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Le Tour de Gaule Musical d’Astérix au Théâtre des Champs-Elysées
Posté le Samedi 24 octobre 2009dans Comédie Musicale, Concert, Théâtrepar Alexandre RosaImprimerVoilà 50 ans déjà que le plus célèbre moustachu du monde résiste encore et toujours aux romains dans son village retranché dans les terres d’Armorique. Il ne s’agit pas de Mario, mais d’une création bien de chez nous, née de l’imaginaire du génialissime scénariste René Goscinny et du crayon d’Albert Uderzo. Astérix, Obélix et toute leur bande d’irréductibles gaulois fêtaient leur demi-siècle d’existence ce Jeudi 22 Octobre 2009 avec la sortie d’un nouvel album.
Dans l’après-midi, le dessinateur de la bande-dessinée française la plus vendue dans le monde était en séance de dédicaces au magasin Virgin des Champs-Elysées. C’est donc après une journée marathon, partagée entre interviews et rencontres avec les fans, qu’Uderzo s’est rendu au Théâtre des Champs-Elysées pour se voir offrir une petite surprise.
Sur scène, deux heures de musique offertes par Frédéric Chaslin. De la musique classique principalement, mais sous une forme nouvelle, proche de celle imaginée par Walt Disney dans les années 1940 avec Fantasia, un film d’animation uniquement mis en musique par des morceaux classiques, et sans parole. Sauf qu’ici, il y a bien des personnages et ils parlent : ce sont les habitants du village d’Astérix et Obélix!
Assurancetourix, Abraracourcix, Agecanonix, Ordralfabétix et le druide Panoramix, interprété par le médiatique chef Jean-Pierre Coffe, étaient tous présents pour ce “Tour de Gaule Musical d’Astérix” sur scène. A en voir l’affiche, on aurait presque pu s’attendre à un musical. Après tout, les anglais ont bien adapté Tintin en musical à Londres, alors pourquoi ne pas continuer dans le répertoire des héros de la BD franco-belge? Cléopâtre et Mozart font l’affaire alors pourquoi pas le gaulois?
Mais les personnages de l’affiche étant dessinés, difficile de savoir si le spectacle allait utiliser les costume créés pour le Parc Astérix ou s’ils allaient revêtir une forme plus humaine comme dans les films tirés de la série. Notre inquiétude était donc grande, redoutant de nous retrouver devant un spectacle musical pour enfants de mauvaise facture, le fait qu’il ne s’octroie qu’une seule représentation en tout et pour tout n’aidant pas à avoir confiance. Autant dire que nous avons été surpris, voire même conquis.
Alors que nous aurions pu nous retrouver devant une série de reprises enfantines de chansons de nos régions interprétées par le barde Assurancetourix (le personnage chantant faux, c’était là un beau prétexte pour auditionner n’importe quel chanteur de bas étage pour le rôle), c’est face à un mini-opéra que nous nous sommes retrouvés. De fait, il est difficile de classer Le Tour de Gaule Musical d’Astérix dans une catégorie définie tant il mélange les genres.
Tout au long du spectacle, on pouvait observer Frédéric Chaslin dirigeant l’Orchestre Colonne derrière un rideau transparent. Devant se jouait l’action du spectacle. Les musiques faisaient partie du répertoire des “tubes” classiques de la grande musique française, avec des morceaux signés Georges Bizet, Jules Massenet, Charles Gounod, Hector Berlioz, Paul Dukas, Emmanuel Chabrier, Maurice Ravel, Claude Debussy, Gabriel Fauré, ou encore Jacques Offenbach…
De l’Apprenti Sorcier au Boléro, ces chefs-d’œuvres ont tous été interprétés en direct et sans micros, profitant de l’acoustique idéale du Théâtre des Champs-Elysées, comme à l’opéra. L’histoire est digne d’un album d’Astérix : honteux de ne pouvoir annoncer que la Gaule entière est conquise à sa femme Cléopâtre, César tente une fois de plus de réduire le village des gaulois qui lui résistent toujours.
Il les défie de faire le tour de la Gaule sans se faire attraper par ses légions. Pour prouver leur succès, Astérix et Obélix devront ramener un CD de chaque région visitée : une Chanson Druidique. Un beau prétexte pour nous faire visiter le pays en musique, même si les personnages eux-mêmes ont constaté qu’il serait plus logique de ramener des spécialités culinaires, ce qui ne serait pas pour déplaire à Obélix.
Chaque scène s’articule donc autour d’une partie dédiée à l’arrivée des personnages dans la région visitée, de leur rencontre d’un personnage local qui leur fait découvrir un morceau musical débutant en fond, et de la suite du morceau interprété par l’orchestre toujours en intégralité. En pratique, la pièce jouée se transforme donc régulièrement en concert classique seulement gâché par le fait que le rideau transparent séparant l’orchestre de l’action ne se lève pas quand l’action a justement quitté la scène.
Dans les premières scènes, les personnages ont presque chacun droit à leur chanson. Pas des rengaines paillardes ou des single pop-rock à la Mozart, non : des arias lyriques! La distribution des rôles a en effet été confiée en grande partie à des artistes d’opéra comme Mathias Vidal (Astérix), Patrick Rocca (Obélix), Laurent Naouri (César), Robert Aburbe (Abraracourcix), Bernard Pisani (Agecanonix) et même Thomas Morris dans le rôle d’Assurancetourix, le barde qui, malgré ses efforts lors de l’introduction pour faire croire au public qu’il chantait faux, montrait d’emblée qu’il contrôlait au millimètre près les sons émanant de son organe. Inhabituel!
Comme le reste du spectacle, les paroles des chansons était originales, en français et liées à l’histoire de ce Tour de Gaule Musical d’Astérix. Certaines reprenaient des tubes du répertoire français comme ce “l’Amérique” de Joe Dassin, rebaptisé “l’Armorique” que voudrait bien avoir César. D’autres ne faisaient qu’ajouter un texte chanté sur des œuvres classiques connues, le tout ayant été fait avec goût dans un style toujours lyrique parfaitement maîtrisé par Frédéric Chaslin, également compositeur des airs de César, d’Astérix et Obélix et de l’ouverture. Il a en outre écrit le livret du spectacle! Pour une fois, même sans micro, on entend et on comprend ce que les personnages chantent. On regrette presque que le CD ne soit pas disponible!
Finalement, on ne voit pas bien ce que l’on peut reprocher au Tour de Gaule Musical d’Astérix, si ce n’est qu’il n’aura eu droit qu’à une seule représentation. Si seulement les comédies musicales à la française pouvaient suivre la même voie, on serait bien heureux.
Sans forcément reprendre le style lyrique de cet Astérix théâtral, le fait que justement on ne tombe pas dans le tourbillon de la tournée dans des salles de concert inadaptées à une œuvre théâtrale à l’acoustique abominable (Palais des Sports si vous nous lisez…), que les comédiens soient de vrais chanteurs choisis pour leur voix et non de pseudo beaux-gosses trouvés sur MySpace et castés uniquement pour vendre des singles rendus cultes par des clips multi-diffusés sur TF1, que la musique soit live etc… Cet essai d’Astérix est franchement un succès, même si son allure de concert classique ne plaira pas à tout le monde.
Il reste en tout cas un moyen idéal de faire découvrir et aimer la musique classique aux enfants sans jamais flirter avec le ridicule. Des costumes des personnages, tous de petites merveilles clairement inspirées des films, aux dialogues et à l’interprétation, il n’y a rien à redire. Nul doute qu’Albert Uderzo et Anne Goscinny ont été ravis du cadeau qui leur a été offert par Frédéric Chaslin ce jeudi.
L’intégralité des photos du spectacle et du théâtre sont visibles dans cette galerie.
Reportage et photos par Alexandre Rosa et Stéphane Hacquin
Article par Alexandre Rosa
Pour avoir assisté à la soirée au théâtre des Champs Elysées du TOUR DE GAULE MUSICAL, je tiens à vous féliciter pour votre reportage. Très beau travail. Grands professionnels. Merci
Quel dommage qu'il n'y ait qu'une représentation !
Est-ce vraiment sans espoir ?
Salut, Fred !
Joël Martin, Comtesse du Canard enchaîné.