Les Aiguilles de Port-Coton à Belle-Île en Mer : le trésor de Claude Monet
Gravures rupestres d’Alta–des rennes de l’âge de pierre gravés le long des fjords
Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Cathédrale Luthérienne d’Helsinki – une icône allemande sur l’ancienne terre des tsars
Norske Opera – le renouveau de la banlieue d’Oslo en lignes obliques
Le Monastère d’Horezu, chef-d’œuvre de l’art Branconvan en Valachie
Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
Falaises de Moher – quand l’Irlande plonge de 214 mètres dans l’Atlantique
Château de Balmoral – la résidence écossaise de la Reine Victoria et du Prince Albert
Panthéon de Rome – le plus grand dôme de l’Antiquité, tombeau des grands Hommes
Bastion des Pêcheurs – un rempart « moderne » sur les hauteurs de Budapest
Statue de la Liberté de l’île des cygnes à Paris – une maquette signée Bartholdi
Bryggen – les demeures en bois colorées de la Ligue Hanséatique à Bergen
La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
Arènes de Lutèce : un amphithéâtre gallo-romain au cœur de la capitale
Chinagora – un complexe touristique sous forme de Cité Interdite fantôme à deux pas de Paris
De la Bavière à la Provence : des santons à la basilique de Fourvière pour sa crèche de Noël géante
Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Weihnachtsmarkt – tour d’Allemagne des marchés de Noël les plus jolis du monde en photos
Posté le Mardi 15 décembre 2009dans Allemagne, Célébrations, Histoire, Noël, Pays, Special Eventpar Alexandre RosaImprimerEn cette période d’Avent, qui commence quatre semaines avant Noël, il devient difficile de trouver une place publique dans le monde qui ne soit pas envahie de chalets de bois installés provisoirement pour vendre divers produits artisanaux, comestibles ou non. Les marchés de noël sont là! On en dénombre plusieurs centaines dans l’Hexagone, mais en dehors de l’Alsace, il est difficile de trouver un marché pouvant rivaliser avec ceux que l’on peut trouver outre-Rhin. C’est en effet en Allemagne que la tradition est née à la fin du Moyen-Âge. Petit tour du pays de Goethe à la découverte de ces marchés éphémères bien différents de chez nous.
Ligne 1 : Weihnachtsmarkt de Kaiser Wilhelm Gedächtnis Kirche – Berlin
Ligne 2 : Weihnachtsmarkt de Hildesheim
Pendant des centaines d’années, les marchands ont bâti de petites huttes en bois dans les centres historiques des villes et villages dans toute l’Allemagne pour noël. Les artisans y vendent leurs créations, des produits sortant fraîchement du four, de la cuisine régionale et des millions de litres de Glühwein (du vin chaud aux épices). Pendant tout le mois de décembre jusqu’au soir du 24, et parfois jusqu’à la nouvelle année, les marchés de noël d’Allemagne, mondialement réputés, proposent une sorte de mini Oktoberfest dans tout le pays, où la bière et les bretzels sont remplacés par Saint Nicolas, le Glühwein, le pain d’épices, les Stollen, cakes aux fruits et autres douceurs hivernales.
Avec des chutes de neige régulières en hiver dans de nombreuses villes allemandes, un noël blanc est pratiquement garanti dans la plupart des Weihnachtsmärkte (les marchés de noël en allemand) ou les Christkindlmärkte. Le plus célèbre est celui de Nuremberg, qui attire plusieurs millions de visiteurs chaque année et remonte au 16ème siècle, suivi de celui de Dresde, le Striezelmarkt, connu pour ses cakes aux fruits enrobés de sucre.
Gendarmenmarkt au pied du Französischer Dom – Berlin
Au total, l’ensemble des 2500 marchés allemands attirent 160 millions de visiteurs du monde entier. Ces temples dédiés à l’esprit de noël sont autant de coups de fouets pour les économies locales, avec un budget total dépensé pour l’industrie de noël approchant les 5 milliards d’euros chaque année. Pas mal pour des maquettes en bois et des gâteaux!
Les marchés de noël allemands ont quelque chose à offrir à tout le monde, que ce soit un Noël de Conte de Fées au Gendarmenmarkt de Berlin, un marché médiéval à Cologne, un marché érotique réservé aux adultes dans le quartier rouge de Hambourg, ou même un marché low-cost destiné aux chômeurs longue durée de Berlin. Et en dépit de l’aspect commercial de la chose, il reste quelque chose de vaguement philanthrope dans la tradition allemande des marchés de noël. Elle tient au plaisir du partage d’une tasse de vin chaud avec des amis après le travail or de retirer délicatement la coquille de marrons tout chauds dans un sac en papier. Parfois, vous trouverez même un cadeau dans ces marchés qui agira comme un antidote parfait à l’attrait des néons des grands magasins, des chaînes et des rues commerçantes qui montent leurs décorations de noël parfois aussi tôt qu’en octobre!
Le quartier rouge de Hambourg, Saint Pauli, a son propre marché de noël érotique réservé aux adultes.
Un peu d’histoire
Les premières traces des marchés de Noël remontent ainsi au 14ème siècle en Allemagne ou en Alsace, sous l’appellation “Marché de Saint Nicolas”. Le premier document relatant un marché de Noël est daté de 1434 sous le règne de Frédéric II de Saxe, évoquant un “Striezelmarkt” qui a eu lieu à Dresde le lundi précédent Noël. Plus tard, la Réforme a perpétué la tradition en le rebaptisant “Christkindlmarkt” (marché de l’Enfant Christ) pour lutter contre le culte des saints. En France, le marché de Noël de Strasbourg date quant à lui de 1570, quand la ville faisait partie du Saint Empire Romain Germanique. Quant au “marché de décembre” de Vienne, il est considéré comme un précurseur du marché de noël et date de 1294.
Un important renouveau, considéré comme commercial, a eu lieu au milieu des années 1990. De nombreuses villes en Europe ont instauré leur propre marché de Noël avec des chalets et parfois des attractions (patinoire éphémère, grande roue…), à la manière de celui des Champs-Elysées à Paris.
On ne se hasardera pas cependant à comparer la qualité des marchés allemands aux nôtres. Trop souvent nus et basiques, les chalets français ont l’air fabriqués à la chaîne. Ils se ressemblent tous et n’ont de magique que les quelques guirlandes électriques qui les éclairent parfois à la nuit tombée. En plein jour, on se croirait plutôt dans un entrepôt chez Ikea tant les lattes de bois sont alignées, crues, sans originalité. Heureusement, certains artisans proposent des produits de qualité, mais dans une ambiance assez morne qui manque totalement d’esprit de noël. Chez nos voisins allemands, en revanche, on peinerais presque à croire que les chalets de leurs marchés de noël sont provisoires tant ils sont bien intégrés dans leur environnement naturel.
Souvent installés sur les places du marché des diverses villes allemandes, ces Weihnachtsmärkte ont déjà la chance d’être entourés de bâtiments anciens constituant autant de monuments historiques. Ca aide un peu. Mais de par leur taille, les bas reliefs qu’ils arborent, leur élaboration et leurs décorations, les chalets allemands ont de quoi couper le souffle. Tortueuses mais organisées, les allées de ces villages de noël éphémères sentent bon l’esprit de la fête, à tel point que l’on se demanderait presque comment il est possible que la ville fonctionne sans pendant le reste de l’année. Le savoir-faire est là, et on s’en rend compte sur les photos.
On dénombre tout de même un certain nombre de traditions allemandes qui sont visibles dans leurs marchés de noël et qui n’existent pas chez nous ou revêtent une importance ou un traitement différent. Citons ainsi les crèches, ces maquettes représentant traditionnellement la scène de la nativité. Les Zwetschgamännla sont des figurines faites de plumes séchées et peintes. Les Nussknacker, qui sont des casse-noisettes gravés. Les Gebrannte Mandeln font partie des nombreuses traditions culinaires de la saison en Allemagne, et ne sont autre que des amandes grillées sucrées. N’oublions pas la Bratwurst, une saucisse dont les allemands raffolent et qui n’est servie qu’à Noël.
Friandises et boissons de Noël
Parmi les gâteaux traditionnels de la saison, on trouve les Lebkuchen et le Magenbrot (qui prennent tous deux la forme d’un pain d’épices), ainsi que bien sûr le Christstollen (ou plus simplement Stollen). Il s’agit d’un pain aux fruits secs et confits farci de pâte d’amande. La première mention connue du Stollen daterai de 1330, mais il ne fait aucun doute que la tradition du Stollen remonte bien plus loin. En effet il servait déjà de symbole lors des fêtes païennes. Avec la christianisation de l’Europe, il est devenu symbole chrétien et a été parfois rebaptisé Christstollen, sa forme rappelant pour certains l’enfant Jésus dans ses langes.
Pour de nombreux visiteurs, cependant, le principal attrait des marchés allemands réside dans leur Glühwein, du vin chaud épicé agrémenté ou non d’un shot de brandy, et l’Eierpunsch. Cette dernière boisson alcoolisée est fabriquée à partir d’un œuf. Les villes les plus importantes éditent des tasses frappée de leur effigie et dans lesquelles sont servies ces deux boissons. Les consommateurs peuvent décider de les garder ou de les rendre contre une ristourne sur le prix du verre. On boit dans les allées, la tasse à la main, en faisant son shopping ou en discutant près d’un chalet. Pour les touristes (que nous avons été pour réaliser ce reportage), ces tasses sont de beaux souvenirs de saison qui donnent envie d’être collectionnées. Mais surtout, ces boissons chaudes aident à résister au froid, le mercure taquinant le zéro pendant cette période de l’année.
Ligne 1 : Weihnachtsmarkt de Leipzig
Ligne 2 : Weihnachtsmarkt de Hambourg – Rathaus
Striezelmarkt
Nous nous sommes rendus à Dresde pour visiter le plus vieux marché de noël au monde, le Striezelmarkt, comme le font 2 millions de touristes chaque année. On trouve des documents mentionnant son existence aussi loin qu’en 1434, mais le marché d’aujourd’hui n’a certainement rien à voir avec alors même s’il se tient exactement sur la même place. Il est aujourd’hui composé de pas moins de 250 chalets.
Le nom Striezelmarkt vient de Strüzel ou Stroczel, qui était le nom d’un gâteau vendu sur le marché, devenu célèbres sous l’appellation Stollen. Au fond du marché, on trouve un château de conte de fées en bois peint qui fait office de calendrier de l’avent géant. Une nouvelle fenêtre est ouverte chaque jour par de jeunes comédiens accompagnés d’un spectacle de marionnettes. Et chaque vendredi, le Père Noël en personne se rend sur place rencontrer les visiteurs.
De nombreux stands du Striezelmarkt vendent des décorations en bois d’une incroyable variété de formes et de tailles. Cette tradition vient de l’histoire minière de la région. Dresde est en effet la plus grande ville proche de l’Erzgebirge (les Monts Métallifères, une chaîne de montagne qui s’étend jusqu’en République Tchèque au sud-est), ou l’argent et le fer sont extraits depuis 1168. Cette découverte a amené beaucoup de mineurs dans la région. Autant de main d’œuvre qui s’est retrouvée sans emploi pendant la Guerre des Paysans Allemands. Ayant besoin d’une nouvelle solution pour gagner leur vie, les anciens mineurs sont devenus sculpteurs sur bois, incorporant des symboles miniers dans leurs dessins. Ces symboles peuvent toujours être trouvés sur les décorations vendues aujourd’hui à Dresde.
Objets traditionnels
Parmi ces objets d’artisanat typiques, on trouve par exemple les pyramides de bougies. Dans de nombreuses régions d’Allemagne, ces pyramides sont sorties chaque année pour éclairer l’intérieur des maisons à Noël. De deux à cinq étages de bougies sont empilés autour d’un axe central rotatif qui tourne sur lui-même, poussé par la chaleur des bougies qui, en montant, fait tourner un rotor surplombant le tout. Sur chaque étage, entre les bougies, on trouve des personnages rappelant les traditions de Noël. La pyramide fait généralement 50 centimètres de haut, mais la plus haute du monde se trouve au Striezelmarkt de Dresde. Elle culmine à 14 mètres dans les airs. De nos jours, de nombreux marchés de noël ont leur propre pyramide de bougies géante.
Le Schwibbogen est également un porte bougies. Son nom signifie arche suspendue (schweben) au-dessus du public, entre deux murs. L’objet traditionnel a effectivement la forme d’une arche représentant l’entrée d’une mine à laquelle on aurait accroché des lumières servant de guides. Aujourd’hui, les “bougies” sont souvent électriques, et les scènes représentées au centre de ces arches en bois n’ont pas nécessairement trait au passé minier de la région. Les nuit de l’Avent, on peut dire que toutes les fenêtres de Dresde sont décorées de ces objets.
Un autre objet toujours présent pour Noël en Allemagne est le Räuchermann, l’homme qui fume. Il s’agit d’une figurine comportant un trou dans la bouche et dont tombe une pipe. De l’encens peut-être placé à l’intérieur de la figurine de telle sorte que la fumée en sort par la bouche. Une grande variété d’hommes qui fument existent, et peuvent représenter aussi bien de vieilles femmes dans un rocking-chair, des pères noël ou toutes sortes de personnages. Les Räuchermann sont apparus au Striezelmarkt au 19ème siècle.
Article et photos par Alexandre Rosa sauf mention contraire
© TravelPics.fr – Décembre 2009
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