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La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
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Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Les lacs du nord de Copenhague
Posté le Lundi 23 février 2009dans Copenhague, Nature, Payspar Alexandre RosaImprimerVous êtes-vous déjà demandé pourquoi telle ou telle ville est devenue la capitale de son pays? Pour des raisons politiques, culturelles et commerciales, cette ville devait apporter un plus par rapport aux autres. Souvent, c’est tout simplement parce que le transport de marchandises était plus facile dans cette ville, grâce à un accès par la mer ou par fleuve par exemple. Ce n’est d’ailleurs pas une surprise si des colons ont fondé une ville ici : soit la région regorge de ressources naturelles, soit elle est protégée des envahisseurs de par sa situation géographique, soit elle est l’endroit idéal pour fonder un port.
Paris, Rome ou Londres ont leur fleuve bienfaiteur, tout comme de nombreuses villes de province. Copenhague, située au bord de l’océan, n’a pas l’équivalent d’une Seine, d’un Tibre ou d’une Tamise. Pourtant, si on regarde la carte de la ville, on remarque une longue ligne bleue entrecoupée de rues, qui coupe littéralement la capitale du nord au sud. Un cours d’eau enjambé de ponts? Nullement! Ce sont en fait des lacs parfaitement alignés.
Creusés pour stocker l’eau potable au 16ème siècle, ces lacs ont ensuite servi de défense militaire. Aujourd’hui, ils n’ont aucune utilité pratique mais forment comme un très large fleuve très calme dans lequel se reflètent les lumières de la nuit, les couleurs du ciel et en automne, les nuances infinies des feuilles des arbres qui bordent ces grands réservoirs.
Ces lacs sont un des monuments les plus vieux et les plus représentatifs de Copenhague. Ils sont au nombre de trois, et sont divisés en cinq bassins :
- Sankt Jørgens Sø (le Lac St Georges) est divisé en deux bassins et sont le plus au sud de la ville. Le Tycho Brahé Planetarium est situé à l’extrémité sud de cette série de lacs.
- Peplinge Søen (le lac Peplinge)
- Sortedams Sø (le lac de la Mare Noire) est également constitué de deux bassins séparés par un pont, Fredensbro. Au centre du lac le plus au nord se trouve une île en face de laquelle je vis.
Séparant le coeur de la ville de ses quartiers plus populaires Østerbro et Nørrebro, les lacs ont été bordés de granite dans les années 1920. Tout le long se situe un axe de circulation automobile important de Copenhague, du côté du centre. Côté nord, en revanche, l’accès est interdit aux voitures. On fait donc du jogging sur les 6.4 kilomètres qui entourant les lacs, à toute heure et par tous les temps, on y promène son chien ou on y fait du vélo sur la piste cyclable qui va d’un bout à l’autre.
Les lacs ne sont pas profonds : 2,5 mètres à peine sauf Sankt Jørgens Sø, le plus au sud, qui va jusqu’à 4 à 5 mètres de profondeur. Ce dernier est aussi le seul lac avec des rives en pente au lieu de digues de granite. Deux îles artificielles ont également été érigées sur Sortedams Sø : Fiskeøen (l’île des poissons) et Fugleøen (lîle des oiseaux). Toutes deux servent de sanctuaires pour la faune ailée qui vit dans les lacs. L’île aux oiseaux a connu son heure de gloire en 1967 quand un groupe d’activistes l’a déclaré comme zone indépendante, séparée de l’Etat du Danemark.
Même si l’eau des lacs semble immobile, elle n’en est pas moins renouvelée régulièrement, et heureusement pour la salubrité du quartier! C’est un petit cours d’eau naturel qui alimentait les lacs à l’origine. Ce dernier a été enterré et placé dans une conduite forcée qui aboutit au centre du complexe en 1925. L’eau se diffuse ensuite dans l’ensemble des lacs pour finir tout au nord, où elle est évacuée vers d’autres retenues et dans le détroit de l’Øresund. Au total, l’eau passe approximativement un an dans les lacs en moyenne.
Le pavillon blanc avec ses tours en forme de minarets turcs qui se dresse sur la digue qui sépare Sankt Jørgens Sø de Peblinge Sø a é édifié par l’architecte Vilhelm Dahlerup, l’architecte de la Glyptothèque et du Théâtre Royal, pour abriter un restaurant et la société de patinage qui s’occupait de gérer les lacs gelés en hiver à la fin du 19ème siècle. Dahlerup est également l’auteur des deux autres "ponts" (en fait des digues) qui séparent les lacs.
Depuis 1966, les lacs ont le statut de zone protégée. Un long chemin pour ce qui n’était à la base qu’une petite retenue d’eau en périphérie de la ville, créée suite à la construction d’un barrage à cause du besoin d’eau pour alimenter les moulins de la ville. Aujourd’hui, ce sont les oiseaux et les promeneurs qui en profitent, mais n’espérez pas y patiner! Il paraît que certains osent s’élancer sur la glace lors des hivers les plus rigoureux. Je ne tenterai pas l’expérience.