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Le pont d’Avignon – on danse tous en rond sur le pont Saint Bénézet
Posté le Dimanche 11 avril 2010dans Architecture, Chapelle, France, Histoire, Médieval, Pays, Pont, Ruines, UNESCOpar Alexandre RosaImprimer“Sur le pont d’Avignon, L’on y danse, l’on y danse, Sur le pont d’Avignon, L’on y danse tous en rond…” C’est ainsi que débute une chanson bien connue entonnée par tous les enfants de France depuis le 16ème siècle. A l’époque, les danses se faisaient sur les berges et non “sur” le pont, mais c’est pourtant bien là que nous vous emmenons en photos l’espace d’un article.
Le pont Saint-Bénézet, plus communément appelé “pont d’Avignon” (ce n’est pourtant pas le seul) n’est pas situé à Avignon mais juste à la frontière de la ville, partant de cette dernière sur le rive gauche. Aujourd’hui, il n’en reste plus que des vestiges, la moitié de l’édifice n’existant plus. Sur la deuxième de ses quatre arches sont édifiées la chapelle Saint-Bénézet avec au-dessus d’elle la chapelle Saint-Nicolas.
La légende raconte que Petit Benoît, connu sous le nom de Bénézet, berger à Burzet dans le Vivarais, né en 1165 et alors âgé de 12 ans, reçut l’ordre divin d’aller construire un pont à Avignon. Bien qu’il fût tourné en ridicule au début, il finit par prouver son inspiration divine en soulevant miraculeusement un énorme bloc de pierre. Il obtint ainsi les fonds pour mener à bien son projet de la part de riches sponsors s’étant réunis en un ordre de bâtisseurs de ponts : l’Ordre des Frères Pontifes.
Bénézet commença ainsi la construction du pont en 1177. Il fut achevé en 1185 et enjambait alors le Rhône sur environ 900 mètres. Il comportait à l’origine 22 arches, il n’en reste que quatre. Bénézet mourut en 1184, et il n’en fallut pas plus pour que le jeune pâtre fut considéré comme l’initiateur de l’ordre religieux des frères pontifes, approuvé par Clément III en 1189. Après sa mort, il fut enterré sur le pont lui-même, dans la chapelle qui porte son nom située sur l’une des arches survivantes du pont, du côté de la ville d’Avignon.
Le pont était également le lieu de culte des bateliers du Rhône, dont le saint patron était Saint-Nicolas. Il lui rendaient grâce dans sa chapelle, également située sur le pont, mais la dilapidation grandissante de l’édifice mené le clergé à refuser de présider d’autres services par peur d’un écroulement total. Une nouvelle chapelle Saint-Nicolas fut donc érigée sur la terre ferme au 18ème siècle, au pied du pont.
Le pont était également d’une importance stratégique non négligeable, servant de poste frontière entre l’État pontifical (le Palais des Papes se visite encore à Avignon) et le territoire de France contrôlé par le Roi. En tant que tel, il était fortement protégé, notamment par la forteresse de la tour Philippe-le-Bel et la citadelle de Villeneuve-lès-Avignon. Du côté d’Avignon, le pont passait à travers une grande tour de guet érigée au 14ème siècle, enjambant et traversant les remparts de la ville via une rampe aujourd’hui détruite.
C’était également l’un des seuls ponts pour traverser le Rhône sur des kilomètres en amont et en aval, un bon moyen de collecter des taxes sous la forme d’un péage ou d’une aumône à saint Bénézet. Il a même été durant toute une période l’unique pont entre la ville de Lyon et la mer, ce qui en faisait alors un point de passage obligatoire pour de nombreux marchands, voyageurs, etc. Avant ce pont, on traversait ici le Rhône en barque.
La plus grande partie du pont était la propriété du roi qui l’a peu entretenu et suite à de fortes crues du Rhône, une première arche s’effondre en 1603, puis trois autres en 1605… toutes quatre rebâties vers 1628. En 1633, juste après la réouverture du pont, deux nouvelles arches s’effondrent. En 1669, une nouvelle crue du Rhône emporta plusieurs autres arches pour ne laisser pratiquement que celles qu’on lui connaît de nos jours.
A l’époque, le pont traversait une île au milieu du Rhône, à savoir l’île de Barthelasse, en chemin jusqu’à Villeneuve. Cette île était, et est toujours, un lieu de fête populaire où se trouvait jadis des jardins récréatifs où les danses sont restées de coutume pendant des années. Le pont lui-même est bien trop étroit pour avoir convenu à des danses de groupe telles que celles qui se pratiquaient à l’époque.
La chanson “Sur le Pont d’Avignon” fut ainsi composée il y a près de 500 ans par Pierre Certon, mais avec une mélodie bien différente de celle que l’on connaît aujourd’hui, et avec le titre plus approprié de “Sus le Pont d’Avignon”. La version moderne ne date que du milieu du 19ème siècle, quand Adolphe Adam l’inclut dans son opérette de 1853 intitulée “l’Auberge Pleine”. Elle fut rendue célèbre par une autre opérette de 1876 qui la renommât au passage.
Article et photos par Alexandre Rosa
Ce reportage sur ce lieu d’une chanson de notre enfance illustre très bien cette époque. Mais j’avoue avoir été plus impressionné par la cité des papes auquel il aurait du conduire. Nul doute qu’un reportage sur ce lieu qui nous fait faire un voyage dans le temps verra le jour sur ce site.
Si l’on considère comme un tout : le pont d’Avignon, le Palais des Papes, le chateau de Tarascon et les Baux de Provence, il est vrai que l’on plonge vraiment dans une autre époque. Je vote pour une suite.
En effet, si vous passez par Avignon, il est indispensable d’aller voir ce pont si célèbre. C’est un lieu incontournable. Dommage qu’il n’en reste qu’une partie.
Autre lieu incontournable à Avignon est évidemment le palais des papes dont j’ai beaucoup apprécié la visite.