Marchés de Noël – Entre tradition et modernité

Posté le Samedi 20 décembre 2008dans Copenhague, Nocturne, Noël, Parispar Alexandre RosaImprimer

Après avoir parlé des patinoires qui fleurissent sur les places de nos villes un peu partout dans le monde à l’approche des fêtes, j’aimerais m’attarder sur une autre tradition de Noël : celle des marchés. Qui n’a jamais vu ces chalets de bois alignés dans les rues ou placés pour former un véritable petit village ephémère? Du plus petit village de campagne à la plus grande et moderne ville du monde : tout le monde y a droit! Comparons…

Commencons par nous attarder sur le cas du marché de Nyhavn, à Copenhague. Du fait de la forme longiligne du lieu, les maisonnettes sont ici alignées dos au port et face aux maisons historiques. De toute évidence, si l’utilité des objets vendus est contestable, on ne peut pas nier le fait que ce marché illumine l’endroit à la nuit tombée (c’est à dire pas plus tard que 16h par les temps qui courent…), le rendant particulièrement photogénique pour peu que l’on dispose d’un trépied.

Comme d’autres marchés de noël, celui de Nyhavn propose toutes sortes de décorations de noël, de guirlandes lumineuses, de bougies et d’objets décoratifs qui envahiront vos étagères une fois les fêtes passées. Des produits artisanaux taillés dans le bois aux bougies en métal qui ne fondent pas (en fait une lampe à huile), on trouve de tout. L’objet qui fait fureur ici, ce n’est pourtant pas le vin chaud (ici appelé le Glögg) mais le papier toilette parfumé et de toutes les couleurs (ci-dessous au centre), ainsi que l’ourson dans un sac! Une manière originale de ramener une peluche…

On trouve aussi à Nyhavn des peaux de moutons islandais vendues entières. Je ne vous cache pas que vous aurez du mal à rester discret si vous portez cela en public et que vous augmenterez ainsi considérablement le volume de votre corps, en plus du fait que cela vous donnera un air de bon gros troll, mais ça a le mérite de tenir chaud, paraît-il.

N’oublions pas que le Danemark est l’autre pays de la bière. Vous le savez, chaque année, la marque nationale Carlsberg/Tuborg édite sa fameuse bière de noël, vendue six semaines par an seulement : la Julebryg. Figurez-vous qu’il ne suffit pas de la boire. Il faut aussi en afficher les couleurs, d’où la présence d’un chalet entièrement consacré aux produits estampillés de la marque.

Du string bleu aux gros flocons blancs (de mousse de bière évidemment!), au boxer, en passant par l’ouvre bouteille musical qui compte le nombre de bouteilles décapsulées, le camion Tuborg miniature, le chapeau en forme de bois d’élan, la casquette, les obligatoires dessous de verre, et même les boucles d’oreille en forme de capsules, on trouve de tout! Nommez, vous trouvez, même l’écharpe ou la cravate! L’idéal pour déclarer son amour à cette bière, véritable institution danoise.

Presque à l’autre bout de l’Europe : la Défense, à l’ouest parisien. Point de bâtiments historiques ici. Vous connaissez évidemment : nous nous trouvons dans l’un des quartiers d’affaires les plus puissants économiquement en Europe. Buildings de bureaux et tours ultra-modernes entourent l’esplanade centrale où, chaque hiver, on trouve une patinoire et… un marché de noël bien sûr!

Installé sur un espace beaucoup plus vaste qu’à Nyhavn, ce marché là est un véritable petit village, avec ses grandes et petites allées et ses dizaines de maisonnettes. L’ambiance lumineuse y est beaucoup plus « froide » qu’à Nyhavn, à cause des lumières néon des immeubles alentour et qui éclairent en partie l’esplanade. Pas de doute, on est dans une autre époque.

Pourtant, au-delà des apparences, les chalets sont les mêmes. C’est à se demander s’ils n’ont pas été fabriqués par la même entreprise. Les produits vendus aussi sont les mêmes, à l’exception du papier toilette décoré et des peaux de moutons islandais. La différence, c’est que ces échoppes d’un mois ne longent pas ici une rangée d’immeubles déjà bien équippés en bars, pubs et restaurants. Il n’en fallait pas moins pour convaincre de multiples artisans et traiteurs de s’installer ici pour tenter de nourrir les visiteurs affamés.

L’esprit n’est donc pas le même. En dehors du cadre qui diffère évidemment, il semble que l’on veuille retenir le shoppeur le plus longtemps possible au pied de la Grande Arche. En plus de lui faire réaliser ses derniers achats de noël, on veut lui faire goûter quelques spécialités culinaires, et peut-être même lui en vendre une conserve ou deux, pour son réveillon.

Avec tout ça, vous ne pourrez plus dire que vous ne trouvez pas d’idées de cadeaux! Comme pour les patinoires, je vous dirai qu’il y a forcément un marché de noël près de chez vous, qu’il y fait certainement bon s’y promener, y faire des achats, voire même s’y restaurer en goûtant des produits auxquels on n’est pas forcément habitués. Et puis, c’est aussi un peu ça noël, en France ou en Scandinavie. Ce n’est pourtant pas si souvent que l’on trouve un point commun entre ces pays…