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Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
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Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
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Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Halloween aux Tivoli Gardens, l’inspiration de Walt pour Disneyland
Posté le Jeudi 30 octobre 2008dans Attractions, Copenhague, Disneyland Paris, Halloween, Histoire, Payspar Alexandre RosaImprimerTivoli… Oui vous avez bien lu. En voilà un nom célèbre! Si vous ne le connaissez pas, vous avez bien tort, car c’est de là qu’est venue l’idée d’un des parcs d’attractions les plus appréciés de la planète. Je veux bien sûr parler de Disneyland.
Tivoli… Un nom à consonnance italienne pour un jardin situé en plein coeur de Copenhague, au Danemark. C’est assez cocasse. Mais historiquement, ce lieu est très important pour tout fan de coasters qui se respecte, et surtout pour tout fan de Disneyland. C’est en effet dans le deuxième plus vieux parc d’attractions au monde encore en activité que je vous invite aujourd’hui. Même s’il recelle encore quelques antiquités dignes d’un musée, comme le plus vieux coaster d’Europe, il est également à la pointe du modernisme…
Contrairement aux parcs Disney, les Tivoli Gardens ne sont malheureusement pas ouverts toute l’année. A l’instar d’autres parcs d’attractions régionaux, Tivoli est principalement en activité durant la saison estivale et pour Noël. Cette année cependant, pour la première fois, le parc qui a marqué l’histoire a décidé de fêter Halloween à sa façon. Comme chez Mickey, les citrouilles sont ici foison, tout comme les spectacles de sorcières et de magie sur la scène principale qui occupe le centre du parc.
On peut légitimement se poser la question de savoir pourquoi une fête aussi américaine qu’Halloween débarque tout à coup dans un parc au si riche passé. C’est tout simplement parce que, malgré ses débuts modestes, ce parc totalise à lui seul plus de 4 millions de visiteurs par an aujourd’hui, et ce malgré son ouverture saisonnière. La majorité des visiteurs sont cependant danois ou suédois.
Qui aurait cru que le parc survivrait si longtemps le 15 Août 1843, lors de l’inauguration officielle. A l’époque, le parc avait été baptisé « Tivoli & Vauxhall« , en hommage aux Jardins de Tivoli à Paris, aujourd’hui disparus, et aux Vauxhall Gardens de Londres. Il se trouve que les jardins parisiens avaient eux-mêmes été nommés ainsi en hommage aux jardins éponymes situés à Rome, d’où la sonorité italienne du nom.
Il n’était pas prévu que les jardins perdurent aussi longtemps puisqu’à l’origine, le roi Christian VIII n’avait accordé à Georg Carstensen, le fondateur de Tivoli, un bail de 5 ans uniquement. Ce dernier était parvenu à convaincre le Roi de lui laisser louer ces terrains proches du centre à tarif préférentiel en arguant que « tandis que le peuple s’amusait, il ne pensait pas à la politique« . Les jardins n’étaient alors pas dans Copenhague. Aujourd’hui, suite à l’expension urbaine, ça ressemble plutôt à ça :
Donc non ce n’est pas très grand. Pourtant, une fois à l’intérieur, on oublie que l’on est en milieu urbain et on se surprend à flâner dans les quelques étroites allées du parc, bordées de jeux de massacre, d’adresse ou de pêche à la ligne pour les enfants. Que du classique de ce point de vue là, puisque ces mêmes jeux peuvent être trouvés dans la moindre fête forraine française, et le tout gratuitement.
Car s’il y a bien un détail qu’il faut préciser, c’est que l’entrée aux Tivoli Gardens n’est pas gratuite! Il faut s’acquitter d’un droit d’entrée comme pour tout parc d’attractions. Jusque là rien de bien méchant : c’est comme partout. Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que ce ticket d’entrée ne donne le droit que de se promener dans les jardins, rien d’autre. Cela signifie que si vous voulez faire un tour du sympathique coaster B&M qui occupe les lieux, il faudra payer en plus.
Le système de tarification fonctionne de la même manière que dans le Disneyland des années 50 en Californie. Rien d’étonnant à cela puisque c’est ici que Walt Disney a trouvé son inspiration. On achète donc des tickets à prix fixe, à savoir 20 couronnes, soit l’équivalent de 3 euros à peu près, et on les dépense pour faire ce que l’on veut. Mais attention car toutes les attractions ne coûtent pas le même nombre de tickets. Les plus petites, courtes et moins intéressantes ne vous coûteront qu’un ticket, à l’inverse des gros coasters qui eux vous feront dépenser pas moins de 3 tickets par tour! A ce prix là, il faut préférer acheter un ticket illimité à la journée, pour 85 couronnes « seulement ».
Dès ses origines, Tivoli a disposé de toute une variété de manèges et autres attractions, dont certaines sont conçues dans un style oriental imaginaire. De nombreux cafés, restaurants et bancs parsèment également le parc et en font un des lieux de la capitale danoise où l’on a le plus de choix question cuisine. Un théâtre, qui sert aussi de salle de concert (ou l’inverse), fait également partie des jardins depuis plus d’un siècle (photo ci-dessous).
Une deuxième scène, plus petite, est le théâtre de pantomine italien (photo ci-dessus à droite). Elle est située en extérieur, tout du moins pour la partie où le public prend place. La scène et ses coulisses sont quant à eux à l’abri d’un bâtiment. Depuis le début, cette scène est occupée par les artistes italiens du pantomime, introduits au Danemark par Giuseppe Casorti. De manière muette, les célèbres personnages Arlequin, Pierrot, Colombine et Cassandre de la Comedia dell’Arte viennent interpréter leurs scénettes particulièrement populaires auprès des plus jeunes.
Rutschebanen
Du côté des attractions, on notera l’existence du Rutschebanen, une montagne russe en bois comme tant d’autres, à cela près que celle-ci date de 1914, et constitue donc l’un des plus vieux coaster en bois toujours en exploitation. Le ride en lui-même n’a rien de particulier puisqu’il n’est pas spécialement rapide, ni haut, ni long. C’est dans son type de pilotage que le coaster tire son originalité, aujourd’hui encore.
Je parle de pilotage car il y a bel et bien un conducteur à bord de chaque train. Pas pour diriger le train bien entendu, mais pour contrôler sa vitesse. Assis au centre de la rame, sur un siège qui lui permet de surplomber toutes les têtes des passagers, le conducteur est chargé de freiner dans les descentes pour éviter que le train ne prenne trop de vitesse et ne déraille dans le prochain virage. Il faut dire que le coaster est assez compact, ce qui occasionne beaucoup de virages à 180°.
On passera sur l’évidente dangerosité de cette attraction. Les standards de sécurité ne peuvent pas être les mêmes de partout, et visiblement ici c’est chacun pour sa peau! Sur le quai, le train ne s’arrête jamais vraiment, ce qui ne veut pas dire qu’une armée d’employés veillent au bon comportement des enfants pour autant. C’est sûrement pour cette raison que ces derniers ne se gènent pas pour en profiter, et n’hésitent pas à courir à côté du train ou à s’y accrocher tandis qu’il prend de la vitesse.
Dans le train même, on vous demande en vitesse de ne pas sortir les bras et les jambes comme d’habitude… sauf qu’ici c’est véritablement justifié si vous ne tenez pas à être amputé! Le train plonge parfois soudainement dans une sorte de vieux tunnel en bois à peine plus étroit que le véhicule lui-même. Et ça arrive sans prévenir! Même chose si vous tentez de prendre des photos avec les bras levés : évitez si vous tenez à votre appareil! Plafond bas!
Minen
Sous la « montagne » du Rutschebanen, on ne trouve autre qu’un mini dark-ride aquatique. Loin du niveau d’un Pirates of the Caribbean bien sûr, cette charmante balade pour enfants nous emmène dans les tréfonds d’une mine habitée par des sortes de taupes au design très toon. Elles exploitent la montagne tout en tentant de ne pas réveiller le dragon qui y réside. Ce dernier n’est d’ailleurs pas sans faire penser à celui de Shrek.
C’est sans prétention mais c’est plein de charme, surtout avec le bruit du wooden coaster qui passe régulièrement au-dessus. Les personnages ne bougent pas beaucoup, mais ce n’est pas pire qu’un Blanche-Neige à Disneyland!
Malgré la persistance de ces « vieilles » attractions, Tivoli ne cesse d’évoluer. En 1844, Georg Cartensen affirmait que « Tivoli ne serait, pour ainsi dire, jamais achevé« . Des mots qui ne sont bien sûr pas sans rappeler un fameux discours de Walt Disney annonçant, un siècle plus tard, que « Disneyland ne serait jamais fini tant qu’il y aurait de l’imagination dans ce monde« . Décidément, la firme de la souris doit visiblement beaucoup à son ancêtre Danois!
La marque la plus évidente de cette évolution, c’est l’adoption par Tivoli du maître incontesté de la fabrication de coaster, à savoir le constructeur suisse B&M. Pour pouvoir s’offrir la crème de la montagne russe, Tivoli a dû se séparer d’un de ses anciens coaster de métal, le Slangen. Une fois ce dernier fermé en septembre 2003, il n’aura fallu que quelques mois à peine pour préparer l’ouverture du Daemonen, le Démon, pas plus tard que le 16 Avril 2004.
Ce n’est de toute évidence pas la longueur qui fait la force de ce floorless coaster, mais plutôt sa fabrication à toute épreuve. Comme toute machine du fabriquant suisse, ce coaster de 564 mètres de long, espace réduit oblige, est un véritable plaisir à rider. Il offre tout de même au visiteur un immelmann loop, un looping classique, et un zero-g roll, autrement dit un tonneau, ce qui n’est pas mal vu sa taille!
Le coaster est la seule attraction sponsorisée de tout Tivoli. C’est Mazda qui fait figure de partenaire, son logo étant présent un peu partout dans la gare d’embarquement, au thème très faible. Du point de vue de la thématisation, c’est surtout autour du coaster que les efforts ont été faits, les boutiques ayant été peintes en rouge et arborées de lampions au look asiatique. Léger mais efficace.
Si le Daemonen ne fait que 28 mètres de hauteur en tout cas, ce n’est certainement pas à cause de la règlementation danoise. En France, on a déjà du mal à imposer une structure haute comme la Tour de la Terreur au milieu d’une zone rurale, alors imaginez une tour de chute libre disgracieuse! Eh bien pourtant il y en a une à Tivoli, et ça ne semble pas diriger les voisins du parc, à savoir l’Hôtel de Ville de Copenhague et sa place on ne peut plus passante et marchante, ainsi que la Gare Centrale de la ville…
La « Tour Dorée« , c’est son nom, fait partie de ces tours de chute libre on ne peut plus simples, même si elle utilise tout de même l’air comprimé pour freiner les nacelles. Ce n’est donc pas à une simple drop tower qu’on a affaire ici, comme la Dalton Terror de Walibi ou le Hurakan Condor de Port Aventura, à savoir que la nacelle rebondit plusieurs fois avant de se stopper. Ca reste du très simple, même si la vue sur la ville est imprenable de là-haut!
D’ailleurs, quand on se promène autour de Tivoli, ce n’est pas juste une tour métallique que l’on voit dépasser, mais bien deux. Je vous rassure : il n’y a pas deux exemplaires du même ride à Tivoli. L’autre tour est celle du Himmerskibet, autrement le le Star Flyer. Ouverte en Mai 2006, cette attraction de 80 mètres de haut n’est autre que le plus haut carrousel du monde encore aujourd’hui!
Vous connaissez le principe : vous prenez place dans de ridicules sièges lâchement suspendus par une vague chaîne métallique et l’ensemble se met à tourner tout en prenant de la hauteur à une vitesse de 3 mètres par seconde. En quelques secondes, vous voilà en train de tournoyer à 70km/h pratiquement à l’horizontale sous l’effet de la force centrifuge, le tout à 80 mètres de haut au-dessus de la ville. Nul besoin de préciser qu’on n’a alors aucune envie que l’une des chaînes qui retient notre siège ne lâche, sous peine d’atterir d’un coup sur la place de l’Hôtel de Ville!
Notez que le sommet de la tour du Star Flyer avait été redécorée sous forme de citrouille pour Halloween à Tivoli.
Ce parc, d’une taille relativement modeste, tient donc ses promesses pour tous ceux qui sont à la recherche de sensations fortes. Il est assez chargé d’histoire pour attirer les autres à condition qu’ils soient curieux. Les danois, eux, ont déjà fait leur choix! Le weekend, s’il fait beau, c’est à Tivoli qu’ils emmèneront leurs enfants, quitte à y dépenser beaucoup d’argent, à affronter la foule et à devoir se nourrir à prix d’or dans l’un des très nombreux restaurants du parc. Je finirai en signalant que le plus célèbre d’entre eux est un restaurant chinois situé dans l’un des bâtiments les plus emblématiques du parc, la Pagode chinoise, idéalement construite sur l’une des rives du lac artificiel.
Avec tout ça, on a du mal à ne pas oublier que l’on est en plein centre-ville, n’est-ce pas?
Je ne peux bien sûr pas tout présenter dans un simple article, et j’ai dû passer sous silence la superbe salle de concert de Tivoli ainsi que l’immense aquarium qui occupe son sous-sol et qui détient quelques records. Je vous laisse découvrir le reste dans la galerie photo que vous connaissez, en cliquant juste ici:
http://alexandrerosa.free.fr/index.php?spgmGal=Copenhagen/Tivoli_Gardens
Super article comme d'habitude. Toutefois le Turpas illimité ne couterait-il pas plutôt aux environs de 200dkk ? Connaissant les prix danois, 85dkk me paraît un peu trop bon marché…!