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Cobh, la dernière escale portuaire du Titanic près de Cork
Posté le Samedi 03 juillet 2010dans Histoire, Irlande, Océan, Pays, villagepar Alexandre RosaImprimerCobh (prononcez “cove”) est une petite ville maritime située sur Great Island, l’une des trois îles disséminées dans le port de Cork, en Irlande du Sud. Pas très éloignées les unes des autres, elles sont liées entre elles par de petits ponts. Et c’est une chance car le front de mer victorien de Cobh vaut le détour. Surplombé par la silhouette de la cathédrale néogothique locale, St Colman’s, il offre aux visiteurs une superbe vue depuis ses riches maisons construites en terrasse sur les pentes abruptes menant jusqu’au port.
Suite à une visite de la Reine Victoria en personne qui remonte à 1849, Cobh fut rebaptisé Queenstown mais la ville retrouva son nom d’origine en 1921 après que l’Irlande eut gagné sa souveraineté.
Cobh dispose de l’un des plus grands ports naturels au monde. C’est la raison pour laquelle la ville servit de base navale d’importance majeure tout au long du 18ème siècle. C’était également un grand port de marchandises, et le port principal depuis lequel les irlandais ont émigré vers les Etats-Unis. En tout, entre 1848 et 1950, presque 6 millions de personnes ont quitté l’Irlande pour le nouveau monde, dont 2,5 millions depuis Cobh.
Les années de famine qui ont frappé le pays de 1844 à 1848 ont en effet engendré un exode massif d’irlandais. Les populations appauvries traversaient alors l’Atlantique dans des conditions abominables, recroquevillés dans des cales sordides et dangereuses. Beaucoup se sont bien sûr rendus aux Etats-Unis et au Canada, une minorité se risquant à aller jusqu’en Australie. Jusqu’au début du 20ème siècle, les émigrants patientant sur les quais jusqu’au prochain bateau étaient un spectacle familier de la côte de Cobh. Cependant, dans les années 1930, la récession et les restrictions sur l’immigration américaine ont fait chuter le nombre de candidats à l’émigration irlandaise.
Mais tous ne voyageaient pas dans des conditions aussi insalubres. A vrai dire, Cobh est même célèbre pour ses transatlantiques de luxe, dont le plus connu est certainement le fameux Titanic. C’est en effet ici que le tristement célèbre liner fit sa dernière escale avant d’entreprendre la traversée vers New-York au cours de laquelle il sombra en 1912. Ses derniers passagers ont dont embarqué depuis ces quais, où l’on trouve encore des restaurants décorés de pièces détachées en provenance du Titanic.
Avant lui, d’autres bateaux célèbres avaient laissé leur nom dans l’histoire de Cobh. Le premier bateau à vapeur qui navigua entre l’Irlande et l’Angleterre quitta par exemple Cobh en 1821. Après lui, le premier bateau à vapeur à traverser l’Atlantique partit encore de Cobh en 1838. C’était le célèbre Sirius.
Plus tard, trois ans après la catastrophe du Titanic très exactement, en 1915, le RMS Lusitania fut coulé par un U-Boot, ces sous-marins allemands non loin de Kinsale, au sud-ouest de Cobh. Les survivants furent ramenés à Queenstown et beaucoup des morts y furent enterrés. Un mémorial installé sur la promenade du port est encore dédié à tous ceux qui périrent au cours de cette attaque.
La popularité du port de Cobh est toujours au plus haut puisque plusieurs douzaines de navires de croisières le visitent encore chaque année. 53 visites de ce type doivent avoir lieu en 2010, apportant un coup de pouce financier substantiel à l’économie de la ville qui en a bien besoin. Le tourisme est en effet un des principaux employeurs de la ville, bien que les touristes qui accostent ici soient rapidement emmenés hors de la ville par car pour visiter l’intérieur du pays.
A en juger par le charme intemporel des équipements publics de la ville, des boîtes aux lettres aux stations de taxis, on se croirait presque transportés dans le temps, à la grande époque où Cobh avait cette chance de compter parmi les ports les plus huppés de la côte irlandaise.
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Article et photos par Alexandre Rosa