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Château de Schönbrunn, le palais de Sissi et résidence d’été des Habsbourg
Posté le Lundi 27 septembre 2010dans Architecture, Autriche, Baroque, Habsbourg, Histoire, Néoclassique, Pays, Rococo, UNESCO, château / palaispar Alexandre RosaImprimerSi vous faites le tour des capitales européennes, vous serez surpris de constater que presque chacune d’entre elles dispose de son propre Palais Royal, qu’il soit encore habité par le monarque en place ou qu’il s’agisse d’un simple monument historique. Souvent protégés par l’UNESCO, ces centre du pouvoir passé et présent peuvent lasser, tant leurs intérieurs peuvent paraître semblables. C’est peut-être normal tant les souverains européens se sont copiés les uns les autres, utilisant les mêmes codes pour paraître plus riche et plus puissant que le voisin.
La dynastie des Habsbourg n’a pas dérogé à la règle, édifiant à Vienne de nombreux bâtiments publics et pas moins de deux palais. Hofburg, dans le centre de la capitale autrichienne, était leur “lieu de travail” en plus d’être leur résidence principale d’hiver. A la manière d’un couple s’offrant une caravane au bord de la mer, ils ont voulu une résidence d’été à la hauteur de leur puissance. C’est ainsi que naquit le Château de Schönbrunn, bâtit à l’ouest du centre viennois.
Schönbrunn est l’un des éléments les plus significatifs de la culture autrichienne et, en tant que tel, c’est l’un des sites touristiques les plus visités de la ville. Son classement au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1996 contribue certainement à sa popularité, bien visible dès votre arrivée sur les lieux tant la file d’attente permettant d’accéder aux appartements royaux est longue. Le Château de Versailles et ses queues mémorables n’a qu’à bien se tenir!
Les différents bâtiments du Château de Schönbrunn sont peints d’une couleur distinctive connue comme Jaune de Habsbourg. Ils abritent de somptueux intérieurs avec une quantité de décorations rococo, de dorures, de chandeliers en cristal et d’immenses miroirs. Au total, le château dispose du nombre incroyable de 1441 pièces!
L’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche et son mari l’empereur François 1er passaient tous leurs étés à Schönbrunn et, durant leur règne, le jeune Wolfgang Amadeus Mozart fut invité au palais pour interpréter quelques airs au piano pour la princesse. Il n’avait alors que six ans.
L’empereur François-Joseph Ier d’Autriche est né à Schönbrunn en 1830 et passa sa vie au château, où il mourut à l’âge de 86 ans en 1916. Mais c’est surtout pour l’association du palais à la femme de François-Joseph, l’impératrice Elizabeth, que celui-ci est devenu célèbre. Vous la connaissez peut-être sous le nom affectueux de Sissi. Elle adorait Schönbrunn et y a passé la majeure partie de sa vie maritale. Plusieurs pièces gardent le souvenir de cette femme devenue héroïnes de romans. Pendant son règne, Schönbrunn était considéré comme Gesamtkunstwerk (chef-d’œuvre accompli) et remodelé en accord avec son histoire.
Le palais d’été des Habsbourg fut construit au milieu du 18ème siècle sur le site d’un loge de chasse du 17ème qui avait été quasi-détruit sous l’occupation turque de Vienne. Il avait lui-même été édifié sur des terrains acquis par l’empereur Maximilien II du Saint-Empire Romain-Germanique à Hietzing, dans une plaine bordant la rivière Vienne et située au pied d’une colline. Le maire de la ville et précédent propriétaire y avait construit une villa appelée Katterburg. C’est en clôturant les lieux et en y amenant faisans, canards, daims et sangliers que l’empereur fonda ce club de chasse royal.
Le nom de Schönbrunn signifie “belle cascade” ou “belle fontaine” car le site comprenait alors une chute d’eau naturelle fournissant la famille royale en eau potable. C’est l’empereur Matthias qui l’aurait découverte lors d’une partie de chasse.
Après le départ des turcs, l’empereur Léopold 1er confia ainsi à l’architecte Johann Bernhard Fischer von Erlach la conception d’un nouveau palais qui se voulait le Versailles autrichien. Le premier projet livré en 1693, trop utopique et excessivement cher, ne fut pas retenu. Puis vint une idée plus petite et réaliste. La construction débuta en 1696, et trois ans après, les premières festivités se tenaient dans la partie centrale du palais.
Malheureusement, peu de parties du château survécurent car au cours du siècle suivant, chaque empereur modifia partiellement le bâtiment. Sur les ordres de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, l’architecte Nikolaus Pacassi redessina le château dans un style rococo.
Toujours entouré de jardins à la française dessinés en 1695 par Jean Tréhet, élève de Le Nôtre, le palais ne serait pas complet sans l’exubérance de fausses ruines romaines (ajoutées en 1778), de fontaines ornées et d’une impressionnante serre tropicale, la Palmenhaus, qui remplaça dès 1882 une dizaine de serres plus petites. Le parc comprend également une orangerie, apanage des palais de grand luxe de cette époque.
Les parties occidentales du parc furent transformées en jardins anglais entre 1828 et 1852. Aux limites du terrain, un jardin botanique mène à un arboretum antérieur remanié en 1828 quand l’ancienne serre tropicale fut construite. Cette dernière est en train d’être restaurée et servira bientôt d’enclos pour les orang-outans du zoo voisin, le Tiergarten.
Héritage d’une ménagerie initiée par l’empereur Franz dans les années 1750. C’est le plus vieux zoo d’Europe toujours situé sur son lieu d’origine. Malheureusement, en raison de son grand âge, les cages des animaux sont relativement petites.
Au-delà du Grand Parterre où s’alignent 32 statues représentant vertus et déités se trouve la Fontaine de Neptune. Plus haut, l’axe central du jardin pointe vers une colline de 60 mètres de hauteur coiffée depuis 1775 par la Gloriette, édifice de style néoclassique, dessinée par Ferdinand von Hohenberg, d’où l’on dispose d’une vue panoramique sur le château et sur la ville de Vienne. Il est intéressant de noter que Fischer von Erlach avait tout d’abord pensé à ériger le palais principal à cet endroit.
Une gloriette, mot provenant de gloire, désigne au 12ème siècle une petite chambre, et à partir de la Renaissance un petit pavillon ou un temple à l’antique, situé dans le parc d’un château, comme lieu propice au repos et à la poésie. L’époque baroque multiplie les fabriques dans ses parcs, ainsi que les gloriettes. Celle du Château de Schönbrunn, s’apparente plus à un pavillon de plaisance par ses dimensions. Marie-Thérèse l’a voulue comme symbole de la puissance des Habsbourg et de la Guerre Juste, une doctrine prônant une guerre menée par nécessité et menant à la paix. Elle demanda ainsi que la Gloriette fut construite en recyclant les “pierres devenues inutiles” suite à la démolition quasi totale du Schloss Neugebäude.
Le Château de Schönbrunn marqua l’histoire de manière encore relativement récente puisqu’en 1918, l’empereur Karl 1er abdiqua et l’Autriche devint une république. Il donna son discours d’abdication à Schönbrunn, et le château devint propriété de l’Etat.
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Article et photos par Alexandre Rosa
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