Les moulins à vent et le Danemark

Posté le Mardi 16 décembre 2008dans Architecture, Copenhague, Danemark, Histoire, Moulin, Pays, UNESCOpar Alexandre RosaImprimer

On parlait à l’occasion d’un précédent article des turbines éoliennes offshores installées dans les eaux territoriales du Danemark. Comme on l’avait mentionné à l’époque, ce royaume nordique a immédiatement voulu utiliser l’exceptionnelle puissance du vent sur son territoire pour en exploiter l’énergie. Ce que l’on oublie, c’est que c’était déjà le cas avant même l’invention de l’électricité et des turbines. Depuis plusieurs siècles, les danois disposent de ceci :

Rien de bien nouveau sous le soleil, puisque les moulins à vent existent un peu partout où les hommes se sont sédentarisés notamment au Moyen-Age, mais les moulins danois ont tout de même une particularité. Contrairement aux « moulins tours » que l’on trouve par exemple en France, dont la structure est conçue de telle sorte que seul le dôme du moulin, qui soutient les ailes, tourne pour s’orienter en fonction de la direction du vent, celui que vous voyez ici pivote sur toute sa hauteur. On appelle parfois ces types de moulins « chandeliers » ou « moulins sur pivot ».

Le pivot en question est le plus souvent intégralement construit en bois, et est suspendu par des planches entourant la colonne principale. Le tour repose sur une base au diamètre inférieur : la croisée.

Le moulin à vent s’est développé en Europe dès le XIIème siècle, mais on peut retracer son existence jusqu’à 200 ans plus tôt. Ils sont d’abord apparus en Grande-Bretagne puis aux Pays-Bas, avant d’arriver dans les pays de la bordure Atlantique, puis dans la mer Baltique, notamment au Danemark. On l’a ensuite vu apparaître dans les îles méditerranéennes.

Mais le pays qui a véritablement fait des moulins à vent un élément de son identité nationale, c’est bien sûr la Hollande. Il s’agit probablement du pays qui a compté le plus grand nombre de ces bâtiments, utilisés pour moudre les céréales et autres grains, mais aussi pour pomper l’eau, assécher des zones marécageuses, irriger, actionner des scieries ou produire de l’huile et du textile. Visibles sur de nombreuses peintures flamandes, certains des moulins ont même été inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le moulin visible tout en haut est celui du Kastellet, à Copenhague. Il est situé sur les remparts du fort construit au nord de la capitale danoise pour se protéger de ses voisins suédois.

Le moulin ci-dessus est quant à lui celui des Jardins de Tivoli. Il se trouvait auparavant à la périphérie de Copenhague, au Moyen-Age, avant que l’espace soit racheté et que le parc d’attractions soit construit tout autour. Il a été préservé jusqu’à ce jour, preuve que les moulins à vent ont une place toute particulière dans le coeur des danois.