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Geysir, le champ géothermique islandais qui a donné son nom aux geysers du monde entier
Posté le Lundi 14 juin 2010dans Islande, Nature, Pays, Volcanismepar Alexandre RosaImprimerGeysir… Un nom qui signifie “celui qui jaillit” en islandais. Ce lieu légendaire du petit pays de l’Atlantique Nord a donné son nom à tous les phénomènes analogues du monde entier. En français comme en anglais, un “geyser” est une colonne d’eau chaude éjectée de la surface de la terre à grande vitesse. Un phénomène impressionnant mais presque sans danger qui résulte d’une activité volcanique souterraine. Celui de Geysir n’est pas le plus grand ni le plus connu, et pourtant…
Malheureusement, le Grand Geyser de Geysir, qui fut reporté pour la première fois en 1294, sommeille depuis de nombreuses décennies. Au début du siècle, les touristes impatients versaient du gravier dans l’orifice s’ouvrant au sol pour accélérer le processus d’éruption, mais cette intervention déplorable semble être à l’origine de son inactivité.
En revanche, le savon s’avéra être un additif plus efficace et, à l’occasion de grands évènements comme le jour de l’Indépendance islandaise, le Grand Geyser est dûment alimenté en lessive. Les effets ne sont cependant pas garantis et les occasions d’admirer son panache de 60 mètres de hauteur son exceptionnelles.
Pour se consoler, les touristes ont heureusement la possibilité de se rabattre sur le petit frère du Geysir, dénommé Strokkur (la “baratte” en français) et situé à une centaine de mètres au sud. Plus actif, ce dernier jaillit toutes les 5 minutes environ. De quoi contenter les plus impatients, tout visiteur ayant l’occasion de le voir en activité plusieurs fois au cours de sa visite.
D’une hauteur de 25 mètres seulement, il a malgré tout de quoi impressionner, même s’il est surtout apprécié pour la bulle qui se forme en surface avant l’éjection. Cette belle cloche d’eau de couleur aigue-marine est considérée par certains comme le moment le plus étrange et le plus beau de tout le processus.
Pour en comprendre l’origine scientifique, il faut descendre sous terre. Les geysers résultent en effet du réchauffement des eaux infiltrées dans le sous-sol par les magmas qui, dans les régions volcaniques, remontent très près de la surface. Au contact de ces roches, l’eau se transforme en vapeur et, lorsque la pression devient trop forte, une colonne d’eau bouillonnante et de vapeur se forme et se propulse en un formidable jaillissement. Puis la faille, semblable à un tube vertical, se remplit de nouveau d’eau et le processus recommence.
Strokkur, aussi connu sous le nom de “Little Geysir” ou “Litli Geysir” en islandais, entre ainsi en “éruption” à toutes les 5 à 15 minutes depuis 1963, après que son conduit ait été nettoyé jusqu’à une profondeur de 40 mètres. Ses jaillissements diffèrent du Grand Geyser dans le sens où l’ébullition de l’eau dans ce dernier se produit à une profondeur de 16 mètres, contrairement au Strokkur où elle se produit pratiquement en surface. C’est cette ébullition qui forme la bulle bleue visible au début de chaque éruption du Little Geysir. L’eau sous la surface se vaporise instantanément, projetant dans les airs une colonne d’eau et de vapeur qui peut atteindre les 35 mètres.
Cette hauteur en fait le 5ème plus haut geyser du monde, le Grand Geyser n’étant qu’à la 2ème place du podium, seulement dépassé par le geyser “Steamboat USA” qui culmine à 90 voire 120 mètres de hauteur. Les autres sont également principalement situés aux Etats-Unis, avec Beehive (60-70 mètres) et le fameux Old Faithful (50 mètres).
On estime à 8000 ou 10.000 ans l’âge de ce site géothermique exceptionnel islandais. Jusqu’en 1894 le site appartenait à la ferme Laug. Il fut ensuite acheté par James Craig, alors distillateur de whisky et futur premier ministre d’Irlande du Nord, qui clôtura le terrain et en fit payer l’accès. Plus tard, il donna sa propriété à un ami, E. Craig, qui abandonna le système d’entrée payante. C’est son neveu, Hugh Rogers, qui vendit la terre au cinéaste Sigurdur Jonasson en 1935. Celui-ci l’offrit alors au peuple islandais. Rapidement un Comité Geysir fut formé afin de protéger la faune et la flore du site.
Si l’accès au champ thermique est gratuit, le Centre Touristique installé juste à côté dans un ensemble que deux ou trois bâtiments à peine ne l’est pas. Vous y trouverez de quoi y passer la nuit à l’Hôtel Geysir, un café et un restaurant, une boutique de souvenirs typiques (on peut même s’y procurer de l’air pur islandais en boîte de conserve!) et une exposition retraçant l’histoire de la région et de l’Islande.
En son centre, une immense faille rougeoyante apparaît au sol et coupe en deux une petite maquette du pays. Elle représente la dorsale médio-Atlantique, une chaîne de montagnes sous-marines résultant de l’éloignement des plaques tectoniques de l’Amérique et de l’Eurasie. C’est à l’endroit où ces plaques se séparent que la lave en fusion sort du plancher océanique pour former l’île qu’est l’Islande. Le pays s’agrandit ainsi de jour en jour. On comprend mieux pourquoi, étant situé sur un “point chaud”, l’Islande dispose d’une telle activité volcanique qui fait son charme.
Des sources chaudes et autres marmites de boue alternent ainsi sur un sol constellé de cristaux multicolores autour des geysers de Geysir, en pleine vallée Haukardalur. Parmi ceux-ci, Blesi est particulièrement fascinant, avec ses deux bassins de couleur différente. Ils contiennent en fait la même eau car ils communiquent par le sous-sol. Mais alors que l’un est bleu opale, l’autre est beaucoup plus transparent. Cela est dû à la silice en suspension dans l’eau (des colloïdes d’acide silicique de même nature qu’au Blue Lagoon, près de Reykjavik).
Plus la température est élevée, plus la silice est soluble dans l’eau et moins l’eau présentera de silice en suspension. Une eau plus froide sera donc plus bleue car la silice en suspension donne une coloration bleue opale à l’eau. La différence de couleur entre les deux bassins de Blesi est donc due à une différence de température de leurs eaux. Un spectacle presque magique offert par la nature islandaise, fort heureusement préservée jusqu’à aujourd’hui.
Nous en profitons pour rappeler à tous nos lecteurs que malgré l’éruption du fameux volcan islandais qui a perturbé tout le trafic aérien européen pendant plusieurs jours en mai 2010 n’a pas eu d’impact majeur sur la vie locale. En dehors des quelques fermes qui ont été recouvertes de cendres aux abords directs du volcan, le grand centre urbain du pays, situé dans l’agglomération de Reykjavik, au sud-ouest de l’île, a été épargné par le volcan. Grâce à des vents de nord-ouest, l’aéroport de la capitale a même pu demeurer ouvert pendant presque toute la durée de l’éruption, le nuage volcanique affectant par contre le ciel européen. Il est donc parfaitement sûr de visiter l’Islande aujourd’hui si le cœur vous en dit. Et vu la situation économique actuelle du pays, il en a plus que besoin…
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Article et photos par Alexandre Rosa
C’est un vrai appel à visiter l’Islande.
Tout d’abord de beaux paysages, l’évocation d’une géologie rare et enfin des assurances sur des conditions de visites « standards ».
Il est vrai que ce pays qui n’est finalement pas loin de nous offre du dépaysement, de l’intérêt, de plaisir pour les yeux et des habitudes rafraichissantes.