent en effet partiellement, ce qui a pour effet de produire une image dédoublée à l’écran. Un rendu peu agréable, surtout que les objets projetés à l’écran, principalement des corps célestes, sont pour la plupart censés être sphériques. Qu’un cercle se transforme en spirale à cause d’un mauvais réglage est donc regrettable.

Ne boudons tout de même pas notre plaisir, d’autant plus que l’attraction a fait l’objet de belles attentions, avec l’ajout d’un nouveau pré-show entièrement dédié aux objets cosmiques et à conquête spatiale. Avec une réplique grandeur nature de Spirit, l’un des deux rovers envoyés sur Mars par la NASA en 2004, du satellite observatoire Hubble et de quelques météorites recouvertes d’un système solaire suspendu au plafond, on en regretterait presque de ne pas avoir plus de temps dans cette salle pour en apprécier toute la richesse.

A la sortie, une nouvelle boutique propose des produits consacrés à l’espace. La thématisation en est bien conçue, et on s’y promène avec plaisir.

Les Astromouches

Cyberworld, un excellent film en IMAX 3D faisant intervenir de nombreux personnages de l’univers de l’animation, s’est vu remplacer cette année par les Astromouches. Derrière ce nom mystérieux ne se cache pas une grosse surprise puisqu’il ne s’agit ni plus ni moins que du film Fly Me to the Moon, sorti le 29 Octobre 2008 en France au cinéma.

Pour l’attraction du Futuroscope, le film s’est vu grandement écourté puisqu’il passe de 84 minutes à 35 minutes. Une durée suffisante pour raconter l’histoire de ces trois mouches aventurières qui vivent avec leur famille près de la base spatiale de Cap Canaveral au moment du lancement d’Apollo 11, la mission américaine qui a envoyé des hommes sur la Lune pour la première fois.

Le film du réalisateur belge Ben Stassen propose une version alternative de la conquête de la Lune en se focalisant sur les péripéties de ces trois mouches infiltrées clandestinement dans la capsule de Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins.

Déjà vu au cinéma en France et diffusé dans les salles IMAX de nombreuses villes européennes depuis 2008, le choix de ce film pour ce pavillon du Futuroscope n’a pas été fait dans le but d’en mettre plein les yeux des visiteurs, même si la 3D du film est de bonne facture en dépit de la petite taille des lunettes 3D, qui auraient mérité d’être en grand format comme précédemment. Le but clairement avoué est ici d’élargir l’offre proposée aux plus petits afin de séduire de plus en plus de familles.

Premier film d’animation conçu exclusivement en 3D, Les Astromouches sont réalisées en images de synthèse, au format 70 mm. Ces images sont projetées en 3D, sur un écran de 540 m².

Ecodingo

C’est la bonne surprise de la saison. Une nouveauté qui ne paye pas de mine et qui fait pourtant passer un bon moment. Ecodingo est isolé des autres pavillons du parc, près du monde des enfants, à l’opposé de tous les autres. A vrai dire, il ne s’agit même pas d’un pavillon à proprement parler puisque la salle de cinéma concernée est installée en sous-sol, camouflée sous une butte de terre.

Ce film conçu en images en synthèse réalisé Jerzy Kular et Jean-François Henri a été produit exclusivement pour le Futuroscope par la société Cube Creative. De quoi attiser la curiosité des plus avisés. Mais qu’en est-il du visiteur d’une journée, mal informé, qui ne voit là qu’un cinéma dynamique de plus? Avec “Le Meilleur du Dynamique”, attraction dont le nom donne le ton, près de l’entrée et sur le chemin de presque tous les autres pavillons et qui propose cinq films en alternance, Ecodingo ne bénéficie pas de la mise en avant qu’il mérite.

Pourtant, ce film a tout pour en faire un grand : univers propre et riche, doublage de qualité assuré par Patrick Poivey, la voix française de Bruce Willis en chauffeur de véhicule de course, images de synthèse de très bonne qualité… Nous avons été surpris.

L’histoire se déroule en 2052, alors que le climat s’est considérablement réchauffé. Les acteurs économiques mondiaux organisent une grande course de véhicules volants pour soutenir la recherche de moyens de locomotion alternatifs. Pour y participer, les pilotes doivent respecter une règle : utiliser des moyens de propulsion non polluants. Un prétexte à l’utilisation de véhicules complètement originaux et délirants dans une course futuriste à l’univers graphique étonnant. Bouclés à bord de leur vaisseau écologique, les pilotes du futur affrontent obstacles imprévus  et facéties de leurs concurrents à un rythme effréné.

Gigantesques, les décors que nous traversons fourmillent de détails, et en dépit de la courte durée du film, cinéma dynamique oblige, les ambiances rencontrées sont variées. De la ville à la mer en passant par la banlieue, les sous-sols, un canyon ou la campagne, tout y est. Le film mériterait presque d’être diffusé dans un simulateur fermé. A la place, il faudra se contenter de rangées de sièges rendues mobiles par quatre vérins hydrauliques.

Magic Show

Cet été, pour la haute saison et les vacances scolaires uniquement, l’illusionniste Bertrand Lotth a posé ses valises au Futuroscope pour un spectacle de magie court mais concentré. Dans une salle de spectacle aux couleurs du show, le magicien enchaîne de multiple tours avec son assistante.

Du close-up mais aussi de la grande illusion, toujours mis en valeur par de nombreux effets de lumières, lasers et fumée dignes d’un grand théâtre, les tours sont classiques mais efficaces. De la femme volante au cobaye dont on entortille le corps sur lui-même des dizaines de fois en passant par la téléportation, le Magic Show a de quoi émerveiller petits et grands pendant 25 minutes.

Le Mystère de la Note Bleue

Tous les soirs, le Futuroscope présente son désormais célèbre spectacle nocturne, inclus dans le prix du billet d’entrée, sur le lac situé au cœur du parc. Jets d’eau, projections sur écrans d’eau, effets spéciaux, lasers, fumée et feux d’artifices sont toujours au rendez-vous de cette féérie qui se renouvelle régulièrement.

Cette année, la mise en scène du spectacle a été confiée à Yves Pépin pour la troisième fois. Le Mystère de la Note Bleue s’intéresse cette fois au duel virtuel entre deux DJs partis en quête d’un son unique : la note bleue. Nous avons consacré un article complet à ce spectacle exclusif, à lire ici.

Le monde des enfants

Si vous avez visité le Futuroscope en tant qu’enfant, ou si vous êtes venus au parc avec des enfants comme le font 50% des visiteurs, vous connaissez forcément le Monde des Enfants, cette partie du parc entièrement située en plein air, du côté opposé aux grands pavillons. Extrêmement bien équipée en jeux d’eau, cette partie presque indépendante du parc a toujours eu de formidables expériences à proposer aux plus petits, et la direction compte bien continuer dans cette voie.

En rendant gratuite la location des Vélodo (pour une durée limitée), le Futuroscope a commencé à attirer un public nouveau vers cette partie du parc un peu boudée auparavant. Il faut dire qu’elle n’a pas grand chose à voir avec la vocation première du parc consacré à l’image et aux nouvelles technologies. Mais d’une manière ou d’une autre, les attractions proposées ici ont toujours vu faire preuve d’originalité pour tirer leur épingle du jeu et trouver un intérêt même pour ceux qui sont habitués aux parcs à thème, et ce n’est pas fini!

Le Balancier des Fortiches propose par exemple aux enfants de se balancer le long d’un rail en forme de fer à cheval montant jusqu’à 7 mètres de haut. Cette mini montagne russe au fonctionnement automatique a déjà de quoi procurer de bonne sensations, qui seront rapidement complétées par celles du Tourbillon, une nacelle attachée à l’extrémité d’un bras mécanique tournant en cercle. La nacelle avant sur commande tout en pouvant se retourner complètement pour faire des loopings très lents. Pour les cœurs bien accrochés!

A défaut de disposer de son propre Splash sous forme de flume-ride, le Futuroscope propose déjà aux enfants de faire une grande descente qui atterrit dans l’eau. Et chose incroyable, c’est qu’au bout de la rampe ne se trouve pas une zone de freinage à plat à la surface de l’eau, mais un tremplin propulsant littéralement la frêle embarcation dans les airs pour atterrir dans l’eau quelques mètres plus loin. De quoi jouer à l’homme canon l’espace d’un saut. On en regretterait presque de ne pas être un enfant pour pouvoir tester le Splash des Loustics.

Pour accompagner cette nouveauté, la Pyramide est une structure de cordes qui permet aux plus courageux de tester leurs aptitudes en escalades. Nous nous y sommes risqué et le moins que l’on puisse dire c’est que cette ascension fait toujours son petit effet, même si l’on trouve des pyramides similaires dans de nombreux parcs et jardins.

Les As du Ciel est la troisième nouveauté 2009 du Monde des Enfants. Constitué d’une nacelle surmontée d’un parachute, cette attraction permet aux enfants de survoler leur “monde” à l’aide d’une tyrolienne. Sensations garanties!

Ces nouveautés viennent rejoindre des installations déjà réalisées ces dernières années, comme Mission Eclabousse, une attraction de type splash-battle située au pied du Tapis Magique. Graines de Pilotes ravira les enfants qui rêvent déjà de conduire leur propre véhicule grâce à un parcours urbain qui permet aux jeunes visiteurs de se familiariser avec le code de la route et la circulation routière. A bord de petites voitures électriques circulant à 4km/h, les enfants croisent panneaux de signalisation et feux tricolores qui jalonnent leur parcours.

Construisons Demain – la maison éco-responsable

Outil de découverte grandeur nature, cette maison en bois de 200 m² propose un parcours de visite mettant en lumière des solutions de construction et d’habitat durables. L’exploration des trois modules qui composent la “maison de demain” (un espace séjour, cuisine, chambre/salle d’eau/dressing) permet de comprendre que technologie, architecture, design et qualité de vie sont compatibles avec la préservation de l’environnement et l’efficacité énergétique.

Bâtie en bois européens issus de forêts écologiquement exploitées, préfabriquée en usine avec des matériaux sains et recyclables, équipée de systèmes de récupération d’eau de pluie, cette maison a été entièrement pensée et conçue de manière environnementale. Sa consommation d’énergie primaire est très faible (moins de 30 KWh/m² par an), ce qui lui vaut l’appellation de ”Bâtiment Basse Consommation” : elle produit peu de gaz à effet de serre, elle est donc peu nocive pour l’environnement.

Et c’est par le jeu de la domotique que chaque usager peut gérer sa consommation. Véritable lieu de pédagogie sur l’habitat écologique, la maison “Construisons demain” vise à sensibiliser les visiteurs à l’éventail de possibilités qui s’offrent à eux pour devenir à leur tour citoyens acteurs du développement durable.

Expo photo – Quand l’art rencontre la science

Cette exposition photographique en plein air de 76 clichés grand format présente les correspondances entre des images scientifiques fascinantes et des images de grands chefs-d’œuvre artistiques. Beautés invisibles de la nature, territoires mystérieux du corps humain, vestiges de l’histoire, les images de chercheurs de l’Inserm dialoguent avec les œuvres des plus grands peintres, sculpteurs ou architectes pour croiser les regards de l’art et de la science sur le monde.

Pour aller plus loin : Les Animaux du Futur, nouveauté 2008

Article par Alexandre Rosa

Reportage par Alexandre Rosa et Stéphane Hacquin

Crédits photos : © TravelPics.fr – Alexandre Rosa
Chocs Cosmiques : © Futuroscope-S.Laval-AMNH,New York
Les Astromouches : © Futuroscope-M.Vimenet-S.Laval-nWave Pictures
Ecodingo : © J.KULAR-JF.HENRY/Cube-Creative Computer Company
Le Mystère de la Note Bleue : © Futuroscope-M.Vimenet-S.Laval-Une production ECA2, Réalisateur Yves Pépin
Le Monde des Enfants : © Futuroscope-M.Vimenet-F.Juille-O.Hera
Construisons Demain – la maison éco-responsable : © D.R./Gaz de France-Suez
Expo photo – Quand l’art rencontre la science : © Futuroscope-S.Laval-AKG Images/Erich Lessing & Inserm/Anne Guilhaume