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Le château de Dracula au cœur des Carpates : la citadelle de Poenari
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La Pointe du Raz – une proue de granite à l’extrême ouest de la France
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Marché Médiéval de Noël à Provins – Rois Mages et troubadours animent banquet et bal d’époque
Chicago au Det Ny Teater, le "Nouveau Théâtre" danois des musicals de Broadway
Posté le Samedi 13 décembre 2008dans Comédie Musicale, Copenhague, Théâtrepar Alexandre RosaImprimerVoilà un moment déjà que nous n’avions plus parlé de théâtre musical! Et pourtant, vous savez que j’en suis friand. C’est que depuis mon départ de Londres, il n’y avait plus grand chose à se mettre sous la dent, étant donné qu’à Paris il n’y a bien que Le Roi Lion, très bon musical de Julie Taymor produit par Disney, qui puisse se targuer de provenir droit de Broadway. Pas de quoi tenir la comparaison avec le West End londonien et sa cinquantaine de théâtres proposant pour la plupart des musicals ultra-célèbres (We Will Rock You, The Sound of Music, Hairspray, Mamma Mia, Wicked, etc…), et à domicile s’il vous plaît!
Mais à Copenhague, loin du centre-ville, de son Théâtre Royal et de son Opéra, on trouve un théâtre indépendant, Det Ny Teater, littéralement « Le Nouveau Théâtre« . Et, Ô surprise, celui-ci adapte des musicals de Broadway qu’il change régulièrement! Allons voir…
Première surprise : le théâtre n’est pas situé dans une grande rue, et sa façade est même cachée au fond d’une petite allée! D’ailleurs, en guise de façade, c’est en fait le flanc du bâtiment que nous voyons là, le théâtre étant construit à cheval entre deux blocs d’immeubles. L’entrée se fait certes à gauche, mais l’intégralité de l’auditorium, de la scène et des coulisses se situe à droite. Allez comprendre…
En fait, à l’instar de la plupart des théâtres londoniens, ce « Nouveau Théâtre » à la danoise est lui aussi centenaire. Lorsqu’il a ouvert ses portes, le 19 septembre 1908, c’était le deuxième plus grand théâtre du pays, fort de ses 12.000 mètres carrés et ses 1000 sièges au bas mot. Mais son histoire n’a pas été des plus calmes ni des plus faciles. Au début des années 1990, l’établissement a en effet dû fermer ses portes face aux difficultés financières et au mauvais état du bâtiment.
Sa restauration devint rapidement une priorité de l’Union Européenne, et Det Ny Teater pu rouvrir ses portes en 1994. Ces travaux en firent un des plus beaux théâtres en Europe, et l’un des mieux équipés en technologies modernes, si l’on en croit le prix d’architecture Europa Nostra qu’il a reçu suite à sa réhabilitation.
Le nouveau directeur du théâtre, qui s’est battu bec et ongles pour réunir la somme nécessaire aux travaux, est maintenant seul aux commandes de la programmation du théâtre. Sans subventions, ce dernier n’a pas vraiment le droit à l’erreur et a besoin d’un certain flair dans le choix des spectacles à produire. Jusqu’à maintenant, tout s’est plutôt bien passé depuis 14 ans. Pas étonnant quand on voit la liste des shows qui se sont succédés sur cette scène : The Bat, La Cage aux Folles, The Merry Widow, Crazy For You, West Side Story, My Fair Lady, Don Quichotte, Peter Pan, Cats, la Belle et la Bête, les Producteurs etc…
Vous avez bien lu : « la Belle et la Bête« . On parle bien du musical produit par Disney et non d’une quelconque autre adaptation. Quand on connaît l’histoire de ce spectacle, le premier qui a vu Disney s’aventurer sur les planches respectables et surprotégées de Broadway, et quand on voit qu’on n’a pas vu l’ombre de ce show pourtant magique en France, on comprend que Det Ny Teater fait partie des plus grands.
Entre 2000 et 2002, l’adaptation en danois d’un des plus grands succès théâtraux du mythique Andrew Lloyd Webber, « Le Fantôme de l’Opéra« , a attiré plus de 450.000 spectateurs, ce qui en fait le plus grand succès théâtral de l’histoire du Danemark. Aujourd’hui, Det Ny Teater attire 200.000 visiteurs par an et est donc le théâtre le plus populaire du pays.
Depuis quelques mois et jusqu’à la fin de l’année, Det Ny Teater propose une adaptation en danois du célébrissime musical « Chicago », dont la première représentation originale a eu lieu en 1975. Une valeur sûre, donc. L’histoire se situe durant l’ère de la prohibition à Chicago. Il s’agit d’une satire sur la corruption dans l’administration de l’époque et en particulier dans le domaine de la justice, ce qui a aboutit à toute une génération de « criminels superstars ».
Basé sur une pièce de 1926, le musical a été écrit et chorégraphié par Fred Ebb et Bob Fosse. La production originale a tenu 936 performances. La deuxième, datant de 1996, a fait beaucoup mieux puisqu’elle est toujours à l’affiche! Depuis le 15 novembre 2008, cette production totalise donc plus de 5000 représentations, ce qui en fait l’un des plus longs revival théâtral de l’histoire!
Une adaptation du théâtre dans le West End londonien n’a pas tardé à suivre, ainsi qu’une adaptation cinématogaphique en 2002 réalisée par Rob Marshall, avec à l’affiche Renée Zellweger, Catherine Zeta-Jones et Richard Gere. Alors comment expliquer ce succès mondial, qui ne s’est pas démenti avec les nombreuses autres productions internationales du spectacle comme celle de Copenhague au Det Ny Teater?
C’est peut-être l’humour du spectacle, ses personnages de vaudeville, ses filles sexy et courtement vêtues, sa musique, ou bien tout simplement son ambiance des années 20 et sa morale discutable.
L’histoire nous amène à la rencontre de Roxie Hart, une jeune chanteuse de revue qui vient d’assassiner son amant, un client régulier de son nightclub. En prison, elle rencontre d’autres meurtrières et la « patronne » des filles de l’établissement, une certaine Mama Morton. Elle comprend vite qu’ici on peut devenir riche et célèbre si on se débrouille bien et si on graisse la patte des bonnes personnes.
D’ailleurs, Velma Kelly, une autre prisonnière, arrêtée pour le meurtre de son mari et de sa propre soeur qu’elle avait trouvés ensemble au lit, a déjà bien su profiter du système. Grâce à l’aide de Mama qui intervient comme agent et conseillère d’image, Velma a pu faire les gros titres des journaux en tant que « meurtre de la semaine » et va bientôt faire son grand retour sur les planches, dès sa sortie de prison, assurée par son brillant avocat. Bien sûr, Velma n’apprécie guère l’arrivée de Roxie chez qui elle détecte une puissante rivale potentielle.
Il s’ensuit une course à la célébrité entre les deux tueuses, au milieu de laquelle interviendra le beau gosse du coin, un avocat véreux qui parvient toujours à ses fins. De quoi prouver que, à Chicago, on peut parfois arriver très loin avec une bonne danse et une bonne chanson, même manipuler le système judiciaire.
Une histoire sulfureuse donc, et qui promet beaucoup. Mais allez savoir pourquoi, l’intrigue n’est pas servie par une mise en scène à la hauteur de ses ambitions. Là où il y avait la place de faire évoluer les personnages dans de beaux décors et de leur faire utiliser de multiples accessoires, on se croirait presque devant un one-man-show humoristique. Il faut beaucoup d’imagination pour détecter les changements de scène, deviner où les personnages se trouvent face à l’absence totale de décor, et imaginer les changements de costumes tant ils sont inexistants. En effet, les personnages ne se changent pas du début à la fin du spectacle. Tout juste enfilent-ils une veste de temps en temps.
Alors est-ce une particularité de la version danoise ou une constante de toutes les productions de Chicago? Je ne le sais pas encore. Mais cette production du Det Ny Teater a le mérite de faire la part belle à l’orchestre, placé directement sur la scène, sur une belle estrade les mettant en valeur. Tellement que les acteurs ont peu de place pour chanter, danser et jouer. On ne se plaindra pas, car la scène avait bien besoin d’être remplie. C’est peut-être pour cette raison que les membres de l’ensemble ne quittent presque jamais la scène. Dès qu’ils ont fini une chanson, ils vont en effet s’asseoir sur un des côtés de la scène et observent le spectacle. Etrange quand on n’a pas l’habitude.
Je ne m’attarderai pas plus sur Chicago, le musical que vous n’aurez pas de mal à voir tant les productions de ce show sont nombreuses et reviennent régulièrement sur les planches. Et si vous ne voulez pas faire le déplacement, il y a toujours le film, avec les mêmes chansons. Vos avis…?