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Gullfoss, les chutes d’or islandaises sous la glace
Posté le Lundi 21 décembre 2009dans Chutes d'eau, Glace, Islande, Nature, Payspar Alexandre RosaImprimerL’hiver est désormais bien installé en France, et un manteau blanc a recouvert presque tout le pays. En cette semaine de Noël, vous allez être nombreux à partir en famille, dans toutes les régions de l’Hexagone. Les plus chanceux profiteront de leurs vacances pour partir à l’étranger, peut-être au soleil. Chez TravelPics, nous avons décidé de jouer à fond la carte du froid en vous emmenant passer les fêtes près du cercle polaire arctique, en Islande.
Littéralement, le nom du pays signifie « terre de glace”. Cette île de 103.000 km² située dans l’Atlantique Nord, entre le Groënland et l’Ecosse, est peuplée de 320.000 habitants. Célèbre pour ses sagas, qui ont été imaginées et mises à l’écrit à l’époque médiévale, le pays est le seul qui soit à cheval entre deux continents : l’Europe et l’Amérique. L’île est en effet née de l’éloignement de deux plaques tectoniques, dans le prolongement de la dorsale médio-océanique qui traverse l’Atlantique. Il en résulte une forte activité volcanique au sein de l’île qui côtoie de nombreux glaciers dont le Vatnajökull, le plus grand d’Europe.
Contrairement au Groenland voisin, l’Islande est cependant considérée comme faisant partie politiquement de l’Europe, et non de l’Amérique : si elle se situe en effet à cheval sur le rift de séparation des deux continents, la plus grande partie de son territoire est du côté européen du rift. Par ailleurs, culturellement et historiquement, sa population est d’origine européenne (viking et celte) et non indienne/inuit.
Pour ce premier article d’une longue série, nous quittons dores et déjà Reykjavik, la capitale du petit pays insulaire, pour rejoindre les chutes dorées de Gullfoss. Ce sont loin d’être les seules chutes du pays, qui est l’un de ceux qui est le plus recouvert de rivières. En dépit de l’absence de hautes montagnes en Islande, le fait que son sol soit entièrement constitué de roches volcaniques fait que ces cours d’eau creusent facilement de profonds canyons dans leur lit, d’où la formation de cascades à foison. Étymologiquement, tout nom se terminant par –foss désigne une cascade.
Gullfoss est en fait une succession de deux chutes d’eau situées sur la rivière Hvítá, qui prend sa source sous la glace du Langjökull, un des quatre glaciers islandais. Elle se jette dans l’Atlantique 133 kilomètres plus au sud. Son nom provient de l’arc-en-ciel que l’on peut souvent voir au-dessus. D’une hauteur de 35 mètres et d’une largeur de 70 mètres, elle se trouve à quelques kilomètres du site de Geysir (d’où tire son origine le mot français “geyser”) et forme avec celui-ci et Þingvellir le “cercle d’or”, en fait un itinéraire créé de toutes pièces par l’Office du Tourisme Islandais pour attirer plus de touristes. Accessible facilement depuis Reykjavik, ce cercle fait souvent partie des voyages organisés en Islande par les tour-operators. Nous sommes rendus à Gullfoss à deux reprises, en été puis en hiver, pour vous montrer à quel point le paysage islandais change au fil des saisons.
Car on a beau être à quelques kilomètres sous le cercle arctique, il ne fait pas aussi froid en Islande qu’en Suède ou qu’au Groenland, deux pays pourtant situés à la même latitude. C’est que l’île bénéficie d’un climat océanique qui régule sa température tout au long de l’année. De plus, son positionnement dans l’Atlantique Nord fait qu’elle est frappée de plein fouet sur sa côté ouest par le Gulf Stream. Bien sûr, ce courant chaud n’est pas à une température équatoriale quand il arrive si loin au nord, mais il est suffisamment chaud pour contrer des courants plus froids en provenance du Groenland. Le pays en bénéficie grandement, et les températures hivernales que l’on y trouve flirtent ainsi avec le zéro. On est loin des -20°C de moyenne que l’on peut trouver ailleurs. En revanche, ne vous attendez pas à vous prélasser sur les plages islandaises en été, climat océanique impliquant une faible disparité des températures tout au long de l’année. Si la neige disparaît ainsi en juillet en août au profit de longs mois ensoleillés, les températures ne s’envolent guère au-delà de 17°C.
A cette latitude, c’est surtout la différence de durée d’ensoleillement qui frappe quand on visite le pays en été puis en hiver. D’abord surpris par des nuits de quelques heures à peine en été, on se retrouve à se bronzer en plein air à 2 heures du matin comme en pleine après-midi en France. Puis on se demande s’il n’est pas déjà l’heure de se coucher quand, en hiver, la nuit tombe à 14 heures. Un phénomène que vous n’aurez aucun mal à distinguer sur les photos de cet article, les ombres étant pratiquement inexistantes en hiver tant le soleil reste bas sur l’horizon.
Mais revenons-en aux chutes de Gullfoss. L’eau tombe d’abord d’une hauteur de 11 mètres avant de replonger 21 mètres plus bas. La crevasse dans lequel le paysage se trouve encaissé mesure au total 32 mètres de haut et 2,5 kilomètres de long. En moyenne, ce sont ainsi 140 mètres cube d’eau qui dévalent la cascade chaque seconde en été. En hiver, le débit des chutes avoisine plutôt les 80 m³/s, une grosse partie de l’eau étant retenue plus en amont sous forme de glace. Au cours de l’histoire, le plus gros débit jamais mesuré à Gullfoss est de 2000 m³/s.
En arrivant à Gullfoss, vous remarquerez que la crevasse cache le paysage, de telle sorte que l’on croirait presque qu’une puissante rivière disparaît simplement dans les entrailles de la terre. Une particularité qui se transforme magiquement en hiver, les parois de la crevasse en permanence arrosés par la cascade gelant pour former un véritable mur de glace de toute beauté. Il nous aura fallu tomber de nombreuses fois sur un chemin entièrement couvert de glace épaisse pour rejoindre les chutes et partager avec vous ces quelques clichés exclusifs mais majestueux.
Durant la première moitié du 20ème siècle, une grande polémique a eu cours quant à savoir si Gullfoss devait être utilisée pour produire de l’électricité ou non. Dépourvue de centrales, l’Islande est en effet pratiquement auto-suffisante pour ce qui est de ses besoins énergétiques, produits grâce à la géothermie et la construction de barrages. Mais à cette époque, la cascade était louée indirectement par ses propriétaires, Tómas Tómasson and Halldór Halldórsson, à des investisseurs étrangers. Les tentatives des investisseurs restèrent cependant au stade de projet, en partie à cause d’un manque d’argent. Les chutes furent ensuite vendues à l’état islandais, mais les projets de construction d’un barrage sur la rivière Hvítá étaient toujours d’actualité, ce qui aurait changé le paysage de Gullfoss pour toujours.
Fort heureusement, le projet ne vit pas le jour, et les chutes sont désormais un site protégé. La légende raconte que Sigríður Tómasdóttir, la fille du propriétaire Tómas Tómasson était si déterminée à sauver les chutes qu’elle menaça un jour de se jeter dans la cascade. Bien que populaire, cette histoire n’a rien de véridique. Sigriður possède pourtant son mémorial au sommet de la cascade qui dresse son portrait.
“Magnifique” et “énorme” sont les adjectifs que l’on entend le plus parmi les touristes qui visitent la cascade. “Wow” pourrait aussi suffire. Quiconque voit Gullfoss de ses propres yeux, et les masses d’eau s’écrasant avec une violence inouïe au fond de cette profonde crevasse, produisant un grondement sourd très fort, saura alors pour toujours que la beauté et la violence n’ont pas nécessairement besoin d’être toujours séparés. L’arc-en-ciel peint par le soleil sur les fines gouttelettes d’eau vaporisées par les chutes dans tout le canyon ajoute une touche de poésie supplémentaire à ce tableau de la nature dans sa forme la plus spectaculaire.
Article et photos par Alexandre Rosa
J’ai vu cette fabuleuse cascade en hiver et elle est en effet magnifique, grandiose.
Very nice pics! Hopefully I’ll get better weather when I go there with my own camera sometime soon