Les Aiguilles de Port-Coton à Belle-Île en Mer : le trésor de Claude Monet
Gravures rupestres d’Alta–des rennes de l’âge de pierre gravés le long des fjords
Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Cathédrale Luthérienne d’Helsinki – une icône allemande sur l’ancienne terre des tsars
Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Grease, retour réussi du musical au Palais des Congrès de Paris
Posté le Jeudi 31 décembre 2009dans Comédie Musicale, Théâtrepar Alexandre RosaImprimerFin 2008, une comédie musicale bien connue dans les pays anglo-saxons débarquait en France. Grease, le grand succès des années 70 adapté au cinéma avec John Travolta et Olivia Newton-John allait enchanter le Théâtre Comédia pour les fêtes. Du 4 décembre 2009 au 3 janvier 2010, les ados de la Rydell School étaient de retour, au Palais des Congrès de Paris cette fois. A l’occasion de 11 représentations exceptionnelles, les français ont une nouvelle fois eu l’occasion de repartir à l’époque du rockn’roll et du boogie-woogie.
L’historique de Grease
Créé le 14 février 1972 à l’Eden Theatre de Broadway, le spectacle a fait du chemin pour en arriver jusqu’en France. L’idée d’une comédie musicale sur la jeunesse des années 50 a germé dans l’esprit de Jim Jacobs et Warren Casey, deux acteurs, auteurs-compositeurs, scénaristes et amis de longue date lors d’une soirée arrosée. Contre l’avis de leurs proches, ils tentèrent l’aventure de New-York après avoir monté le spectacle dans un théâtre expérimental miteux de Chicago avec une troupe totalement amateur. Le bouche à oreille fut excellent malgré des critiques plutôt tièdes. Les 7 nominations aux Tony Awards obtenues par Grease au début des années 1970 finirent de faire du spectacle un classique au succès triomphal. Aujourd’hui encore, en grande partie grâce à l’adaptation cinématographique de 1978 il est vrai, Grease représente l’une des plus extraordinaires success-story de ces dernières décades.
Comme de nombreux autres “musicals” à l’anglo-saxonne, la version théâtrale de Grease a subsisté de par le monde au travers de nombreuses adaptations reprenant le livret original de Jacobs et Casey. C’est le cas notamment à Londres, où la production de Grease est représentée tous les soirs depuis 1993 et a attiré plus de 10 millions de spectateurs à ce jour. Elle a débuté au Dominion Theatre (où se joue actuellement We Will Rock You) avant de déménager au Cambridge Theatre en 1996. Il s’est arrêté en 1999 avant de partir en tournée au Royaume-Uni et jusqu’au Japon, où il s’est joué à guichets fermés à Tokyo et Osaka en octobre 2003. Depuis, plusieurs tournées ont été montées outre-Manche au fil des ans, avec des arrêts de quelques mois à Londres, notamment au Victoria Palace Theatre (où se joue désormais le musical de Billy Elliot et où j’ai personnellement travaillé, pour la petite histoire). Il enchante désormais les spectateurs du Piccadilly Theatre.
Le point commun entre tous ces théâtres? Ce sont des théâtres à l’anglaise, comme le Théâtre Mogador à Paris. Alors que donne un tel musical quand on l’emmène sur une grande scène comme celle du Palais des Congrès? On obtient un produit intermédiaire, entre le musical à l’anglo-saxonne et la comédie musicale à la française. De par sa mise en scène, les décors, les costumes et l’orchestre interprétant toutes les musiques du spectacle en live sur scène, on ne peut pas décemment placer Grease dans la même catégorie que des spectacles marketés comme Cléopâtre ou Mozart, l’Opéra Rock qui font la tournée des stades et plus grandes salles de France. On a bien affaire à un vrai musical avec Grease. Il a juste eu besoin d’un petit lifting pour fonctionner sur une scène plus large. Mais c’est surtout l’expérience du spectateur qui change. Dans un véritable théâtre, les sièges sont placés de telle sorte qu’on ne soit jamais loin de la scène où que l’on soit assis. Au Palais des Congrès, la distance entre les spectateurs et la scène augmente rapidement, supprimant cette sensation intimiste de partager une aventure avec les acteurs.
Pourtant, techniquement il n’y a rien à dire. La version française de Grease a été mise en place par des équipes qui ont l’habitude de ces productions étrangères. Comme pour Le Roi Lion, Cabaret ou Zorro, le musical des Folies Bergère, les micros dont sont équipés les performers sont des perles accrochées sur leur front dépassant sous leur perruque. On est loin des micros-casques ultra visibles et anti-professionnels accrochés sur la joue des performers d’un Mozart. Du côté de l’équipe créative, on a encore affaire à des vieux de la vieille.
Une équipe créative expérimentée
Citons ainsi Stéphane Laporte, qui signe l’adaptation en français du livret de Grease. Cet adaptateur de pièces de théâtre n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il n’est autre que l’auteur de la version française du musical du Roi Lion au Théâtre Mogador. Rien que ça! Reconnu par ses pairs, il fut même nommé au Molière du Meilleur Adaptateur en 2006 pour son adaptation du livret et des lyrics du Violon sur le Toit au Théâtre Comédia et au Casino de Paris. Remplie d’expressions croustillantes et bienvenues, cette version de Grease en français est, pour quelqu’un qui n’est pas trop regardant quant aux différences par rapport au film, un véritable plaisir verbal. Clins d’œil, paroles osées ou grivoises, métaphores bien trouvées et rimes bien trouvées parsèment le texte de Grease et les paroles des quelques chansons adaptées en français pour notre plus grande joie.
La direction musicale de Grease en France a quant à elle été confiée à Franck Sitbon, connu du grand public pour son travail sur de nombreuses émissions télévisées comme Taratata, Sacrée Soirée, Coucou c’est nous, Dimanche Martin ou La Chance aux Chansons. Plus récemment, il est devenu le pianiste star des primes de La Nouvelle Star sur M6.
Olivier Bezenech, le metteur en scène du spectacle, compte quant à lui à son actif une trentaine de productions lyriques, dont de nombreuses grandes œuvres classiques ou contemporaines. passionné de nouvelles rencontres entre l’univers du théâtre et de celui de la musique, il s’est inspiré des pratiques anglo-saxonnes qui mettent d’abord en avant la qualité du projet, son originalité, sa faculté à rassembler de nouveaux publics pour le spectacle vivant. Dans cet esprit, il a mis en scène Le Violon sur le Toit avec Jeanne Deschaux. Cette dernière est également metteur en scène sur Grease, dont elle a également signé les chorégraphies pour cette version française. Elle avait auparavant travaillé sur de nombreux spectacles musicaux sur Lyon, Nonnesens au Théâtre Dejazet, ou plus récemment la comédie musicale Aladin, déjà au Palais des Congrès de Paris.
Jeanne Deschaux a ainsi beaucoup travaillé avec Serge Tapierman, producteur de Grease, du Violon sur le Toit ou encore d’Aladin. Avec Mathieu Chevalier, il signe également le musical Merlin l’Enchanteur cet hiver 2009 au Palais des Congrès également. Les deux compères sévissent ainsi depuis 2001 au sein de la société MC Productions sur des œuvres telles que La Légende de Yukatapa, suivie de la comédie musicale burlesque Nonnesens qui a fait en 2005 les beaux jours du Théâtre Déjazet à Paris. Fin 2008, ce sont encore eux qui proposaient l’adaptation de La Petite Sirène à l’Olympia. A la manière de Stage Entertainment, ils osent ainsi aller à l’encontre du goût français, le public hexagonal allant surtout voir des spectacles marketés, tandis que les étrangers venant en France vont surtout voir des revues de cabaret au Lido ou au Moulin Rouge. Les touristes intéressés par les musicals vont surtout à Londres, accessibles en deux heures de train à peine depuis Paris.
Le défi était donc lourd, mais “il y a quand même quelques raisons de se réjouir”, explique Serge Tapierman. “D’abord de l’arrivée de grands groupes qui ont la même volonté, ensuite l’implication de grands directeurs de théâtres publics dans la reconnaissance du musical à l’anglo-saxonne”, poursuit-il. “Pour Grease, il était important de mettre tous les moyens de notre côté, tant dans les costumes que dans le décor. Ensuite, être certain que la mise en scène et la chorégraphie soient en phase avec ce qui se fait de mieux dans le monde entier. C’est pour cela que j’ai reconduit mon duo gagnant du Violon…”
Le casting
Difficile de faire oublier John Travolta et Olivia Newton-John quand on reprend les rôles de Danny, le leader de la bande des T.Birds et de la belle Sandy sur la scène de Grease. C’est Cécilia Cara qui a répondu présent pour interpréter cette dernière. Connue pour avoir débuté sa carrière à 14 ans seulement avec le rôle de Juliette dans la comédie musicale Roméo et Juliette de Gérard Presgurvic après son passage dans Graines de Star sur M6. Elle campe dans Grease une Sandy à la fois émouvante, touchante et séduisante. Si l’on voit une petite différence de niveau dans ses performances dansées, surtout quand elle se produit en groupe aux côtés de danseuses plus spécialisées, elle n’a rien à envier aux plus grandes pour ce qui est de la voix. Ce n’est pas pour rien qu’elle a connu le succès en duo avec Florent Pagny.
Pour lui donner la réplique, il fallait à Danny à la hauteur. C’est Djamel Mehnane qui a décroché le rôle. Découvert dans la série Plus Belle la Vie dans laquelle il a tenu le rôle de Rémy en 2007, cet ardéchois nourri de comédies musicales anglo-saxonnes a fait ses débuts dans Paris, Bruxelles Amsterdam au Théâtre Ménilmontant avant de se produire musicalement dans le Livre de la Jungle, 11 ans de Music Hall et Roméo et Juliette. On l’a également vu sur scène récemment dans le Tour de Gaule Musical d’Astérix au Théâtre des Champs-Elysées. Si musicalement on a du mal à oublier l’américain parfait de Travolta, le sourire ravageur du jeune homme associé à sa prestance aura de quoi convaincre qu’il était fait pour le rôle. En même temps, il possède une sensibilité suffisante pour rendre crédible son histoire d’amour avec la douce et naïve Sandy.
Les autres performers de ce revival 2009 de Grease le musical en français ne sont pas en reste. On compte même un certain nombre de chanteuses à voix, dont la belle Amélie Munier qui campe la leader des Pink Ladies, Rizzo. Elle non plus n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle officie dans des comédies musicales depuis l’âge de 22 ans. Elle a d’ailleurs passé 4 années au Royaume-Uni, où elle a joué dans Chicago (rôle d’Hunyak), Cats (rôles de Victoria et Jemina) ou encore Cabaret (rôle de Frenchie).
De son côté, David Ban campe Kenickie, le meilleur ami de Danny. Désagréable et vantard de prime abord, le personnage sait se faire apprécier à la longue. Le charisme de cet auteur, compositeur et interprète fait le reste. Jusqu’en mai 2010, il est également maître de cérémonie dans le spectacle insolite et burlesque La Clique à Bobino.
A sa manière, la version française de Grease (dont le nom provient des greasers, ces jeunes ados de la classe moyenne américaine dans les années 50 qui se complaisaient dans une sorte de sous-culture) a donc tout pour jouer dans la cour des grands. Serge Tapierman a bien compris ce qui fait la différence entre les piètres productions françaises habituelles et les performances virtuoses de Broadway ou du West End londonien, et nous offre à Paris une bien belle adaptation signée par les plus grands. Dès le mois de février, la troupe se produira à Bruxelles avant de revenir en France pour quelques dates exceptionnelles en octobre et novembre 2010. Ouvrez l’œil si vous désirez saisir la balle au bond. On n’en est pas encore à bénéficier en France de productions jouant à domicile pendant de nombreuses années dans le même théâtre. Ce type de prestation reste encore la chasse gardée de Stage Entertainment avec son Roi Lion et son Zorro. Un jour peut-être. On est sur la bonne voie…
Article, photos et vidéo par Alexandre Rosa
Avec la participation de Laetitia Bachellez
Hum…
J’ai le droit d’être un peu critique ?
J’avais déjà eu ce sentiment là avec Zorro, mais là encore plus. On dirait vraiment une copie conforme du dossier de presse, avec quelques photos pour le rendre un peu moins inbuvable…
Pas un point négatif rien.
Bref, c’est amusant de voir où vous êtes invités, mais un peu décevant de lire le dossier de presse… et c’est de plus en plus le cas.
Pour l’avoir vu 2 fois au théâtre comédia, il y avait beaucoup à dire d’autres… Ne serait-ce qu’en mettant en avant les qualités d’Amélie Munier même si elle n’a pas le « premier » rôle.
Mais bon, y’a de belles photos, ça compense.
Pourquoi Cécilia Cara est-elle mentionnée dans cet article alors que c’est Aurore Delplace que nous voyons sur vos photos et dans votre vidéo dans le rôle de Sandy ?
C’est Cécilia Cara qui tenait le rôle principal de cette comédie musicale. Les photos ont été prises le même jour que notre tournage et sont sans rapport direct avec le texte de cet article, qui critique le spectacle dans sa globalité et parle donc nécessairement de Cécilia Cara, passant peut-être à tort sous silence la prestation d’Aurore Delplace.