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Cap Sounion – le Temple de Poséidon surplombant la Mer Egée
Posté le Jeudi 27 mai 2010dans Architecture, Classique, Falaises, Grèce, Histoire, Monument religieux, Océan, Pays, Ruines, Templepar Alexandre RosaImprimerPensez à la Grèce, et il vous viendra rapidement à l’esprit l’image du Parthénon, ce temple à colonnes si célèbre qui trône au sommet de l’Acropole d’Athènes. Il est le plus connu des temples grecs, pourtant si nombreux. Mais outre son importante et son emplacement idéal au cœur de la capitale, d’autres temples méritent le détour. Celui de Poséidon, au Cap Sounion, est peut-être celui qui jouit de la plus belle vue aujourd’hui encore. Installé en haut d’un promontoire rochers surplombant la mer Egée, il est exposé aux éléments mais reste un formidable témoignage d’un passé millénaire.
Situé dans l’Attique à 45 kilomètres au sud d’Athènes, le Cap Sounion (Σούνιον en grec ancien) fait face au sud. La première mention du cap dans la littérature antique remonte à l’Odyssée, qui parle du “Sounion, le saint cap d’Athènes”. Les esclaves fugitifs, venant des mines du Laurion, s’y réfugièrent dès le 8ème siècle av. J.-C. Le cap fut fortifié en -413 pour protéger l’approvisionnement en blé d’Athènes.
Mais c’est surtout pour les ruines de ses deux temples que ce cap attire autant de touristes aujourd’hui. L’un est dédié à Athéna, la déesse d’Athènes, et l’autre à Poséidon, le dieu des océans.
La légende raconte que, lors d´une fête à Athènes, les dieux organisèrent un concours pour savoir lequel d´entre eux serait le protecteur de la ville. Poséidon, dieu des mers, frappa un rocher de son trident. De cette faille jaillit l´eau salée. Athéna créa l´olivier, symbole de paix qui plus tard deviendra son emblème. Toutes les femmes athéniennes votèrent pour Athéna et tous les hommes pour Poséidon. Les femmes étant plus nombreuses que les hommes, ce fut Athéna qui devint la protectrice d´Athènes. Alors Poséidon inonda la campagne environnante sous le coup de la fureur, jusqu’à ce que Zeus trouve un arrangement: Poséidon obtint ainsi un temple au cap Sounion.
Les ruines de ce temple bâti au milieu du 5ème siècle av. J.-C. surplombent la mer d’une hauteur de près de 60 mètres. Les colonnes du temple mesurent 6,10 mètres de haut, pour un diamètre de 1 mètre à la base et 79 centimètres au sommet. Leurs cannelures, moins nombreuses que d’habitude (16 au lieu de 20), ont été étudiées pour résister à l’action de l’air salin. Ce design unique permettait en effet de réduire la surface exposée aux éléments, renfonçant donc l’ensemble de l’édifice. Pourtant, après des millénaires d’abandon, le temple a souffert des affres du temps et il ne reste plus que 15 des 34 colonnes doriques d’origine.
Toutefois, le blanc éclatant de ces colonnes est resté un emblème pour les marins de la mer Egée du passé autant que pour les modernes.
Elles étaient, à l’époque de leur construction en 444 avant J.-C., coiffées d’une frise ionique constituée de 13 tableaux de marbre de Paros. Elle est aujourd’hui très érodée mais on la connaît pour avoir représenté des scènes de la bataille mythologique entre les Lapithes et les Centaures ainsi que les aventures de Thésée, le héros dont on pense qu’il était le fils de Poséidon, selon plusieurs légendes.
Le poète anglais Lord Byron grava son nom sur l’une des colonnes du Temple de Poséidon en 1810, créant un dangereux précédent de vandalisme. Il est désormais recouvert de signatures gravées pour la plupart au 19ème siècle. Heureusement, l’accès aux ruines est désormais restreint et le gros des touristes doit se tenir à distance.
La première visite de Lord Byron en Grèce remontait seulement à 1809, quand il avait l’âge de seulement 21 ans. Il voyagea à travers l’Epire et l’Attique avec son ami John Cam Hobhouse. Les recueils qu’il y publia le rendirent célèbre en l’espace d’une nuit, et il fut acclamé à son retour à Londres en 1812.
Son désir de combattre les turcs lors de la Guerre d’Indépendance grecque fit qu’il fut accueilli en héros à son retour en Grèce en 1823, mais il mourut d’une grosse fièvre en 1824 sans voir la Grèce libérée. Prouvant son point de vue que la plume est plus puissante que l’épée, Byron est toujours vénéré en Grèce, donnant son nom à des rues et à des nouveaux nés aujourd’hui encore.
Mais le Cap Sounion est également le théâtre d’une autre légende, puisqu’il serait le lieu d’où Égée se serait jeté à la mer. Son fils Thésée avait convenu avec lui que s’il sortait victorieux de son combat avec le Minotaure, il hisserait des voiles blanches sur son bateau, alors que s’il était tué, l’équipage devrait laisser au bateau ses voiles noires. Égée vit arriver au loin le bateau arborant de grandes voiles noires, car Thésée avait oublié de hisser les blanches. Désespéré, le roi se jeta du haut des rochers dans la mer, d’où le nom de la mer Égée.
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Article et photos par Alexandre Rosa
Ce que cet article ne dit pas assez, c’est que sur ce cap, un vent à décorner un boeuf souffle parfois. Et encore, je n’ai pas de mots pour décrire ce phénomène.
Que ce temple ne soit pas plus érodé tient du miracle.
En effet, on peut se rendre compte de la force du vent ce jour là sur certaines photos. Mais quelle belle vue !!!
Le Cap Sounion, j’y suis allé. C’était en mai 1981 et nombreux sont les artistes qui y sont allés en quête d’inspiration, notamment le poète Chateaubriand. Il est vrai que ce site impressionnant par sa grandeur soit malheureusement détruit par les intempéries. Nombreux sont en Grèce les sites classés par l’Unesco mais que vont-ils devenir avec la funeste destinée? C’est un sujet extrêmement préoccupant!