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Les Grandes Eaux Nocturnes de Versailles s’achèvent avec le Groupe F
Posté le Mercredi 26 août 2009dans Feux d'artifices, Fontaine, Histoire, Jardins, Nocturne, Special Eventpar Alexandre RosaImprimerDepuis le 20 juin 2009, chaque samedi soir d’été jusqu’au 22 août se terminait par un évènement très spécial aux Jardins Royaux de Louis XIV, à Versailles. Le temps d’une soirée s’étalant entre 21h et 23h30, les jardins du château le plus célèbre du monde se transforment pour les Grandes Eaux Nocturnes.
Renouvelé chaque année, cet évènement fait appel aux très nombreuses fontaines des jardins du Château de Versailles. Sur les 2000 que les jardins comptaient à l’époque du Roi Soleil, il n’en reste que 1700 en activité. La plupart sont remises en services lors des Grandes Eaux, mais ce n’est pas tout. Le cœur de l’évènement réside en la mise en scène lumineuse, sonore et visuelle de plusieurs des bosquets du roi.
Autrefois appelées “chambres vertes”, ces bosquets sont autant de dédales d’allées bordées de haies cachant bassins, jardins et théâtres de verdure. Formant de véritables havres de paix éloignés de l’axe royal qui s’éloigne du château en direction de la Grande Perspective au centre des jardins, ces bosquets réservaient de nombreuses surprises aux visiteurs de l’époque comme d’aujourd’hui. Leur transformation par autant d’artistes contemporains renouvelle d’autant plus l’intérêt d’une visite le soir des Grandes Eaux Nocturnes.
Cette année encore, des artistes de la lumière et de la scénographie se sont emparés des jardins pour le faire rayonner de mille feux et d’installations surprenantes, enrichie par les chefs d’œuvres de la musique baroque française interprétés par Reinhard Goebel et son orchestre Musica Antiqua Köln.
Dès l’arrivée des visiteurs sur le site, chaque samedi soir à la tombée de la nuit, on les équipe d’une carte des jardins précisant le nom des bosquets mis en valeur pour l’occasion. Un seul moyen de savoir comment le lieu a été transformé : s’y rendre. Malheureusement, il est presque impossible de tour voir dans le temps réduit qui nous est imparti si l’on souhaite arriver à l’heure dans l’axe de la Grande Perspective pour admirer le feu d’artifices tiré à 23h10 au-dessus du Bassin du Char d’Apollon pour conclure la soirée en beauté.
Mais avant de s’aventurer dans les différents bosquets qui recèlent tout autant de surprises visuelles, on prend plaisir à s’arrêter au sommet des marches qui surplombent la grande fontaine du Bassin de Latone. De là, la vue sur les jardins est superbe, et une tempête de bulles de savon nous assaille déjà. La lumière du soleil couchant s’y reflète pour le plus grand plaisir des enfants. Il faut dire que les machines à bulles choisies pour créer cet effet sont plutôt efficaces.
En contrebas, le bassin de Latone illustre la légende de la mère de Diane et d’Apollon, Latone, protégeant ses enfants contre les injures des paysans de Lycie demandant à Jupiter de la venger en les transformant en grenouilles. Il fut achevé par Hardouin Mansart en 1689.
Le Bosquet de la Salle de Bal
Dans la Salle de Bal édifiée avec génie par Le Nôtre et les fontainiers de Louis XIV, le Roi dansa en Soleil jusqu’à perdre haleine dans un cérémonial qui faisait de lui, plus encore que le Souverain, l’interprète principal des ballets de cour que Molière et Lully signèrent pour lui.
La surprenante mise en lumière de ce bosquet met en scène les musiques du Roi et le miracle de l’eau jaillissant en cascades des buffets en rocailles. Tout autour des fontaines en amphithéâtre, des colonnes dorées soutiennent des vasques enflammés éclairant d’une faible lueur le tapis d’épaisse fumée répandue sur le sol foulé par les visiteurs.
Pourpre, bleu, rouge… l’eau de ces fontaines passent d’une vasque à l’autre comme coulant sur du nacre. L’effet est on ne peut plus réussi.
Le Bosquet de la Colonnade
Plus au fond des jardins, une ambiance toute différente a été créées autour de l’espace circulaire de la Colonnade dessinée par Hardouin Mansart, symbole solaire de perfection et d’infini. Le sculpteur Girardon y a placé l’un de ses chefs d’œuvre versaillais de marbre blanc : une statue du Dieu des Enfers Pluton qui arrache Proserpine à la Terre, sa mère, et l’enlève dans les cieux.
Ces derniers sont figurés par deux lasers créant un relief inattendu dans les fumigènes. Formant une surface verte intouchable au-dessus de la tête des visiteurs, ces lasers traversés par la fumée donnent l’impression de se trouver sous l’eau, ou d’avoir un toit au-dessus de la tête. Ou quand l’art moderne rencontre les monuments historiques.
Bosquets de la Girandole et du Dauphin
Ravissant bosquets dessinés comme des labyrinthes, Parade Design y a installé ses modules étranges, aux formes recherchées. Ces plasticiens ont ainsi créé des univers porteurs d’expérimentations au travers d’interventions scénographiques. Leurs projets explorent les tissus étanches, le principe de ventilation, et développent alors le dynamisme du gonflable et sa faculté de transformation.
Selon l’espace choisi, des volumes se dessinent, se forment, s’animent au rythme de la lumière, du son et de l’image pour susciter un dialogue plastique ou narratif. Il en est ainsi des grandes allées, bordées de sculptures gonflables blanches rétroéclairées aux formes tentaculaires s’élevant vers le ciel. De quoi changer complètement l’ambiance de ces bosquets labyrinthiques, dans lesquels on trouve également ci-et-là quelques fontaines plus classiques.
Bosquet de l’Obélisque
Monumentalement édifiée comme centre de l’espace, la fontaine de l’Obélisque culmine à 15 mètres, et ses 230 jets d’eau s’élèvent vers le ciel avant de retomber en éclats sur le magnifique emmarchement de marbre, d’où leurs débords inondent les escaliers avant de retourner à la vasque générale.
Feux d’artifices sur le Bassin du char d’apollon
Nous n’avons malheureusement pas eu le temps de nous rendre au sein de chaque bosquet pour en admirer la mise en scène spécifique de cette édition 2009 des Grandes Eaux Nocturnes. En seulement deux heures, il faut en effet de bonnes chaussures et une organisation plus qu’efficace pour arriver à s’en sortir en voyant tout ce qu’il y a à voir, sans compter les nombreuses animations surprise que l’on découvre au détour de certaines haies.
A 23h10, il était en effet déjà l’heure de rejoindre la Grande Perspective pour admirer le feu d’artifices réalisé par le Groupe F.
Le Tapis vert, vaste pelouse entourée d’un impressionnant cortège de statues de marbre, avait préalablement été orné d’une série d’installations pyrotechniques par ces derniers. Une succession de brûleurs à propane alignés entre le château et le bassin du char d’Apollo projetaient dans le ciel de hautes flammes ponctuant en cadence la musique de fête. Une étonnante mise en perspective du jardin royal.
Conjuguant feux d’artifice tirés sur la tête du Grand Canal et flammes jaillissant du Tapis Vert, le feu d’artifices du Groupe F concluant chaque samedi des Grandes Eaux Nocturnes en beauté durait 15 minutes. Au centre de ce torrent d’effets, le splendide Char d’Apollon réalisé en plomb doré par Tuby sur les dessins de Lebrun en 1670 : les trois gerbes d’eau monumentales qui en sortent, culminant à 19 mètres, dessinent une fleur de lys.
Sur une musique digne du Roi Soleil, les effets pyrotechniques se sont succédés au-dessus du bassin pour le plus grand plaisir des visiteurs. Comme à leur habitude (cf. le feu d’artifices du 14 Juillet 2009 à la Tour Eiffel), le Groupe F nous a enchantés avec ce spectacle des plus réussis. On regrettera juste que, en raison de l’installation des brûleurs sur le Tapis Vert, il soit parfaitement impossible de se placer dans l’axe de la Grande Perspective pour admirer les feux d’artifices de face. Il est en effet nécessaire de les voir légèrement des côtés pour des raisons de sécurité. Dommage.
Toutes les photos réalisées pour ce reportage sont disponibles dans cette galerie photo.
Reportage par Alexandre Rosa et Stéphane Hacquin
Avec l’aimable autorisation de Château de Versailles Spectacles