Traversée de Paris 2010 – Défilé de voitures anciennes sur la capitale!

Posté le Dimanche 10 janvier 2010dans Histoire, Paris, Special Eventpar Alexandre RosaImprimer

Les touristes en visite au pied de la Tour Eiffel ce dimanche 10 janvier 2010 ont dû être confortés dans leur image ancienne et romantique de la France des cartes postales en voyant défiler plusieurs centaines de voitures anciennes autour des fontaines du Trocadéro et à travers un parcours long de 28 kilomètres au cœur de la capitale. L’évènement a lieu une fois l’an, début janvier.

C’est l’association Vincennes en Anciennes qui organise cet évènement majeur dans le monde de la voiture ancienne et qui séduit  de plus en plus d’amateurs chaque année. Placé sous le patronage de la Fédération Française des Véhicules d’Époque (FFVE), l’événement a rassemblé pour sa 10ème édition pas moins de 450 voitures, 20 motos et 3 bus. Qu’ils soient particuliers (c’est le cas de la plupart d’entre eux) ou employés de musées et autres services publics, les équipages qui ont conduit ces belles d’antan à travers Paris ce dimanche avaient fière  allure.

Partis de l’esplanade du Château de Vincennes aux alentours de 8h du matin, la cavalcade s’est rapidement dirigée vers le centre de la capitale, sillonnant les Places Daumesnil et de la Bastille, le Boulevard Morland, le Pont Marie, les quais de Montebello et Conti, la Place de la Concorde et les Champs-Elysées avant de se diriger vers Montmartre puis de redescendre vers l’Opéra Garnier et la Place Vendôme. Enfin, le cortège a pu remonter une nouvelle fois les Champs Elysées avant de repasser par la Place de l’Etoile, pour finir vers 10h45 autour des fontaines du Trocadéro, au pied de la Tour Eiffel.

Ce sont donc les monuments historiques qui ont été choisis pour thème 2010 de cette traversée pas comme les autres. De quoi créer de nombreux bouchons. Mais pour une fois, on n’en voudra pas aux automobilistes de lever le pied, tant le spectacle est enchanteur. Malgré le thermomètre demeurant désespérément bas tout au long de la journée, on en redemanderait! C’est sûrement pour cette raison que les organisateurs ont pensé à exposer l’ensemble du cortège au Trocadéro pour ceux qui n’auraient pas pu le voir défilé. Notez que le public pouvait même y participer de l’intérieur en prenant place dans l’un des 3 bus anciens prenant part à la parade… à condition de réserver impérativement à l’avance!

Les voitures participant datent d’avant 1979, elles ont donc au moins 30 ans et les plus anciennes sont de 1924. Notez toutefois que la voiture la plus ancienne exposée cette année était une Hispano-Suiza de 1912. Le mélange des genres est harmonieux : françaises, allemandes, russes, suédoises, japonaises, américaines, italiennes… Toutes ont une histoire à raconter, comme ce cabriolet Traction 11 BL de 1938, acheté d’occasion en 1951 et qui fut repeint en vert pour assortir la voiture à la bague de  fiançailles de la future épouse.

Créée en 1998, l’association Vincennes en Anciennes, qui organise l’évènement, accueille plus de 650 membres, hommes et femmes, tous passionnés de belles mécaniques. Les administrateurs sont membres actifs de clubs de marque. Le premier dimanche de chaque mois, l’Association se réunit sur l’esplanade du Château de Vincennes, comme ce dimanche, mais ce n’est qu’une fois par an qu’elle part à la conquête de la capitale d’une si belle manière. Le reste du temps, elle participe aux journées du Patrimoine, au Téléthon, aux Salons dédiés aux voitures anciennes et est sollicitée par des villes telles que Montlhéry Charenton, Noisy le Grand et Meudon ou des associations de commerçants, à l’instar de l’UCIAP pour offrir à leurs concitoyens ou clients un petit tour de nostalgie.

Ce véritable musée roulant était donc exposé, gratuitement, jusqu’à 16h30 au milieu de la neige et de la glace des fontaines du Trocadéro. Le quotidien le Parisien a plus particulièrement remarqué trois véhicules présents cette année :

Facel Vega HK 500 1959

Elle a séduit les plus grands de ce monde, du shah d’Iran au chanteur Ringo Star en passant par le pilote de course Stirling Moss. Doté d’un moteur V8 Chrysler de 6 l, de cylindrée développant plus de 300 CV, ce joyau automobile, dont la ligne fût dessinée par l’industriel Jean Daninos, le frère du célèbre écrivain, est le dernier véhicule à incarner le luxe à la française. Son intérieur cuir Connolly semblable aux Bentley et Rolls-Royce et son tableau de bord peint, imitant à la perfection la ronce de noyer, élèvent tout conducteur dans la catégorie des hommes à part. C’est avec un modèle presque similaire que l’écrivain Albert Camus trouve la mort, le 4 janvier 1960 sur laN6 dans le département de l’Yonne. Peu après, la Facel Vega disparaitra à son tour, forçant les amateurs fortunés à se tourner vers la production étrangère. Même les étoiles engendrent parfois des destinées tragiques.

Mobylette Motobécane SP 94 TT 1975

Son look peut paraître bien désuet, mais à la fin des années 1960, la 94 TT était un des rares cyclos tout terrain à faire rêver les ados… Son garde-boue et son échappement relevés permettaient aux plus chanceux de partir à l’assaut des derniers grands terrains vagues de la région parisienne. D’autant qu’avec son double variateur et sa boite relais, il en imposait… Sur le parcours, encouragez la conductrice. Dominique, son papa, a bien voulu lui prêter son jouet. Et rien que pour parader au guidon de la mob, la jeune Aurélie a accepté d’affronter les frimas du petit matin parisien.

Autobus Renault TN 34 1935

Avec sa plate-forme découverte et sa bouille  caractéristique, il a rythmé pendant trente-cinq ans le quotidien des Parisiens en déambulant dans les rues à la vitesse maximale de 40 km/h. Pour le conduire, il fallait pratiquer le double débrayage pour passer les vitesses non synchronisées et posséder de gros bras pour espérer tourner sa direction non assistée… Quant au receveur, situé à l’arrière, il avait en charge de la sécurité à bord. C’est aussi lui qui, après chaque arrêt, donnait le signal de départ, en tirant sur le cordon émettant un « ding » caractéristique. Tout au long du parcours, retrouvez l’ambiance de l’époque. C’est ce fidèle autobus, totalisant plus d’un million de kilomètres, qui a pris des voyageurs à son bord pendant le défilé.

Article et photos par Alexandre Rosa
Avec la participation de Laetitia Bachellez

2 Comments

• Sylvie dit :

  12 janvier 2010 à 10:11

  Ce défilé devait être extraordinaire à voir. Ces voitures de collections sont vraiment superbes, cela doit prendre beaucoup de temps pour les maintenir dans cet état comme neuve après tant d’années. Certains modèles me rappelle mon enfance (2 CV, DS …).
  Les photos montrent bien le froid qu’il règne à Paris comme dans beaucoup de régions actuellement. Les fontaines du Trocadéro sont magnifiques sous la neige et la glace.
• Michel dit :

  12 janvier 2010 à 22:31

  Pour ma part, je trouve les photos particulièrement réussies. J’ai plusieurs voitures identiques à celles en photos, mais en modèle réduit. J’ai toujours admiré l’état d’achèvement de ces voitures si anciennes.

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