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Storforsen – les plus grandes cataractes naturelles d’Europe traversent la Laponie
Posté le Jeudi 14 juillet 2011dans Chutes d'eau, Nature, Pays, Suèdepar Alexandre RosaImprimerOn connaît la Laponie pour ses rennes et ses forêts de pins s’étendant à perte de vue. C’est oublier que la nature s’y exprime avec force, notamment au travers de ses rivières. C’est en effet en Laponie Suédoise, dans les environs d’Arvidsjaur, que se trouvent les plus grandes cataractes naturelles d’Europe.
Les chutes n’impressionnent pas par leur dénivelé : 82 mètres seulement. Cela pourrait rester raisonnable si elles ne s’étalaient pas sur 5 kilomètres de long ! Ceux qui s’attendent à voir une cascade se jetant du sommet d’une falaise risquent donc d’être déçus : Storforsen, en suédois, signifie en effet littéralement "les grands rapides".
Ce qui choque surtout à l’approche de ce lieu magique, c’est le grondement assourdissant de l’eau dévalant la pente plus raide au pied de la montagne. Ici, le dénivelé est de 50 mètres sur 600 mètres seulement.
Entre 250 et 900 mètres cube d’eau passent ici chaque seconde selon la période de l’année (en hiver, le débit et le niveau de l’eau sont faibles, tandis qu’ils augmentent considérablement lors des crues printanières, quand la neige commence à fondre). Des chiffres ahurissant qui sont à comparer à la largeur de la rivière à cet endroit : quelques dizaines de mètres seulement.
Ce superbe site naturel est situé à l’intersection entre les rivières Piteälven et Vitbäcken et s’apprécie mieux au mois de juin, lorsque que le débit de l’eau est au plus fort. Détail intéressant : ce débit est plus important aujourd’hui qu’il y a quelques siècles. Le lit de la rivière a en effet été réduit de presque deux tiers de sa largeur entre 1874 et 1878, sur quatre hivers successifs.
C’est une raison toute économique qui a poussé les suédois à procéder à de tels travaux. La sylviculture est en effet, et ce depuis la moitié du 19ème siècle, une activité très importante dans toute la Suède. A cette époque pionnière, aucune route ou chemin de fer ne permettait le transport des arbres depuis les lieux d’abatages jusqu’aux scieries. Ce sont donc les rivières et cours d’eau qui étaient utilisés pour le transport des grumes.
Un grume, c’est un tronc d’arbre coupé et élagué. Il était acheminé par flottaison des forêts lapones jusqu’aux côtes de la mer Baltique, qui longe l’est de la Suède au niveau du Golfe de Botnie.
Bien sûr, les digues construites à l’époque furent toutes emportées par les crues printanières. Mais à force de ténacité et en améliorant leurs techniques de constructions, les locaux finirent par avoir raison de ces forces naturelles phénoménales. La plupart des digues que l’on voit aujourd’hui datent ainsi des années 1960.
Le flottage du bois a aujourd’hui cessé, mais le site reste attirant pour de nombreux touristes. Un hôtel 4 étoiles s’est installé juste en face des chutes, le long d’une partie plus large et plus calme de la rivière Piteälven. Un Office du Tourisme ainsi qu’un musée consacré à la sylviculture (le Skogs- och Flottningsmuseet) se sont également implantés sur le site, qui propose aussi un camping pour les plus courageux.
Car si vous vous y rendez en été, ce n’est pas le froid qui attaquera le plus votre résistance physique, mais bien les hordes de moustiques qui peuplent l’ensemble de la Laponie et ses centaines de lacs. Pensez donc à prendre une protection, car contrairement aux moustiques français, ceux là n’hésiteront pas à vous attaquer sournoisement en pleine journée. Et ils sont rapides!
Si cela ne vous arrête pas, sachez que les environs sont très bien équipés en tables de camping et même en barbecues qui vous permettront de griller votre propre viande gratuitement! Contrairement à ce qu’il était possible de faire il y a encore quelques années, vous n’aurez cependant pas l’occasion de vous approcher des rapides au point de toucher l’eau (et au risque de vous faire emporter par les flots déchaînés), l’accès à la rivière étant protégé par moult rambardes et autres gardes-corps.
Ceux-ci ont toutefois la bonne idée de longer les rapides, offrant une superbe vue sur cette puissance unique en Europe. Non loin de là, sur la partie asséchée de la rivière, plusieurs cours d’eau plus petits dévalent eux aussi la pente. Ils forment autant de petites cascades, dont certaines ont fini par former de véritables canyons. L’ensemble forme un Parc Naturel National qui attire plus de 150.000 visiteurs chaque année.
Vous aurez peut-être l’occasion d’y observer l’une des 1500 loutres suédoises qui y vivent en se nourrissant des poissons qu’elles pêchent dans les rapides ou des grenouilles qu’elles trouvent dans les zones plus calmes. Elles sont difficiles à repérer, bien que leurs traces laissées dans la neige trahissent leur présence en hiver.
Autre particularité géologique locale : les trous très étroits creusés à même la roche. Ces "nids-de-poule" géants se forment lorsqu’un rocher transporté par les rapides vient se coincer sur une faille du lit de la rivière. Si les conditions sont réunies, le rocher peut alors se mettre à tourner et à creuser son propre trou si le sol est suffisamment friable.
Au niveau des Döda Fallet (les "Chutes Mortes"), la partie asséchée de Storforsen,on peut ainsi aujourd’hui trouver des trous assez gros pour accueillir un adulte debout! Lorsqu’ils se remplissent d’eau, celle-ci chauffe tant au soleil que la baignade y devient très agréable.
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Article et photos par Alexandre Rosa
J’ai appris ou re appris ce qu’était un grume, c’est bien.
Ta galerie photos est superbe et riche. Elle nous permet de découvrir ce merveilleux site naturel superbe.